Il y a de la grogne présentement autour du phénomène grandissant des «
scalper », ces gens qui achètent des billets de spectacles dans le but
avoué de les revendre à la porte à deux ou trois fois le prix d’origine.
Alain Dubuc y a consacré une chronique
démontrant en gros comment le phénomène faisait partie de l’ordre des
choses dans un libre marché. Hé oui, si vous n’avez pas pris le temps
d’aller acheter vos billets le jour de la mise en vente et que vous en
voulez une paire le soir même du spectacle il est normale que vous ayez à
payer plus cher, c’est la loi de l’offre et de la demande. Et, je dois
dire que je suis tout à fait d’accord avec cette analyse.
Ce m’embête dans cette histoire, ce n’est pas les billets de U2 à 300$,
non, ce qui m’embête vraiment c’est que la population fasse tout un
tollé autour de cette question, soulignant comment tout le monde est
floué dans cette histoire, tant les producteurs, les artistes que les
spectateurs sans se rendre compte que c’est comme ça pour à peu près
tout ce qu’ils achètent! Parce qu’au fond de que font les scalper c’est
de la spéculation, rien de plus rien de moins.
Or il y a constamment de la spéculation sur le pétrole, sur l’aluminium,
sur l’or. Il y a de la spéculation sur les céréales, le blé et le riz
surtout – une spéculation qui a d’ailleurs fait exploser les prix de ces
aliments de base ces dernières années*. Il y a de la spéculation sur le
coton, sur les terrains, sur l’immobilier… En fait il y a de la
spéculation sur à peu près tout ce qui est coté en bourse ce qui fait
que globalement des milliards de gens paye des centaines de milliards de
dollars par an en trop pour leurs biens parce qu’une poigné de
spéculateurs de grand volume s’interpose dans la transaction entre le
fournisseur et le consommateur tout comme notre scalper.
Alors je comprends mal pourquoi tout le monde pogne subitement les nerfs
alors qu’on se fait fourrer comme c’est pas possible à l’année longue
sur tout ce qu’on achète et particulièrement sur tout ce qui relève des
matières de base!
Mais il a y pire encore parce que nos éditorialistes et économistes
patentés tel que M. Dubuc et Elgrably souligne qu’ « Il y a danger
d'abus si ces sociétés pervertissent les mécanismes normaux, empêchent
des consommateurs d'acheter des billets par les voies normales et créent
une rareté artificielle. » Et ajoute sans rire « C'est là qu'il faut
intervenir, pour d'abord mesurer l'ampleur du phénomène, ensuite pour
encadrer l'industrie et empêcher les abus. »
Non, sérieusement les scalper faussent le marché et font de l’abus, mais
les grandes sociétés milliardaires comme Monsanto, Goldman Sachs et
autres OPEP sont blanche comme neige! Faut vraiment pas être capable de
voir le système dans sa globalité pour proférer de telles âneries!
Quoi qu’il en soit, ce qui m’atterre le plus c’est cette connerie
généralisé qui nous fait grimper aux rideaux pour des billets de
spectacles alors que l’on encaisse de façon journalière des hausses de
coûts faramineuses dû aux spéculateurs sans broncher.
.jpm
*La hausse globale pour les aliments de base
entre 2007 et 2011 est d’à peu près 100%, les prix ont donc doublé sur à
peu près tout en à peine 4 ans! Oui, il y a hausse de la demande, mais
il n’y a pas que ça…
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