Voici quatre citations tirées du plus récent brûlot d’Éric Duhaime démagogue en chef de la droite libertarienne.
« La gauche a tendance à croire que la richesse est limité et qu’il faut la partager. »
« La gauche croit que l’argent n’est pas créer qu’elle n’est que volé aux plus pauvres par les plus riches. »
« La droite dit que les riches créent de la richesse à partir de rien. »
« La droite croit que les riches ne gardent qu’une fraction de la richesse qu’ils produisent. »
Évidemment pour Duhaime tout est pure vérité alors que pour la gauche,
du moins celle décrite par les droitistes qui occupent l’espace
publique, c’est l’inverse qui est vrai. Bien sûr la réalité est plus
nuancée, mais il est facile de s’y perdre. Alors voici quelques
explications qui devraient démystifier tout ça.
À tout moment donné, la somme totale de l’argent disponible est finie.
L’échange, le commerce est donc un jeu à somme nul et la gauche a raison
de dire que la richesse doit être partagée. Dans ce jeu à somme nul,
pour accumuler de l’argent il faut en soustraire à quelqu’un quelque
part. Dans notre économie moderne ce prélèvement vient soit des salaires
et des payements faits pour les matières premières, soit du prix exigé
pour le produit. Dans un cas on ne rémunère pas suffisamment les
producteurs puisque le produit vaut plus cher. Dans l’autre on surcharge
pour un produit qui a visiblement coûté moins à faire. Évidemment le
profit dont il est question ici a une fonction dans l’économie, mais à
la base il faut soustraire à quelqu’un l’argent que l’on accumule.
D’un autre côté on peut également dire qu’à tout moment donné la somme
totale de l’argent disponible s’accroit. Dans les fait, contrairement à
ce beaucoup de gens croient, ce n’est pas l’État qui crée le plus
d’argent, ce sont les banques qui par leur prêts créent de l’argent
neuf. En effet, les banques du monde entier peuvent prêter plusieurs
dizaines de fois ce qu’elles ont dans leur coffres. Le ratio dépôt sur
prêt, régis par les gouvernements, oscillent quelque part autour de 5%,
mais dans certains pays comme aux États-Unis, il n’y a même pas de ratio
minimum, les banques peuvent donc prêter tant qu’elles le veulent. La
droite a donc raison de dire que l’argent générer dans une transaction
n’a pas été prise à personne.
La réalité se trouve bien sûr quelque part entre les deux et, bien malin qui saura dire exactement où elle se situe.
Maintenant, est-ce que les riches créent de la richesse à partir de rien et en gardent-ils qu’une petite fraction?
D’entrée de jeu dire que les riches créer de la richesse à partir de
rien est largement exagérer. L’entrepreuneurship c’est une chose. C’est
important et il faut le reconnaitre, mais démarrer une entreprise avec
cinq dollars en poche c’est devenu très difficile voire impossible. Il
faut des investisseurs et très peu d’entreprises fonctionnent sans aucun
intrant. L’entrepreneur ne crée donc pas de la richesse à partir de
rien. Il a besoin de capital, de matière première et de main d’œuvre et
la création de la richesse qui peut s’en suivre sera tributaire de la
participation de tous les composants. Reste que l’entrepreneur est le
chef d’orchestre dans tout ça et qu’en ce sens c’est bien lui qui
coordonne le tout pour créer de la richesse.
Cette création de richesse doit être récompensé et les grands patrons le
font souvent grassement, c’est du moins ce que dénonce la gauche. Gérer
une grande entreprise (qu’on l’ait mis sur pied soi-même ou pas) est
très prenant, difficile et risqué. Il est donc tout à fait normal que
PKP gagne plus que la réceptionniste à l’entrée de siège social de
Vidéotron. Cela dit, est-ce que le traitement de ces grands patrons
équivaut à la richesse généré? Est-ce que l’on peut sérieusement dire
que le patron de Métro génère toute la richesse créée par l’entreprise?
Certainement pas. Les grands patrons contribuent peut-être plus que
certain à générer cette richesse mais certainement pas à la hauteur des
salaires qui leurs sont versés depuis un certain nombre d’année. Il y a
une chaine de production derrière ces gens et chaque maillon de la
chaine est important.
Encore une fois, il est difficile de cerner exactement la part qui
revient à un individu dans la création de richesse, mais à mon sens, il
est exagérer de dire que les patrons ne retirent qu’une petite fraction
de ce qu’ils créent comme richesse. Disons qu’au mieux ils ont leur
juste part et qu’au pire ils en retirent une part disproportionné.
Au bout du compte je continuerai de dire que la gauche comme la droite
peuvent facilement faire dans la démagogie et omettre volontairement de
nuancer leur propos. Ceci est fort malheureux parce qu’au bout du compte
ça discrédite tout le monde et ça alimente le cynisme.
.jpm
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire