Lundi, en présentant la vidéo de MM. Lisée et Duhaime en débat à
l’université de Montréal, je disais que ce n’était pas un vrai débat
politique, mais que c’était tout de même fort intéressant.
Si je dis que ce n’est pas un vrai débat politique c’est que je fais une
différence entre le politique qui est le débat de fond sur les
politiques que nous voulons mener en tant que société et la politique
qui est l’exercice des fonctions politique d’un État. Certains y
ajouteraient également, la politicaillerie, qui est toute cette
agitation publique, partisane et populiste autour de l’exercice de la
politique.
Généralement nos débats portent plus sur la politique que sur le
politique. Ce n’est pas une mauvaise chose, revenir continuellement à la
base, tout remettre en question à chaque crise serait contre-productif
et très fastidieux, sans parler du fait que l’État deviendrait
impossible à gouverner. Cela dit, il n’est pas mauvais d’y retourner de
temps à autre ne serais-ce que pour les rappeler à tous, pour être
certain que tout le monde par des mêmes bases.
Jérôme Lussier, blogueur au voir, a d’ailleurs écris un excellent texte sur l’actuelle crise des frais de scolarité
où il distingue bien le politique de la politique, rappelant au passage
que la gratuité scolaire que l’on s’est donnée au Québec est celle des
études de base, primaire, secondaire et même collégiale, mais pas des
études supérieures. Je vous laisse aller lire ce très bon texte qui
remet plusieurs pendules à l’heure et qui jette les bases du vrai débat,
celui que l’on devrait avoir ces jours-ci plutôt que du garochage de
chiffre.
De mon côté, je souligne que le débat politique est difficile en société
et j’en veux pour exemple qu’il est aussi difficile en entreprise où,
en théorie, les enjeux sont plus simple et les intervenants beaucoup
moins nombreux. Mais qui n’a jamais été dans une réunion où l’on essaie
de mettre le canevas d’une réforme sur la table en s’en tenant à
quelques grandes lignes directrices et où il y en toujours deux trois
qui sont incapable d’avoir une vue d’ensemble et qui ramènent toujours
la discussion sur des détails et des problématiques qui n’affectent pas
le plan d’ensemble… Vous savez, on décide d’un voyage de Québec à
Vancouver et y’en a toujours un pour demander s’il va pouvoir aller
s’acheter de la gomme quand on va arrêter pour mettre de l’essence.
Bon, enfin, tout ça pour dire que les niveaux de lectures et de
discussions ne sont pas toujours simple à mettre en place et à garder et
que l’on a souvent tendance à faire dévier les échanges sur des choses
simple et tangible et, si le débat de fond, fort utile de temps à autre,
n’est pas toujours nécessaire, il faut quand même en garder les
prémisses en tête et tenté de ne pas se perdre lors de débats politique
complexes où il est très facile de mélanger le politique et la
politique.
.jpm
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