Préambule : Aujourd’hui je fais un peu de récupération et vous propose
un petit texte soumis au blogue de mon cours de Politique. Ce texte-ci tourne
autour de la pensée politique de Tocqueville et de J.S. Mill, deux penseurs du
19e siècle encore très à la mode dans les cercles de droite
libertarienne.
Le conformisme démocratique ne date pas d’hier. Déjà décrié par Tocqueville
et Mill au milieu du 19ième siècle, il continue aujourd’hui à
remplir la « pensée » politique de bien des gens.
Or bien je comprenne les propos de Tocqueville avec son « …empire moral
de la majorité… »1 et que je sois tout à fait à même
d’apprécier toute la problématique associé à l’adoption, par une frange
importante de la population, de diverses positions politiques sans trop de
réflexion personnelle, il m’est avis que d’associer ce conformisme à une
pathologie est un peu fort.
Le conformisme lorsque pratiqué à l’excès et sans aucune réflexion quelle
qu’elle soit est clairement problématique pour la bonne conduite de la
démocratie. Cela dit, ce qui peut avoir toutes les apparences du conformisme
n’est bien souvent qui simple calcul stratégique. Les citoyens ayant
généralement comme réflexe de balancer leurs efforts vis-à-vis des résultats
obtenu. Ainsi, dans bien des cas, il vaut mieux pour eux se rallier à un
groupe, voire une majorité, pour faire avancer une cause qui globalement les satisfait
quitte à apporter quelques nuances un peu plus tard. D’ailleurs défendre ou
revendiquer une foule de positions relativement proches est probablement
contre-productif dans le cadre d’un débat de société.
Et puis, convenons qu’il n’y a pas un nombre infini de position possible sur
l’avortement ou la peine de mort. Même pour des questions plus complexe, les
positions possibles sont loin d’être si nombreuse, il y aura par conséquent
toujours une certaine quantité apparente de conformisme
« nécessaire ».
Alors oui, il y a un certain conformisme parmi les citoyens dans un régime
démocratique, mais loin d’être pathologique, je dirais qu’il relève de la
nécessité de la cohésion et de la bonne conduite du débat publique.
.jpm
1. Alexis de TOCQUEVILLE, La démocratie en Amérique I, deuxième
partie (1835), Classiques de l’UQAC, p.77
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