Le dernier sommet de Rio a accouché d’une souris, peut-être même de
moins. La plupart des observateurs sont déçus. La situation est urgente
et personne ne semble vouloir se commettre.
Pourtant depuis 2006, les coûts du réchauffement climatique (quelles
qu’en soient les sources) dépassent largement ceux nécessaires à la mise
en place des moyens servent à les contrer. En effet, les coûts du
réchauffement évalué par l’ancien économiste en chef de la banque
mondiale, Nicholas Stern, devraient atteindre 5 à 20% du PIB mondial
alors que les solutions pour le contenir et en minimiser les effets ne
coûtent que 1 à 2% du PIB mondial. Notons tout de même que 1 à 2% du
produit intérieur brute de la planète c'est autour de 1000 milliards de
dollars!
Devant ces sommes colossales, il n’est pas surprenant que les décisions
soient longues à venir surtout si l’on comprend qu’il s’agit ici d’une
situation typique de la théorie des jeux.
Il y a dans cette décision d’investir pour sauver la planète une
multitude de joueurs et ces joueurs ne peuvent gagner que si tous les
joueurs embarquent. C’est le dilemme du prisonnier. Soit tout le monde
embarque et c’est payant pour tous, soit certains embarque et c’est très
pénalisant pour eux.
Si tout le monde embarque, on règle le problème et on a collectivement
un avenir plus intéressant. Par contre si certains joueurs trichent,
s’ils laissent les autres investirent massivement sans rien faire, ceux
qui auront investis seront doublement perdant. Ils auront perdu des
sommes énormes, mais en plus ils vont se trouver en situation de
compétition déloyale parce que ceux qui n’auront rien fait auront, en
plus de n’avoir rien dépensé, un coût de revient plus bas parce qu’ils
n’auront mis aucune mesures anti-pollution en place. Et, ceci bien sûr
sans parler du fait que ceux qui auront joué ne jouiront jamais des
résultats escomptés parce que sans l’apport de tous les joueurs, les
résultats seront bien évidemment moindres.
Malheureusement, la théorie des jeux ne nous renseigne pas sur la façon
dont on doit régler ce type de problème. Nous connaissons la situation,
maintenant il s’agit de se faire mutuellement confiance… La planète est
peut-être encore un peu trop grande. Espérons simplement qu’il ne sera
pas trop tard le jour où nous nous déciderons finalement à agir
ensemble.
.jpm
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