Vous entendez la plainte monter ces jours-ci. Les riches ne sont pas content, ils sont un petit 2% à gagner plus de 150 000$
par an, 92 000 personnes qui empochent à eux seuls 29 milliards de
dollars annuellement, et ne parle pas de leur richesse accumulé. Reste
qu’ils font beaucoup de bruit. Certains pensent même déménager leur
entreprises et ou eux-mêmes sous de meilleurs cieux.
C’est vrai
que l’on est très taxé au Québec, mais on a des programmes sociaux très
généreux – dans lesquels, je me permets de le souligner, il faudrait
faire du ménage.
Mais les riches n’en n’ont rien à faire de nos
généreux programmes sociaux. Ils pourraient très bien vivre sans ceux-ci
et, en fait, ils semblent croire qu’ils vivraient même mieux sans ces
derniers puisqu’ils en financent une bonne partie.
Je suis bien
conscient comme un peu tout le monde – enfin je l’espère – que tout ceci
n’est qu’une question de perception puisqu’au bout du compte, que l’on
soit ici, en Ontario ou aux États-Unis ça fini par nous coûter la même
chose. Ce que l’on ne paye pas collectivement, on le paye
individuellement. Soins de santé, service de garde, même la pauvreté
relative des plus pauvres coûte aussi cher sinon plus à la classe plus
aisée aux États-Unis.
Cela dit, c’est vrai qu’il y a quand même
quelques petites différences. Pour les pauvres c’est pas mal plus
difficile aux États-Unis. Pas d’assurance maladie, période de chômage
très courte, salaire minimum quasi inexistant. Et ici, être riche, c’est
plus chiant, il y a moins de façons de contourner ses obligations
fiscales et, oui, les retenues globales sont plus élevées.
Mais sonnes-nous trop à gauche pour autant?
Du
côté de la perception et d’une polarisation que l’on pourrait qualifier
de simpliste de l’électorat il semble que oui. La montée de la droite
semble le démontrer, tout comme cette levée de bouclier contre une
taxation que l’on dit excessive des riches.
C’est vrai qu’ici on a
de généreux programmes. C’est aussi vrai qu’ils nous coûtent cher, mais
d’un autre côté, le principal portefeuille social, la santé ne nous coûte que 12.7% du PIB
alors qu’il en coûte 18% aux États-Unis avec un système livré au privé.
Voilà au moins un dossier où le publique coûte moins cher. Mais ce
n’est peut-être pas le cas partout.
Il faut dire qu’il y a aussi
les magouilles gouvernementales qui coûtent très cher. Un petit exemple
bien simple. Il y au Québec un organisme à but non-lucratif qui gère le
catalogue des livres disponible au Québec. Cela nous coûte pour
l’ensemble des librairies et bibliothèque de la province un gros 290
000$ par an. C’est vrai, c’est encore trop cher, tout cela devrait être
automatisé et coûter trois fois rien, mais sachez également que juste
avant de déclencher les élections le parti Libéral à consentis à une
entreprise privé un prêt de 3 millions de dollars, soit 10 fois ce que
ça coûte présentement, pour développer une plateforme identique.
Voilà
qui illustre bien les idéologies gauches droites. D’un côté on dit que
290 000$ par an c’est trop cher et donc que le public n’est pas efficace
et de l’autre on a tellement confiance au privé que l’on finance les
projets à des hauteurs totalement démesuré (ce qui permet en passant de
faire des petits cadeaux aux amis du parti).
La gauche efficace,
elle, aurait gardé l’organisme à but non lucratif et aurait débloquée un
budget (250 000$ ce serait déjà beaucoup) pour qu’il puisse engager les
experts d’une firme privée déjà existante pour améliorer le produit.
Bon, voilà, mais je ne réponds pas à la question. Sommes-nous trop à gauche?
À
mon sens le système est bien comme il est, la couverture est bonne et
suffisante, même si je changerais quelques trucs comme la formation
continue pour les gens sans emploi. Cela dit, je crois qu’il y a une
importante révision des programmes à faire. Il faut cesser de croire que
tout cela est intouchable, prêter l’oreille aux perceptions, celle que
les riches payent trop d’un côté certes et celle d’une grande partie de
la population qui croit ne pas en avoir pour son argent, mais surtout,
il faut ramener la cohérence dans l’appareil gouvernemental et orienter
l’État dans une direction commune déterminer par quelques grands
objectifs.
Malheureusement, bien que le PQ soit en train de faire
une partie de la job de bras que les Libéraux n’ont pas voulu faire, je
ne crois pas que ce soit le parti de « gauche efficace » dont nous
aurions grandement besoin.
.jpm
p.s. Et puis une courte
note gauche/droite sur la corruption : Plus le privé sera fort plus il y
aura de la corruption (de l’influence dans ce cas-ci), plus
gouvernement est présent par une législation touffue, plus il y aura de
place pour la corruption. Ainsi comme pour le reste c’est une question
d’équilibre et de perception…
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