Je trouve les oppositions officielles bien tranquilles depuis l’entrée
au pouvoir du PQ. Pas que le PQ était beaucoup plus bruyant lors de son
long passage de l’autre côté de la chambre. Je pourrais également
rappeler la très faible performance de l’ADQ dans ce rôle, une présence
si mince qu’elle aura conduit le parti à la disparition.
On
m’opposera que l’on a entendu tour à tour le PLQ et la CAQ dénoncer les
hausses d’impôts rétroactives et d’avoir obtenu le recul du PQ. C’est
vrai qu’ils sont montés aux barricades sur ce point et sur d’autres
d’ailleurs. Quant à savoir si c’est ce qui a fait reculer le
gouvernement Marois, ça se discute, mais là n’est pas mon propos.
Ce
qui m’embête c’est cette quasi absence de l’opposition officielle lors
des périodes de relative stabilité politique entre les élections. Bien
sûr ils sont en chambre, ils suivent les dossiers et questionnent le
gouvernement. Mais ce que j’aimerais c’est voir des critiques
constructives en cours de mandat. L’exercice serait certainement
intéressant et enrichissant pour la politique québécoise et c’est encore
plus vrai dans une situation minoritaire.
Le dossier de la santé
est un excellent exemple. Le nouveau ministre de la santé Réjean Hébert
vient de proposer la mise en place de dizaines de nouvelles cliniques
de santé où il devrait y avoir des médecins de famille, du sans
rendez-vous et des heures d’ouverture la fin de semaine. Coût de la
mesure 70 millions annuellement. Le but? Désengorger les urgences.
L’approche me parait bonne. Est-ce la seule chose à mettre en place dans
le système de santé? Peut-être pas.
Pourquoi la CAQ ne
publierait pas une lettre ouverte où ils expliquent qu’ils sont, par
exemple, d’accord avec cette mesure, mais que pour vraiment s’attaquer
au fond du problème en santé, ils iraient plus loin en inversant le
financement des hôpitaux et des cliniques – une mesure qu’ils ont déjà
mise de l’avant?
Pourquoi le PLQ, ne ferait pas de même en disant
par exemple que plus de clinique ne changera rien (bon je pousse pas
mal là) et que la solution repose plus sur un accroissement marqué des
services à domicile?
Au bout du compte on aurait un débat
politique plus sérieux, on saurait où campe les partis d’opposition et à
la fin d’un mandat on aurait une bien meilleure idée des solutions qui
sont sur la table et de l’orientation réelle des partis.
À
l’heure actuelle, tout ce à quoi on a droit c’est une grande confusion
des genres. Les solutions sont à peine articulées, on ne veut pas se
mouiller et les partis parlent finalement de leurs solutions, ils
commencent par dire que le parti au pouvoir ne sait pas ce qu’il fait et
il nous lance les solutions populistes du moment sans trop savoir
comment tout ça peut réellement être mis en place.
S’ils
mettaient leurs solutions sur la table en cours de mandat, on aurait le
temps d’en débattre, de les ajustées et l’élection venu, je suis certain
que les gens se souviendrait de ceux qui ont mis de l’avant les
solutions qui les intéresse.
.jpm
p.s. Je profite de l’occasion pour souligner à nouveau l’excellent travail de transparence de M. Jean-François Lisée qui tient un blog autrement plus informatif que les nouvelles mâchées et remâchées que l’on nous sert au téléjournal.
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