Je viens de lire dans le cadre de mon cours sur la politique
internationale un excellent passage sur les causes et surtout les
mécanismes ayant conduits à la crise économique de 2008. J’ai mis le passage en question sur mon compte Google+
et en ai partagé l’accèes.* Je ne peux que vous recommander chaudement
la lecture de cette dizaine relativement accessible qui, pour ceux qui
veulent vraiment comprendre, sera très éclairante. Je vous recommande
également l’écoute du documentaire Charles Ferguson Inside Job, disponible dans les bons clubs vidéo et un peu partout sur le net.
Pour ceux qui manquent cruellement de temps, je vous fais un petit résumé du passage lu cette semaine…
À la base de cette crise il y a, comme la droite se plait à le rappeler
sans cesse, mais oubliant tout le reste, une volonté du gouvernement
américain de donner accès à la propriété à un nombre plus élevé
d’américain. Ils ont pour ce faire mandaté Freddy Mac et Fannie Mae.
Ceux-ci devaient diminuer les standards de qualification et maintenir
des taux d’intérêt relativement faible.
Ne voulant pas être en reste les banques privé ont emboité le pas et
offert les mêmes conditions et plus attrayant encore. (Généralement la
droite s’arrête là dans son explication). Mais le système financier est
bien fait et bien réguler et donc une banque qui prête pour des
hypothèques a ce que l’on appel un actif (la maison en garantie)
non-liquide (dont elle ne peut se départir) et donc n’a pas intérêt à
accumuler trop de prêts douteux puisqu’elle doit pouvoir couvrir ces
prêts.
Or les banques et surtout les banques d’affaires ont commencé dans ces
même années – début 2000 – a créer de nouveaux produits dérivés qui
étaient des assemblages de créances (CDO). Ceux-ci permettaient de
prendre un prêt hypothécaire et de le joindre à d’autres prêts afin de
revendre ce nouveau produit devant rapporter un certain taux d’intérêt à
d’autres banques, à des frimes de placement et à des fonds pour ne
nommer que ceux-ci.
Ces CDO étaient composé de bons créanciers à 80% et d’une balance de
moins bonnes créances (mais qui devait rapporter plus). La beauté des
CDO résidait dans le fait que la banque pouvait se déposséder d’actifs
illiquides (les hypothèques) et les transformer en de nouveaux actifs
liquide et donc vendables et tout cela sous le radar de la régulation
bancaire internationale puisque les produits dérivés n’étaient pas et ne
sont toujours pas réglementé de façon suffisante.
Notez d’ailleurs au passage que la construction des CDO se fait toujours
off-shore dans des places d’affaires qui ne sont pas soumises aux
règles auxquelles la banques nationales sont assujetties même si ces
banques off-shore appartiennent aux banques classiques.
Puis la machine s’est emballée, les hypothèques douteuses ne
ralentissaient plus personne puisqu’elles pouvaient être transformé en
actif lucratif. Pire les CDO qui ne trouvaient pas preneur étaient
scindés et refondues en CDO2, CDO3 etc., des produits dans lesquels la
base toxique doublait à tous les coups. L’ensemble étant par contre
toujours coté AAA par les agences de notation. Les produit devinrent
rapidement très complexe. Plus personne ne connaissait la part réelle de
créance AAA dans le CDO, plus personne ne savait à qui appartenait les
hypothèques et les échangent allait bon train libérant toujours plus de
liquidité pour des prêts de plus en plus douteux.
Conscient du risque encouru, les grandes banques d’affaires ont décidé
de se protéger contre d’éventuels défauts de payement en bâtissant les
CDS (Credit Defaut Swaps) où un assureur (AIG par exemple) s’engageait à
racheter la mauvaise créance advenant un problème… Mais les CDS aussi
étaient liquide et vendable et constituaient en théorie un excellent
investissement. Entre 2001 et 2007 la valeur des CDS en circulation est
passé de 1 000 milliards de dollars à 62 000 milliards – soit plus que
le PIB mondial à l’époque !
Puis la bulle a éclaté, les défauts de payement des prêts de plus en
plus douteux sont devenus courants, ces prêts ayant complètement
contaminé le monde de la finance à travers les CDO et les CDS où tout le
monde était impliqué, les banques ont connu des pertes colossales et
les assureurs se sont effondré. Le monde financier s’est ensuite gelé
complètement, plus personne ne pouvait et ne voulait prêter et la crise a
fini par affecter l’économie réelle, le crédit étant sans contredit à
la base de l’économie mondiale.
Je conclurai en ramenant le tout au débat gauche / droite qui fait
toujours rage autour de ces questions que si la droite a raison
d’invoquer les décisions gouvernementales comme étant la base du
problème, ils ont tout à fait tord de leur faire porter le poids de la
crise. Si les banques n’avaient pas décidés de passer outre les mesures
normales et les règles entourant les prêts en créant, en marge du
système, des produits dérivés hautement toxiques et obscure, tout en
encouragent la vente et le déploiement, nous n’en serions jamais arrivé à
une telle crise.
.jpm
* P. Senarclens et Y. Ariffin, La Politique Internationale : Théories et enjeux contemporains, 6ième édition, pp. 221-236
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