La semaine dernière j’ai écouté l’entrevue que messieurs Henry Milner et Stéphane Paquin
ont accordé à Jean-François Lisée dans le cadre de l’émission Planète
Terre produite par le CÉRIUM. Les deux experts en la matière ont donné
cette entrevue après avoir présidé cet été les cours de l’université
d’été sur le modèle scandinave, leur rapide tour d’horizon qui couvre
principalement l’éducation et la santé, les deux bêtes noirs de tout
gouvernement, permet de bien saisir de quoi est constitué ledit modèle.
Je vous le résume en deux mots : Équilibre et responsabilité.
Du côté de la santé tout d’abord, puisque j’en parlais lundi, nous avons
affaire à un système dont le financement se fait à l’acte, plus vous
avez de patients plus vous avez de fonds, le patient devient donc une
source de revenu et non une dépense et les hôpitaux ont tout intérêt à
les traité le mieux possible. Cela dit, tel que mentionné dans mon
dernier billet, tout ne dépend pas que du type de financement. La
responsabilité est distribuée. Il y a des agences régionales et un
ministère certes, mais le gros des responsabilités sur les décisions
d’allocation de budget et d’administration relève des hôpitaux
eux-mêmes. Ils sont mis en compétition pour attirer les patients, mais
il n’y a pas de privé dans le système, tout est public. Par contre, la
Suède a mis en place une agence non-gouvernementale chargé d’évalué les
performances des différents points de services. Elle détermine le temps
et le coût moyen des meilleurs et l’impose l’année suivante à tout le
monde, le système n’a donc d’autre choix que de s’améliorer. Pire
encore, si un hôpital n’est pas en mesure d’offrir les soins dans le
délai prescrit elle doit référer le patient à un autre établissement et
défrayer elle-même les coûts.
Du côté de l’éducation on retrouve à peu près le même modèle, l’argent
suit les élèves, les écoles administrent leur budget et il y, encore ici
un organisme non-gouvernemental qui évalue les performances des écoles
et le tout est 100% gratuit – jusque où? Je ne sais pas. Cela dit, il y
autre chose de très intéressant dans ce modèle. Tenez-vous bien : Tout
le programme du primaire, tout, tient sur à peine vingt pages! Ça vous
surprend? C’est le contraire qui est ridicule, comment en sommes-nous
venue à avoir de besoin de 500 personnes pour nous dire qu’il faut
apprendre à lire et à compter au primaire!
À travers tout ça, nous avons droit à quelques rappels historiques sur
le modèle, oui le syndicalisme a baissé, de 80 à 70% (ou là-là), mais
aussi un rappel sur le fait que les négociations patronales syndicales
se font toujours (même si la donne a changé) de façon équilibré. Les
patrons ne veulent pas trop en donné, mais sont conscient que les gens
doivent avoir de l’argent pour faire rouler l’économie et les syndicats
en veulent toujours, mais sont, de leur côté, conscients que les
entreprises du pays doivent maintenir une certaine compétitivité
internationales si elles ne veulent pas disparaitre. Équilibre et
responsabilité…
Pour terminer, je m’en voudrais de ne pas souligner que pour ces deux
experts, les pays scandinaves n’ont aucunement pris un virage à droite
comme le laisse souvent entendre la droite au Québec même s’ils ont
procédé à de grands changements depuis les années 1990 – des changements
qui reposent surtout sur la décentralisation. Ces changements important
visait surtout à rendre l’État plus efficace et non à le déplacer vers
la droite. Bref, le modèle scandinave est toujours d’actualité et il est
de gauche efficace, qu’on se le dise.
.jpm
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