Suite à mon texte dénonçant la lecture démagogique de M. Duhaime du mouvement Occupons Montréal et à fortiori de tous les mouvements « Occupons », j’ai reçu ce commentaire de Christian. Voici ledit commentaire :
"La répartition de la richesse marxiste !... Citation... « Deux, les
indignés n’ont jamais été contre la propriété privé, ils se questionnent
simplement sur le fait que 20% de la population québécoise possède 50%
des richesses. Ils se demandent, à juste titre, si les gens ont bien
accès à leur juste part des revenus. » Au cours de vos lectures et au
fil des chroniques, avez-vous lu ou entendu quelqu'un questionner le
fait que 12 % de population du Québec détient 100 % des diplômes
universitaires. Diplômes qui donnent accès à une plus grande part des
professions et emplois rémunérateurs. Donc, comment corriger cette
injustice flagrante de la richesse ?... CH"
D’entrée de jeu, je voudrais remercier CH pour son commentaire, c’est
toujours bienvenu surtout lorsque c’est pertinent. Ensuite je tiens à
souligner que « posséder 50% des richesses » ce n’est pas avoir 50% de
la rémunération, c’est beaucoup plus, c’est posséder les entreprises,
les condos, les chalets, blocs appartements, les centres d’achats… Cela
dit, j’avoue ne pas avoir fait totalement mes devoirs, je n’ai pas pris
le temps de vérifier de quoi exactement était composée cette richesse
dont l’économiste du HEC invité à Bazzo.tv parlait dans ce mémorable extrait.
Mais le point que soulève CH est tout autre, c’est plutôt celui de la rémunération. D’ailleurs, fait à noter, ce n’est pas 12%, mais bien 21%
(une faute de frappe peut-être) de la population québécoise qui détient
un diplôme universitaire. Mais la question demeure, les riches
méritent-ils leur salaire? Et les pauvres eux?
J’ai déjà traité de cette question sous un autre angle, celui de la
composition des salaires basé sur les tâches et responsabilités. Ma
conclusion… C’est loin d’être simple, surtout quand on en vient au micro
– genre telle type de responsabilité vaut-il plus que tel autre.
M’enfin, ici on parle plus de répartition salariale sur une échelle de
diplôme et donc de rareté. Est-il normal semble demander CH, que les
universitaires gagnent plus que les gens qui ont un simple secondaire
cinq? Et, il le fait en soulignant qu’il y a seulement 21% de diplômés
universitaire au Québec. Disons d’abord que les deux 20% ne sont pas les
mêmes. Les riches ne sont pas tous des universitaires. Je connais des
universitaires qui ne font pas partis des 20% les plus riches au Québec,
par contre, il y a pas mal plus de chance que des universitaires s’y
retrouvent puisqu’ils ont accès, comme le dit CH, à des emplois plus
payants et c’est bien normal. Ils sont plus rare, ils ont des
connaissances / spécialités qui sont moins répandues et celles-ci sont
difficiles à acquérir.
Je dirais même, pour faire court, que dans l’ensemble et hormis quelques
exceptions notables, les salaires sont relativement bien répartis et
que cette répartition reflète relativement bien les niveaux d’éducation,
responsabilité, rareté et autres des travailleurs.
En fait, pour boucler la boucle, les indigné n’en n’ont pas contre le
20% le plus riche ou même le 5% à la limite, ils en ont contre ces
quelques privilégiés qui font des fortunes à brasser l’argent des autres
et contre ces patrons qui se votent des salaires mirobolants tout en
coupant au bas de l’échelle pour bien faire paraitre les chiffres.
Un exemple simple. Le grand patron de Métro empoche année après année
plusieurs dizaine de millions de dollars en salaire et autres avantage,
mais refuserait (par exemple) de hausser le salaire des caissières de
quelques cents de l’heure. Compter-le, ça va vite 10 cents de l’heure
fois 10 000 caissières (j’exagère ici), fois 40h per semaine (j’exagère
encore?), fois 52 semaines, ça fait 2 080 000$ de plus par ans (soit,
208$ de plus par caissière par an). M. Métro, si je me rappel bien,
empoche à lui tout seul près de 20 millions par an. Et d’ailleurs qui
peut bien valoir 20 millions par an? Couper 4 million de son salaire
pour en retourner 400$ à chaque caissière ce serait sans conteste mieux
pour l’ensemble des québécois.
Je conclurai en rappelant que tout cela, la rémunération de M. Métro,
comme le salaire des universitaires et les revendications des indignés,
fait partis d’un système complexe de poids et de contre poids, d’effets
et de contre effets qui fait que les plus riches ont non seulement les
richesses, mais aussi la capacité d’influencer et de contrôler l’agenda
politique et économique national et même mondial. Alors au-delà des
indicateurs mesurables, la rémunération et autre, il y a tout le reste
et c’est aussi cela qui est remis en question.
L’autre débat autour de cette complexité, c’est bien sûr l’influence
réelle de la concentration de la richesse sur la création d’emploi et le
bienêtre de tous, bref le rôle de la fameuse main invisible, mais c’est
un autre débat…
.jpm
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