La Fédération autonome des enseignants (FAE) vient de publier un
document proposant une importante révision du programme de français au
primaire. Dans ce document ils quittent le flou du ministère de
l’enseignement pour débarquer dans le concret : Objectifs clairs
d’apprentissage pour chaque année (plutôt que par cycle de 2 ans),
méthode de mesure précises desdites notions à connaître et plateforme
uniforme et cohérente.
Autre grande divergence avec le ministère, la FAE propose d’imposer des
objectifs clairs, de connaissances à posséder, mais se garde bien de
dire aux profs comment enseigner alors que le ministère évite les
objectifs, mais ne cesse de dire aux profs comment faire leur boulot,
oubliant du coup que ceux-ci doivent composer avec des contexte et des
élèves bien différents d’une classe à l’autre.
Je vous invite à lire le court communiqué de presse publié sur leur site web.
Ça colle totalement à ma vision de ce que devrait être les objectifs au
primaire et la façon de les présenter – bref, ils ont fait le travail
du ministère.
C’est d’ailleurs ce que tous les syndicats devraient faire. Je m’explique.
Plutôt que de travailler à conserver leurs acquis face à la direction et
parfois même au péril de la survie de l’entreprise, les syndicats
devraient travailler avec leur membre afin d’améliorer l’entreprise. Les
membres, ce sont les travailleurs, ce sont eux qui sont sur le plancher
et donc ils sont tout à fait à même de proposer des ajustements qui
permettraient de rendre l’entreprise plus rentable, plus efficace, plus
performante.
Mieux, les centrales syndicales ont des membres partout! Elles sont donc
très bien placées pour faire le relais entre les divers entreprises et
industries. Pourquoi ne se servent-elles pas de cette force, de ce
réseau, pour suggérer des améliorations ? « Tel entreprise dans tel
milieu a telle pratique, et ça fonctionne très bien, ça pourrait
s’appliquer chez-vous de telle manière… » Elles pourraient devenir des
réseaux d’excellence, fournir des conseils et des conseillers, des
experts de tous horizons à même les fonds du syndicat… Les syndicats
deviendraient alors ce que toute entreprise veut parce qu’ils seraient
synonyme d’économies, d’efficience, de bons conseils, parce qu’ils
seraient synonyme de gens engagés dans leurs entreprises et toujours à
l’affut de l’amélioration des pratiques et des techniques, bref ils
seraient synonyme de succès et de rentabilité accrue plutôt que de
griefs, de travail a productivité réduite et de coûts supplémentaire.
Et, une fois la rentabilité haussé par l’intervention du syndicat, les
patrons seront bien mal placé pour leur refuser un partage accru des
profits.
Bref, non seulement la FAE a fait un excellent travail et a montré la
voie au ministère de l’éducation en terme d’élaboration de programme,
mais elle est aussi en train de montrer aux autres syndicats ce que
devrait être la mission des syndicats, c’est-à-dire proposer des
améliorations plutôt que de se battre pour aller chercher un nième
avantage social.
.jpm
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