Les débats ces jours-ci sont hautement idéologiques. Ne l’ont-ils pas
toujours été? Bien sûr, mais il semble qu’il y ait rapidement
cristallisation depuis que le Québec (et le Canada disons-le) a ouvert
la voie à une droite de plus en plus présente et de plus en plus
confiante.
Harper élimine sans remords le financement des organismes religieux
progressistes tout en laissant plus de place aux plus conservateurs et
ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres biens pires dont les droits
des femmes, la recherche fondamentale et statistique Canada.
Au Québec, le choix du gouvernement Charest de hausser les frais de
scolarité de façon drastique et d’aller plus loin que le simple
rattrapage de l’inflation relève d’une position fortement teinté de
l’idéologie néo-libérale.
C’est vrai, on pourrait exiger des étudiants qu’ils payent une part de
leur formation pendant celle-ci, histoire qu’ils comprennent bien que
l’université, que leur éducation a un coût comme on pourrait avoir un
système de santé où certains frais sont payés sur place pour développer
une certaine responsabilité chez les usagers. Il y a des systèmes mixtes
qui fonctionnent très bien, celui de Singapour entre autre est, à mon
sens un modèle à suivre.
Cela dit, Québec Solidaire a mis sur la table une proposition tout à
fait viable et intéressante provenant d’une autre idéologie. Pourquoi
faire payer cette hausse aux jeunes alors que toute la société
bénéficie des universitaires une fois leurs études complétées?
M. Charest l’a fait en catimini mais, la taxe sur le capital a été complètement éliminée
ces dernières années (cette taxe porte en gros sur l’argent mis en
réserve et non-investit). Cette taxe se situait à 1.2% il y a quelques
années. Elle était basse, mais elle faisait mal aux entreprises qui
tentaient de mettre de l’argent de côté pour s’équiper par exemple.
Alors Québec Solidaire à proposer de la ramener à hauteur de 0.3%,
mais seulement pour les institutions financières. À 0.3% cette «
nouvelle » taxe payerait à elle seule la hausse demandé aux étudiants. À
0.8% elle permettrait de rendre les études universitaires totalement
gratuites!
Bien sûr ne soyons pas dupes. Taxer les institutions financières c’est
nous taxer nous-même au finale, mais ça distribuerait les coûts à
l’ensemble de la société qui, rappelons-nous, profite également des
universitaires. Et puis bon, peut-être que les banques ne nous
refilerons pas totalement la facture peut-être peuvent-elles couper un
peu dans leur profits mirobolants de plusieurs dizaines de milliards par
année…
C’est claire, il n’y a pas de solution parfaite. Que ce soit les
étudiants qui payent ou la collectivité, ce sont eux qui vont se privé
ou nous pour éventuellement produire plus de richesse dont ces derniers
et nous-même allons bénéficier, ce n’est qu’une question de qui paye
quoi quand et comment. Et, si le débat est hautement idéologique c’est
bien parce qu’au bout du compte c’est là qu’il doit se situer. Il n’y a
pas de solution parfaite, mais il y a une façon de penser la société qui
va ressortir de ce débat et c’est ça là que ça va compter.
.jpm
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