9 mai 2012

Le langage commun

Je suis sorti dîner hier avec amis et collègues. Nous avons bien discuté. État, immigration, religion, intégration et finalement éducation, frais de scolarité et accessibilité…

L’essentiel étant que nous avons fini par parler de contingentement et éventuellement de nécessité de certaines disciplines. Comme plusieurs le font valoir, nous n’avons pas besoin au Québec de former des centaines d’anthropologues ou de philosophe ou de sociologue, etc.

Cela est tout à fait vrai et défendable et il serait relativement simple de contingenter ces programmes afin de ne garder que les meilleurs. Ou alors sans même contingenter, il serait possible, comme le font d’autres pays, de majorer les bourses pour les étudiants qui s’inscrivent dans des programmes où il y a pénurie.

Mais il y en a qui vont plus loin et remettent carrément en question la nécessité de former des anthropologues ou des philosophes. Ils les balaient complètement sous le tapis. « Bah, les philosophes, de toutes façons ça ne sert à rien. »

Je pourrais ici me lancer dans de grandes explications sur l’importance de ces disciplines, mais je vais me contenter d’un seul point, un argument qui s’applique à une grande part des sciences dites molles.

Il s’agit de ce qui fait que beaucoup de nos discussions sont pénibles et improductive. Il s’agit de ce qui fait que souvent on s’obstine l’un l’autre alors qu’au fond on dit la même chose, il s’agit d’un truc qui a cruellement manqué durant cette heure de dîner : Un langage commun.

Je sais, ça a l’air simple comme ça, mais une des grandes fonctions des sciences humaines c’est justement de se pencher sur notre humanité et de lui donner des outils pour qu’il soit possible de discuter et de se comprendre. Une foule de concepts largement utilisé aujourd’hui sont issu des sciences humaines et progressent grâce à elles. Que l’on pense simplement à la justice ou aux classes sociales…

Bref, si nous n’avons pas besoin dans les faits de 100 nouveaux anthropologues ou autres par an au Québec, il ne faut pas non plus croire que nous n’en n’avons besoin d’aucun. Surtout lorsqu’il survient une crise où la société doit se mettre en mode discussion.

.jpm

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