C’est dans tous les journaux depuis quelques jours. Plusieurs
associations étudiantes d’un peu partout dans le monde ont organisé des
manifestations en soutien aux étudiants québécois ou du moins en
soutien à l’idée qu’ils se font du combat des étudiants québécois. Ils
sont à New York, à Paris ou juste à côté à Ottawa et ils portent le
carré rouge.
Comme plusieurs, j’ai été un peu surpris du rayonnement de ce combat,
mais c’est la diversité des idéologies le menant qui m’a le plus
surpris. Ailleurs comme ici, tous ne sont pas là pour les mêmes raisons.
Certains sont là parce qu’ils ne veulent pas voir leur frais de
scolarité grimper, sachant pertinemment qu’ils n’arriveront plus.
D’autres sont là pour la cause. Pour eux l’éducation doit être
accessible au plus grand nombre. D’autre encore sont là parce qu’ils
trouvent la hausse déplacer lorsqu’il la mettent en perspective avec
les fonds investis dans le grand nord au profit des grandes entreprises.
Et puis, il y a ceux qui militent pour la gratuité pure et simple. Et
ceux qui sont à Paris pour dénoncer la marchandisation de l’université,
la transformation de cette institution en grande-entreprise participant à
la grande machine économique, dénonçant la vision économiste de
l’éducation. Et ces autres à New York, où la gronde contre les frais
exorbitants du pays se fait déjà entendre depuis longtemps.
Il y donc tous ces gens dans la rue, tous ces gens qui font de la
projection idéologique – ils projettent leur vision de la crise, leur
idée de la juste manifestation sur l’ensemble des manifestants… Je ne
dis pas que c’est malsain, ce n’est que ma lecture de la réalité. Ce que
je dis par contre, c’est que la projection idéologique est en grande
partie responsable du non-essoufflement de la crise. Si cela n’avait été
qu’une simple question de frais, les étudiants seraient bien seuls à
l’heure qu’il est.
Espérons simplement qu’une fois le « petit » problème des droits de
scolarité réglé, la discussion, la confrontation des idéologies
continuera. Espérons que le discours entamé durant le printemps érable
saura lui survivre et continuer d’animer l’esprit critique de la
population.
…
Tiens, pour terminer je vous laisser sur une réflexion de Christian Rioux,
lu dans Le Devoir de ce matin : « Dans une société fondée sur la
jouissance immédiate et qui fait tout pour livrer pieds et poings liés
sa jeunesse aux marchands de modes, de gadgets électroniques et de
produits culturels frelatés, l’étudiant reste en effet un des derniers
citoyens à sacrifier un avantage immédiat, celui d’un salaire et tout ce
qu’il procure, pour faire le choix du savoir. »
Fort juste, mais je doute sérieusement que ça touche le gars de la construction qui peste à chaque dollar qu’il envoi à Québec!
.jpm
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