La crise qui secoue le Québec me dépasse complètement. Je ne comprends pas les proportions qu’elle prend depuis des semaines. Les deux groupes sont intransigeants. Les deux groupes passent mal leur message. Les deux groupes ont leurs tors, leurs logiques, leurs positions.
Je comprends que l’on ne peut pas toujours changer les règles pour quelques milliers d’individus représentant une mince frange de la société (quoi que cette minceur soit bien difficile à évaluer). Cela dit, le gouvernement le fait régulièrement pour accommoder les promoteurs gaziers, les grandes entreprises et même dans certains cas les petites. Débloquer des milliards en prêts sans intérêts pour Rio Tinto pour créer / maintenir quelque centaines d’emplois, voire un millier alors que l’on ne veut pas le faire pour nos enfants laisse un goût amer… Mais les étudiants ne l’on pas mit de l’avant.
Quel bordel. Et puis n’étions-nous pas à deux doigts d’une résolution il y a deux semaines? Pourquoi ne pas continuer dans cette voie? Il y a des casseurs? Pourquoi ne pas faire des « sit-in », il n’y aurait pas de casse comme ça! Mais au bout du compte ce qui m’embête le plus c’est que ce débat trop polarisé n’a jamais été ramené à l’essentiel : Quel type de société voulons-nous?
Car au-delà de la crise étudiante, il y a deux voies : Ou l’on maintient un accès peu coûteux aux études supérieures afin de récupérer cet investissement dans les poches des hauts salariés issus de nos universités. Ou l’on suit la tendance actuelle : On taxe les études et on baisse les impôts des hauts salariés et des entreprises en espérant que ceux-ci créent plus de richesse que les universitaires ne l’auraient fait.
Reste que j’ai bien hâte de voir la suite des choses. Personne ne va plier et donc la solution passe nécessairement par un compromis. Mais ce n’est pas avec des lois spéciales et de la désobéissance civile que les choses vont se régler. Les étudiants doivent mettre des propositions sur la table, ils doivent prendre les devants, montrer qu’il y a plusieurs autres avenues et ainsi démontrer que le gouvernement ne fait pas ses devoirs.
Il semble que la population ne soit plus derrière les étudiants, c’est donc à eux qu’incombe le devoir de changer d’approche. Montrez-nous qu’il y a mille et une façon d’aller cherche le 600 millions manquant, mettez un plan solide, cohérent, réaliste sur la table et les gens vont vous suivre.
.jpm
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