10 sept. 2012

Mon Ouest américain – Trois

L’Ouest est une terre de grands contrastes, tant du côté des paysages que du côté humain, les petits villages perdus (On a croisé Harmony, 12 habitants) côtoient les mégapoles et la richesse opulente côtoie la pauvreté institutionnalisée.

À San Francisco, afin de ne pas se ruiner nous avons opté pour un petit hôtel en ville à la limite du secteur où se tiennent les sans-abri. Dans le hall de l’hôtel, une petite pancarte explique pourquoi il y a tant de sans-abri dans le secteur et à San Francisco en général.

La raison est simple, le secteur où l’on couchait, comporte un important nombre de services pour les sans-abri et plus globalement, San Francisco et la Californie sont des endroits aux États-Unis où il y beaucoup de services pour les pauvres. Cette abondance de service attire les pauvres et les sans-abri en ville.

Le problème c’est que les emplois ne sont pas en ville à San Francisco. Ils ne sont surtout pas au centre-ville. Les emplois, nous les avons vus à Salinas, une centaine de kilomètres au sud de San Francisco, là ça bouge! Des champs à perte de vu et tous recrutent… Mais les Américains n’y vont pas. Ce n’est pas pour eux, ils laissent les champs aux Mexicains qui, visiblement y trouvent leur comptent.

Des Mexicains, il y en a au États-Unis. Une grande partie du pays est même en train de devenir bilingue du côté de l’affichage. Je dois dire que je comprends jusqu’à un certain point les Américains de se sentir quelque peu envahis par ces immigrants venu du Sud. D’un autre côté j’ai bien l’impression qu’ils ne réalisent pas que sans eux l’économie américaine s’effondrerait complètement. L’agriculture et les services dépendent en grande partie de cette population migrante qui accepte de travailler pour des peanuts et ce de Los Angeles à New York en passant par l’Arizona, la Floride et même le Colorado.

Également vu à San Francisco, tout prêt du Gap original, les derniers remparts d’Occupy SF. Il n’y avait plus grand monde là. Le mouvement aura certainement eut son impact. Malheureusement, mis à part les quelques raccourcit théoriques et les slogans qui ont du punch tel que le fameux 99%, il ne reste pratiquement rien et à la vue de Occupy SF j’ai vite compris pourquoi. Le mouvement a été complètement bouffé par sa frange radicale.

Il est vrai que c’était un mouvement de tous, pour tous, le 99% contre le reste. Et s’il y avait ce 1% de riches qui ne se sentaient pas concerné, il y avait également un autre 1%, celui à l’autre bout de l’échelle de valeur auquel la masse des 98% ne pouvait s’associer et donc à la fin ils ont décrochés…

Les grands contrastes compliquent toujours les choses, mais c’est ce qui rend la vie intéressante.

.jpm

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