Bon, plongeons, j’y vais d’un autre pavé dans la marre.
Je n’ai pas vu Ésimésac,
qui est fort probablement très bon, très édifiant. Le combat du
communautaire, de la solidarité contre l’individualisme et la poursuite
aveugle du profit. Et plus loin, cette volonté de dépendre de soi-même
et pas d’un système économique international déshumanisé.
De belles valeurs que je prône moi-même ici depuis toujours. Des situations que je dénonce depuis aussi longtemps.
Malheureusement,
malgré toute la beauté de ce film et des idées qui y sont véhiculé – et
comme pour une foule de rassemblement du genre dans le monde, on
s’étend sur la défense de la vertu, on montre comment le communautaire
est plus fort, plus important, plus centrale à l’expérience humaine. Je
l’ai dit, et je le redirai encore mille fois, je suis d’accord : On ne
peut laisser le monde aux mains d’un système qui traite l’humain comme
n’importe quel autre intrant.
Cela dit, les bons sentiments ne
suffisent pas. Un jardin communautaire, ça fonctionne à
Saint-Élie-de-Caxton et encore, mais dans des sociétés plus large, il
faut définir un peu mieux le partage, les droits, les devoirs. Les
participants à « Occupy Montreal » s’en sont bien vite rendu compte l’an
passé. Leur camp a vite finit par être squatté par toutes sortes de
gens « pas rapport » venu profiter de la situation – des gens qui en
avaient certainement bien besoin, là n’est pas la question – mais ils ne
participaient pas. Ils ne faisaient pas la bouffe ou la vaisselle et
n’apportaient rien au camp. « Pas juste » ont vite dit les gens du
mouvement Occupy, « il faut qu’ils participent eux aussi et de façon
équitable, sinon pas de bouffe ».
Et voilà le cœur du problème,
les bons sentiments, l’esprit d’entraide fonctionne quand la communauté
est toute petite dès que l’on passe un certain nombre de participants il
faut établir des règles et malheureusement, si on se penche beaucoup
sur la mise en avant de la nécessité de s’organiser on laisse
généralement de côté l’organisation en elle-même.
Je n’ai pas la
solution, elle n’est clairement pas simple et probablement que son
élaboration ne ferait pas un film très excitant, mais il faudra bien un
jour que l’on cesse de faire la promotion des bons sentiments et que
l’on s’attaque à une refonte du contrat social.
.jpm
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