22 nov. 2011

Aux sources de la crise économique de 2008

Je viens de lire dans le cadre de mon cours sur la politique internationale un excellent passage sur les causes et surtout les mécanismes ayant conduits à la crise économique de 2008. J’ai mis le passage en question sur mon compte Google+ et en ai partagé l’accèes.* Je ne peux que vous recommander chaudement la lecture de cette dizaine relativement accessible qui, pour ceux qui veulent vraiment comprendre, sera très éclairante. Je vous recommande également l’écoute du documentaire Charles Ferguson Inside Job, disponible dans les bons clubs vidéo et un peu partout sur le net.

Pour ceux qui manquent cruellement de temps, je vous fais un petit résumé du passage lu cette semaine…

À la base de cette crise il y a, comme la droite se plait à le rappeler sans cesse, mais oubliant tout le reste, une volonté du gouvernement américain de donner accès à la propriété à un nombre plus élevé d’américain. Ils ont pour ce faire mandaté Freddy Mac et Fannie Mae. Ceux-ci devaient diminuer les standards de qualification et maintenir des taux d’intérêt relativement faible.

Ne voulant pas être en reste les banques privé ont emboité le pas et offert les mêmes conditions et plus attrayant encore. (Généralement la droite s’arrête là dans son explication). Mais le système financier est bien fait et bien réguler et donc une banque qui prête pour des hypothèques a ce que l’on appel un actif (la maison en garantie) non-liquide (dont elle ne peut se départir) et donc n’a pas intérêt à accumuler trop de prêts douteux puisqu’elle doit pouvoir couvrir ces prêts.

Or les banques et surtout les banques d’affaires ont commencé dans ces même années – début 2000 – a créer de nouveaux produits dérivés qui étaient des assemblages de créances (CDO). Ceux-ci permettaient de prendre un prêt hypothécaire et de le joindre à d’autres prêts afin de revendre ce nouveau produit devant rapporter un certain taux d’intérêt à d’autres banques, à des frimes de placement et à des fonds pour ne nommer que ceux-ci.

Ces CDO étaient composé de bons créanciers à 80% et d’une balance de moins bonnes créances (mais qui devait rapporter plus). La beauté des CDO résidait dans le fait que la banque pouvait se déposséder d’actifs illiquides (les hypothèques) et les transformer en de nouveaux actifs liquide et donc vendables et tout cela sous le radar de la régulation bancaire internationale puisque les produits dérivés n’étaient pas et ne sont toujours pas réglementé de façon suffisante.

Notez d’ailleurs au passage que la construction des CDO se fait toujours off-shore dans des places d’affaires qui ne sont pas soumises aux règles auxquelles la banques nationales sont assujetties même si ces banques off-shore appartiennent aux banques classiques.

Puis la machine s’est emballée, les hypothèques douteuses ne ralentissaient plus personne puisqu’elles pouvaient être transformé en actif lucratif. Pire les CDO qui ne trouvaient pas preneur étaient scindés et refondues en CDO2, CDO3 etc., des produits dans lesquels la base toxique doublait à tous les coups. L’ensemble étant par contre toujours coté AAA par les agences de notation. Les produit devinrent rapidement très complexe. Plus personne ne connaissait la part réelle de créance AAA dans le CDO, plus personne ne savait à qui appartenait les hypothèques et les échangent allait bon train libérant toujours plus de liquidité pour des prêts de plus en plus douteux.

Conscient du risque encouru, les grandes banques d’affaires ont décidé de se protéger contre d’éventuels défauts de payement en bâtissant les CDS (Credit Defaut Swaps) où un assureur (AIG par exemple) s’engageait à racheter la mauvaise créance advenant un problème… Mais les CDS aussi étaient liquide et vendable et constituaient en théorie un excellent investissement. Entre 2001 et 2007 la valeur des CDS en circulation est passé de 1 000 milliards de dollars à 62 000 milliards – soit plus que le PIB mondial à l’époque !

Puis la bulle a éclaté, les défauts de payement des prêts de plus en plus douteux sont devenus courants, ces prêts ayant complètement contaminé le monde de la finance à travers les CDO et les CDS où tout le monde était impliqué, les banques ont connu des pertes colossales et les assureurs se sont effondré. Le monde financier s’est ensuite gelé complètement, plus personne ne pouvait et ne voulait prêter et la crise a fini par affecter l’économie réelle, le crédit étant sans contredit à la base de l’économie mondiale.

Je conclurai en ramenant le tout au débat gauche / droite qui fait toujours rage autour de ces questions que si la droite a raison d’invoquer les décisions gouvernementales comme étant la base du problème, ils ont tout à fait tord de leur faire porter le poids de la crise. Si les banques n’avaient pas décidés de passer outre les mesures normales et les règles entourant les prêts en créant, en marge du système, des produits dérivés hautement toxiques et obscure, tout en encouragent la vente et le déploiement, nous n’en serions jamais arrivé à une telle crise.

.jpm

* P. Senarclens et Y. Ariffin, La Politique Internationale : Théories et enjeux contemporains, 6ième édition, pp. 221-236

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