28 mars 2012

Le filet social, entre trampoline et hamac

Le filet social devrait être une trampoline qui vous attrape et vous fait rebondir, pas un hamac où vous blottir en attendant qu’on vous livre un nouveau travail sur un plateau d’argent…

L’image n’est pas de moi, elle est de Bill Maher, mais je la reprends à mon compte pour la détailler.

S’il est clair que notre filet social n’est pas un hamac sur la plage, il n’est malheureusement pas une très bonne trampoline non plus. La partie « hamac » est, d’une certaine façon, nécessaire. Plusieurs personnes ne sont tout simplement pas en mesure de travailler pour gagner leur vie et il faut s’en occuper.

La critique courante du côté hamac est que certaines personnes réussissent à s’y maintenir et à profiter du système. C’est embêtant parce que ça coupe des services à ceux qui en ont vraiment besoin et ça nous coûte cher. Mais avec cette image hamac/trampoline en tête, je me demande si le problème est vraiment du côté hamac.

Soyons honnêtes, le côté trampoline est loin d’être excellent. Le côté amortissement est là, pas de doute, le chômage offre une bonne couverture et il est suffisamment long pour permettre aux gens de se réorienter. Par contre, l’aide à la réorientation est plutôt faible.

Je ne suis pas un expert en la question, mais je sais que l’on propose généralement aux chômeurs une rencontre de réorientation. Cela dit, une fois la rencontre passé, les chômeurs est laisser à lui-même et j’ai l’impression que ces rencontres ne sont que de brefs survols bureaucratique de leur CV et des possibilités d’emplois connexe.

Disons que c’est loin d’être une trampoline efficace. Certains pays scandinave que l’on cite souvent en exemple ont des programmes de réorientation passablement plus efficace où l’on va jusqu’à payer le chômeur pendant trois ans pour qu’il aille chercher une nouvelle formation complète.

Ici, les gens doivent souvent s’intégrer à de petites formations qui ne sont pas pensées pour eux. Il n’y a pas de groupe ou d’école orienté vers la réinsertion. Aller finir ton secondaire à 40 ans ça ne doit pas être évidant. Si déjà on mettait en place des programmes ciblés, avec options de formation complète et intégré ce serait déjà un bon pas vers une trampoline qui fonctionne réellement et peut-être même que ceux qui sont tombé à côté se lèveraient pour sauter dans la mêlé…

Mais ça coûte cher tout ça! Vous avez raison, mais ça coûte pas mal plus cher d’avoir des gens sur le bien-être social et des gens qui vivotent passant de boulots en boulots sans vraiment travailler.

.jpm

p.s. Je sais que trampoline est un mot masculin, mais je m’en fous, c’est trop laid « un » trampoline. Ils ont enlevé des accents circonflexes récemment, ben y changeront le genre de trampoline à la prochaine révision!

26 mars 2012

Deux histoires de grosse business

Les banques

Le milieu bancaire est de toutes les industries, le plus réglementé et de loin. Il y a une foule de raison à cela, des raisons historiques, des raisons gouvernementales, mais la plus importante est fort probablement lié à ce que l’on appelle pudiquement l’inventivité des banques.

Cette « inventivité », cette capacité à développer sans cesse de nouveaux produits, à plier et à contourner les règles cause bien des maux de têtes aux dirigeants. Le problème c’est qu’il faut trouver un équilibre. Il faut laisser de la place aux banques puisque dans une économie qui carbure au crédit elles sont vitales, d’un autre côté il faut éviter que leurs agissements nous conduisent à des crises graves comme celle de 2008.

Mais ça vous le saviez. Alors je vous donne un petit exemple de leur belle inventivité.

Quand vous êtes une petite entreprise comme nous et que vous avez des clients partout sur la planète, vous facturer généralement en dollars US ça simplifie les choses. Mais bon, nous sommes tout de même au Canada et donc l’argent finit toujours par transiter par une banque canadienne or rien n’interdit aux banques de convertir la monnaie reçu en dollars canadien, une transaction sur laquelle elle peuvent se prendre un cote et exiger des frais – des frais si exorbitants que dans certains cas nous n’avons d’autre choix que de refuser le payement au grand damne de notre client. Pire encore, on pourrait accepter l’argent avec des frais plus bas et s’en faire charger une autre série par la même banque qui a théoriquement également le droit de refaire la conversion puisque nous avons, à l’origine demander de l’argent US!

Les compétiteurs

Je connais un gars qui mouille dans le milieu de l’installation de câble pour Vidéotron et Bell, vous savez ces petites boîtes qui font de la sous-traitance pour les gros, il y en a des masses. Les distributeurs font beaucoup d’argent et une des sources de profit est pour eux la sous-traitance à ces petites entreprises où la compétition est féroce. N’est-ce pas là la beauté du marché?

Hé bien non, peut-être pas, parce que dans les faits les entreprises qui se livrent concurrence ne le font pas uniquement à travers les prix et le service, elles le font aussi en faisant du mauvais travail! L’idée est simple, une compagnie fait un bout, l’autre continue et ainsi de suite, alors pour gêner les autres et éventuellement aller chercher l’ensemble du contrat, les petites boîtes concurrentes coupent les fils trop court, ne mettent pas les bons raccords, laisse tout trainer après leur passage ou sabote purement et simplement le travail des autres.

Résultat des courses, un milieu trop compétitif où tout le monde se fait des coups bas et où finalement, nous payons la facture pour le travail bâclé.

Le privé

On nous casse les oreilles à l’année longue avec les vertus du privé. C’est tellement mieux le privé, mais voilà, il semble que malgré la forte réglementation du système bancaire et l’importante compétitivité du milieu de l’installation de câble, le marché privé connaisse des ratées importantes. Je ne dis pas qu’il faut tout nationaliser loin de là, le privé garde des avantages indéniables, mais quand on me dit que le privé est parfait et qu’il faut laisser faire le marché le plus possible, je sourcille. L’intervention de l’État est nécessaire et, en toute logique, ce sont les entreprises qui devraient payer pour les frais qu’elles engendrent.

.jpm

22 mars 2012

Dépôt du budget 2012-2013

Le dépôt du budget est toujours l’occasion pour les idéologues politique de taper sur leur clou préférer. Je n’ai pas encore trop lu ou entendu la droite, mais comme je suis prévoyant, je vous fais part de quelques remarques à l’avance…

Je voudrais tout d’abord vous signaler l’important travail d’illustration fait par le Journal de Montréal qui a mis en ligne une carte interactive qui détail l’ensemble des dépenses gouvernemental. Si la carte est objective, les petites capsules en « popup » le sont moins. Mais bon, quand ils soulignent qu’il entre annuellement 1.3G$ dans les caisses de retraite de l’État alors qu’il en sort 6.5G$ pour la même période, ils n’ont pas tort de dire qu’il y a un problème.

Je m’en voudrais de ne pas vous souligner l’excellent article de Ianik Marcil sur le sujet (et la carte) publié dans le Voir… Sa question finale est on ne peut plus pertinente.  « Où va nos impôts ? On s’en balance. La question importante c’est : Y vont-ils pour les bonnes raisons. » À lire donc.

Le graphique revenus/dépenses, que je vous offre via mon compte Google Docs, est tiré du journal Le Devoir. Il trace sommairement les entrées et les sorties d’argent de ce budget de 76 milliards de dollars. Dans ce graph, je tiens à souligner une seule chose. La contribution de l’ensemble des entreprises du Québec au trésor publique est de 4.6G$ alors que celle des sociétés d’État, dont les principales sont Hydro-Québec, Loto-Québec et la SAQ, sont de 4.9G$. Je sais bien, toutes les entreprises ne peuvent être étatisé, on se retrouverait vite dans un régime communiste, mais cessons également de dire que tout doit être privé pour être rentable!

Les plus vites de vos copains de droite (j’en ai aussi) vous objecterons vite que c’est au bout du compte nous qui payent le plus d’impôts (19G$) et que c’est grâce aux entreprises que nous avons une paye… Soulignez-leur le fait que les infirmières et les commis de la SAQ payent aussi de l’impôt et que si tout cela était privé, ils en payeraient certainement moins… « Ouais, mais au fond ça va revenir au même! » Euh, non, certainement pas, ne serais-ce qu'au niveau des décisions d'affaires.

Pour terminer, un petit truc dont vous risquez d’entendre parler et de voir : Le compteur de la dette du Québec. Un compteur du très objectif Institut Économique de Montréal (sic), qui inclus la dette du gouvernement, celle des municipalités et des entreprises du gouvernement… Un exercice qui donne de très gros chiffres mais auquel vous ne trouverai aucun équivalent canadien ou américain tout simplement parce que la dette américaine qui s’élève tout de même  à 15 000 G$ n’inclue pas tout ça.

.jpm

20 mars 2012

Grève étudiante : Mise en perspective

Je ne suis pas d’accord avec un gel des frais de scolarité. Comme je l’ai exposé précédemment, c’est une source de problème puisque tout augmente et qu’un gel équivaut à une baisse des frais, une baisse qu’il faudra un jour compensé et une compensation qu’aucun gouvernement n’a le goût de mettre en place.

Cela dit, nous avons eu droit à plusieurs mises en perspective ces derniers temps. Et, au travers du brouhaha, des manifs pacifiques et de celles qui tournent mal, des centaines de commentaires publiés partout tous les jours, ils s’en trouvent tout de même certains qui font réfléchir.

Le premier fut pour moi celui de deux membres de Génération d’idée. Ces derniers avaient été publiés par Le Devoir sous le titre Droits de scolarité : Remettre les pendules à l’heure avec des faits. Dans ce texte on apprenait que les frais universitaire étaient de 2000$ en moyenne entre 2000 et 2009 alors qu’ils s’élevaient en moyenne à 2500$ dans la décennie de 1970. Donc, ça coûte moins cher aujourd’hui… Hé non, car c’est sans compter les frais affairant, des frais qui se sont élevés à en 2010 à 633$ par année. La hausse de 75% mise de l’avant par le gouvernement est donc bien réelle.

Le second texte qui m’a frappé est celui de Jean-Robert Sansfaçon, également publié par Le Devoir, soulignant que l’ensemble des avantages fiscaux consentis aux entreprises dépassent fort probablement le 4 milliards de dollars qu’elles versent annuellement en impôts. Mis à part le fait que cela nous montre encore une fois les très grande valeur des sociétés d’État, notamment Hydro-Québec qui à elle seule verse plus de 3 milliards de dividendes au gouvernement, cela nous oblige à nous questionner sur la « juste » part de chacun dans la société québécoise.

Certes, la hausse des frais de scolarité qui fait passer la participation des élèves de 15 à 17% n’est pas énorme et ces frais demeures les plus bas au Canada et ce dans une province où le coût de la vie est également relativement bas. Mais cela ne devrait pas nous empêcher de voir plus large et de se demander s’il est vraiment judicieux de demander un effort supplémentaire de cette taille aux étudiants, surtout dans un contexte où l’avenir passe clairement par l’éducation, alors que d’autres acteurs sociaux ne font peut-être par, eux, leur juste part.

Nous consentons des crédits d’impôts de plus 3.3 milliards de dollars à diverses entreprises québécoises, plus que dans toute autre province… Est-ce vraiment avec les étudiants que l’on veut compenser ces dons?  Il me semble que le juste équilibre ou qu’à tout le moins sa recherche requiert un certain questionnement qui ne semble pas être à l’ordre du jour…

.jpm

14 mars 2012

Mon petit exil

Je réside à Québec depuis presque 20 ans alors que la grande majorité de ma famille habite à Sherbrooke. Cet exil c’est moi qui l’ai choisi, pas pour m’éloigner d’eux, mais bien parce que le boulot en haute technologie se faisait et se fait toujours très rare à Sherbrooke. Aujourd’hui je suis en parti québécois et sherbrookois, mais mes enfants sont québécois c’est clair.

J’ai souvent été embêté par la distance qui me sépare de mes parents, de ma famille. C’est plus difficile de les voir. C’est plus compliqué de s’entraider.

Quand on est dans la même ville on se fait un petit souper le vendredi soir et c’est réglé, tout le monde s’en retourne chez soi après. Quand la famille est à deux heures de route on prend une fin de semaine pour aller les voir. On se voit plus à la fois, mais moins souvent.

Mais il y a d’autres inconvénients. C’est beaucoup plus difficile d’appeler mon père pour un coup de main avec les rénos, beaucoup plus difficile de déposer les enfants chez grand-maman pour pouvoir sortir un soir. Et puis il y a les amis et ma famille élargie que j’ai laissée derrière. Quand je vais à Sherbrooke, je privilégie mes parents et ma sœur. La famille élargie je ne la vois que quelques fois par année et dans bien des cas uniquement à Noël. Quant à mes amis, mes anciens amis. J’ai gardé le contact avec quelques-uns au départ, mais après 20 ans disons que les liens sont de plus en plus ténus.



La fin de semaine dernière, j’étais chez un ami quand sa belle-mère est débarquée à l’improviste. Bon il n’était pas totalement enchanté, mais on est tout de même toujours content de voir la famille débarqué, la famille, c’est la famille!

C’est en repartant que ça m’a frappé. J’ai entrevu tout ce que j’avais manqué avec ce petit exil… Dire que j’ai des regrets serait un peu fort, j’ai fait les choix que je devais faire et je suis heureux de mon parcours, mais j’aurais bien aimé être plus proche pour être plus présent. D’autant plus qu’avec les enfants qui avancent en âge c’est encore plus difficile de se déplacer régulièrement pour aller faire un tour dans ma ville natale…



Enfin, bref, je salue bien bas tous ceux qui comme moi vivent ce petit exil et j’ai une pensée toute spéciale pour ceux qui vivent le grand, celui de changer de pays.

.jpm

7 mars 2012

Énormités, sensationnalisme et info-spectacle

C’est incroyable ce que l’on peut entendre comme énormité dans les médias ces jours-ci. Chaque dossier chaud, chaque crise semble avoir droit à son lot d’insanité… Quand ce n’est pas la FAE qui déplore le fait que les stratégies anti-décrochage s’adressent surtout aux garçons, ce sont des manifestants opposé à la hausse des frais de scolarité qui déclarent que Québec investit dans les mines, dans les papeteries, mais pas dans l’éducation!

Et quoi encore? Aux dernières nouvelles, les taux de décrochages sont encore beaucoup plus élevés chez les garçons que chez les filles et beaucoup s’entendent pour dire que l’éducation primaire et secondaire s’est beaucoup féminiser ces dernières années et il faudrait en plus féminiser les programmes contre le décrochage? Un peu de recul ça vous ferait le plus grand bien.

Et que dire de cette folle jeunesse? Québec investi dans les mines et le papier, mais pas l’éducation? Difficile à battre! L’éducation primaire, secondaire et collégiale et pour ainsi dire gratuite au Québec. Seul les étudiants partant à l’assaut des études supérieur en paye une partie de leur poche et cela oscille entre 15 et 17% de la facture total. Le reste étant bien sûr couvert par le gouvernement. Encore une gang qui devrait réviser un peu les donner avant de parler!

Mais bon, voilà, il semble qu’il soit désormais nécessaire de faire dans le sensationnalisme si on veut faire les manchettes. Sans parler de cette culture de l’opposition qui oriente grandement les débats. Difficile d’être nuancé dans une telle situation… Et ça donne ce que l’on voit depuis quelques années. Les échanges, les débats se font à coup d’envolées quasi lyriques où ce qui sort de la bouche de l’intervenant finit par n’avoir que très peu de lien avec la réalité…

Je dis que cette approche du débat, de l’intervention publique semble désormais nécessaire pour la simple raison que c’est ce que les médias vont mettre en avant plan. Ça prend des déclarations choque pour attirer l’œil, ça prend des coups de poing sur la table pour que les gens portent attention quitte à ce que la déclaration soit plus ou moins vraie voire carrément surréaliste.

Je fais le constat comme nombre d’entre vous que la nouvelle, son format, sa présentation et surtout sa définition a bien changé depuis quelques décennies. Nous sommes dans l’air de l’info-spectacle… Si ce n’est pas spectaculaire, ce n’est pas digne de mention. C’est entre autre pour ça que le mariage d’une quelconque star de la chanson prend plus de place dans les journaux que la situation au Proche-Orient! D’ailleurs je vous recommande chaudement l’épisode trois de RBO 3.0 disponible sur Tou.tv, qui traite exactement de ce sujet.

Certains grands médias soutiendront que c’est ce qu’il y a dans les journaux parce que c’est ce que les gens veulent. C’est en parti vrai, mais ce n’est certainement pas le lectorat qui a décidé de tout mettre dans le même (télé)journal. Avant le télé-journal était à 18h00 et l’émission de variété à 19h00, maintenant les deux sont à 18h30!

.jpm

5 mars 2012

La saga des fourchettes

Ça aurait pu être une fable, mais c’est une histoire vraie, pas de lapin, pas de tortue. Il y a quand même quelque leçon à en tirer et une image très forte de la société, ce serait bien si ce n’était pas si désolant.

Je travail dans une petite entreprise qui compte une trentaine d’employés. De ce nombre, une bonne vingtaine dîne au bureau dans une belle cuisine aménagé avec des tables bistro, deux frigos, trois micro-ondes et même une table de babyfoot. Pour simplifier la vie de tous, la direction a acheté il y a plusieurs années deux sets d’ustensiles et de couverts.

La plus part des gens n’utilise pas les assiettes, ils se servent simplement des ustensiles, surtout des fourchettes. Or comme dans nombre de situations sociales, un petit nombre d’utilisateur omettent de laver leur fourchette après usage. Il y a ceux qui s’en foutent, qui sont probablement marginaux et il y a ceux qui oublient pour toutes sortes de raison, une réunion pressante, un appel inattendu, une partie de babyfoot ou une discussion animé qui détourne l’attention et la fourchette reste sur le comptoir ou au fond de l’évier.

Mais voilà, nous avons une secrétaire qui s’occupe des tasses des invités et qui lave par la même occasion les fourchettes oubliés. Et, bien elle en a pris une habitude, elle garde la cuisine propre. Mais ce n’est à elle de faire la vaisselle de tout le monde alors elle a envoyé des courriels, mis un mot au-dessus de l’évier, fait une campagne de sensibilisation…  Rien n’y fait, il y a toujours des fourchettes qui trainent dans le fond de l’évier.

Il y a quelques mois, excédé par la situation, elle a pris une décision drastique s’il reste des fourchettes dans le fond de l’évier elle les jette! Au début ça ne paraissait pas trop, mais la quantité de fourchette a diminué jusqu’à peau de chagrin. Au dernier décompte il n’en restait plus que cinq. Dans peu de temps il n’en restera plus et les employés seront forcés d’apporter leurs propres fourchettes pour manger.



Alors voilà comment on privatise un service public, comment on prive l’ensemble de la société d’un certain service à cause de quelques mauvais utilisateurs et pourquoi les services que l’on garde en place peuvent finir par coûter très cher.

Cette saga présente également très bien tout l’argumentaire pour et contre la privatisation des services. La privatisation coutant beaucoup plus cher puisqu’elle nécessite l’achat par chaque utilisateur d’un set d’ustensile complet et du nécessaire pour laver sa fourchette chez-lui, alors que la socialisation présente des problèmes d’aléa moral, le risque que l’utilisateur change son comportement puisqu’il ne paye pas le prix de son comportement.

Alors comment concilier tout ça? La droite dira qu’en privatisant tout on voit toujours le coût réel et que la compétition va s’occuper de rendre les meilleurs services aux meilleurs coûts. La gauche maintiendra que les marché sont imparfaits et que le rôle d’un État est aussi de garantir l’accès aux services de base à tous ses citoyens peu importe leur capacité de payer. Les pays scandinaves y iront, quant à eux, d’un savant mélange de responsabilisation des services publics et de surveillance de l’État par le privé – mais cela n’empêche en aucun cas l’aléa moral.

Bref, il n’y a pas de modèle parfait, seulement un monde perfectible, mais ça, c’est toujours très compliqué. Bon, je vais aller laver ma fourchette maintenant!

.jpm