29 févr. 2012

La politique, les réunions et le débat de fond

Lundi, en présentant la vidéo de MM. Lisée et Duhaime en débat à l’université de Montréal, je disais que ce n’était pas un vrai débat politique, mais que c’était tout de même fort intéressant.

Si je dis que ce n’est pas un vrai débat politique c’est que je fais une différence entre le politique qui est le débat de fond sur les politiques que nous voulons mener en tant que société et la politique qui est l’exercice des fonctions politique d’un État. Certains y ajouteraient également, la politicaillerie, qui est toute cette agitation publique, partisane et populiste autour de l’exercice de la politique.

Généralement nos débats portent plus sur la politique que sur le politique. Ce n’est pas une mauvaise chose, revenir continuellement à la base, tout remettre en question à chaque crise serait contre-productif et très fastidieux, sans parler du fait que l’État deviendrait impossible à gouverner. Cela dit, il n’est pas mauvais d’y retourner de temps à autre ne serais-ce que pour les rappeler à tous, pour être certain que tout le monde par des mêmes bases.

Jérôme Lussier, blogueur au voir, a d’ailleurs écris un excellent texte sur l’actuelle crise des frais de scolarité où il distingue bien le politique de la politique, rappelant au passage que la gratuité scolaire que l’on s’est donnée au Québec est celle des études de base, primaire, secondaire et même collégiale, mais pas des études supérieures. Je vous laisse aller lire ce très bon texte qui remet plusieurs pendules à l’heure et qui jette les bases du vrai débat, celui que l’on devrait avoir ces jours-ci plutôt que du garochage de chiffre.

De mon côté, je souligne que le débat politique est difficile en société et j’en veux pour exemple qu’il est aussi difficile en entreprise où, en théorie, les enjeux sont plus simple et les intervenants beaucoup moins nombreux. Mais qui n’a jamais été dans une réunion où l’on essaie de mettre le canevas d’une réforme sur la table en s’en tenant à quelques grandes lignes directrices et où il y en toujours deux trois qui sont incapable d’avoir une vue d’ensemble et qui ramènent toujours la discussion sur des détails et des problématiques qui n’affectent pas le plan d’ensemble… Vous savez, on décide d’un voyage de Québec à Vancouver et y’en a toujours un pour demander s’il va pouvoir aller s’acheter de la gomme quand on va arrêter pour mettre de l’essence.

Bon, enfin, tout ça pour dire que les niveaux de lectures et de discussions ne sont pas toujours simple à mettre en place et à garder et que l’on a souvent tendance à faire dévier les échanges sur des choses simple et tangible et, si le débat de fond, fort utile de temps à autre, n’est pas toujours nécessaire, il faut quand même en garder les prémisses en tête et tenté de ne pas se perdre lors de débats politique complexes où il est très facile de mélanger le politique et la politique.

.jpm

27 févr. 2012

Débat Lisée / Duhaime

Le département de l'université de Montréal, ayant trouvé l'échange Lisée Duhaime de Tout le monde en parle intéressante a décider d'inviter ces messieurs à débattre dans leurs locaux.

L'échange résultant est fort intéressant, plus nuancé et beaucoup moins hargneux qu'à TLMEP. Chose encore plus intéressante, les étudiants ont filmé la conférence et l'on rendue publique!

Je vous invite donc à passer la voir sur le blogue de JF Lisée, ça vaut vraiment le détour. Bon visionnement!

.jpm

p.s. Soyez patients la vidéo est longue a démarrer, mais ça fonctionne.

24 févr. 2012

Si un jour je meurs

J’imagine que c’est l’âge, ou peut-être le fait d’avoir des enfants que je vois grandir et que je peux, maintenant qu’ils le font eux-mêmes, projeter dans le futur, mais je commence tranquillement à réaliser que je vais un jour mourir.

Ça ne me fait pas peur, je n’ai jamais eu peur de la mort, juste d’être gravement malade, d’être diminué, de ne pas pouvoir jouir de la vie…

Non, ce qui m’embête le plus de cette éventuelle disparition c’est surtout de ne pas être là pour la suite, de ne pas savoir ce qui va se passer après. Ça m’embête de savoir que je vais manquer tout ça.

L’humanité est une bibitte on ne peut plus intéressante, son histoire est absolument captivante. Et, après avoir découvert et suivi cette histoire sur une multitude de fronts j’ai très envie de connaitre la suite. D’autant plus que nous sommes, il me semble, à la croisé des chemins, une croisée qui peut bien se développer sur encore une bonne cinquantaine d’année…

Où irons-nous avec la surconsommation, finirons-nous par rallier l’humanité, par développer un modèle économique viable pour tous, comment allons-nous gérer la hausse de température du globe. L’humanité sera-t-elle décimer, entrera-t-elle en guerre ou fera-t-elle face à la musique unie dans l’adversité une fois pour toute?

Verrons-nous un jour cet avenir vert, rayonnant et urbain que beaucoup nous promettent? Je le souhaite pour mes enfants, pour l’humanité, mais plus que tout j’aimerais le voir!

Et les avancées en médecine régénérative? Et celles en intelligence artificielle? Et l’interface homme-machine? Etc.



Je ne sais pas si ce sentiment a été partagé par tous depuis que l’apparition de l’humain. Les grecs et les romains voulaient-ils connaitre la suite? Voyaient-ils le monde aller de l’avant, conscient qu’ils ne seraient pas là pour en voir l’aboutissement?

Moi, en tous cas, j’aimerais bien connaitre la suite, voir le monde évoluer… Peut-être qu’à l’image de la jeunesse où notre passage sur terre semble infini et celui de la mi-parcours où nous voudrions continuer de suivre l’évolution, durant les dernières années de vie nous finissons par trouver cette course historique bien pesante et inintéressante.

Honnêtement, j’espère rester jeune, le plus longtemps possible.

.jpm

22 févr. 2012

Le conformisme est-il une pathologie ?

Préambule : Aujourd’hui je fais un peu de récupération et vous propose un petit texte soumis au blogue de mon cours de Politique. Ce texte-ci tourne autour de la pensée politique de Tocqueville et de J.S. Mill, deux penseurs du 19e siècle encore très à la mode dans les cercles de droite libertarienne.



Le conformisme démocratique ne date pas d’hier. Déjà décrié par Tocqueville et Mill au milieu du 19ième siècle, il continue aujourd’hui à remplir la « pensée » politique de bien des gens.

Or bien je comprenne les propos de Tocqueville avec son « …empire moral de la majorité… »1 et que je sois tout à fait à même d’apprécier toute la problématique associé à l’adoption, par une frange importante de la population, de diverses positions politiques sans trop de réflexion personnelle, il m’est avis que d’associer ce conformisme à une pathologie est un peu fort.

Le conformisme lorsque pratiqué à l’excès et sans aucune réflexion quelle qu’elle soit est clairement problématique pour la bonne conduite de la démocratie. Cela dit, ce qui peut avoir toutes les apparences du conformisme n’est bien souvent qui simple calcul stratégique. Les citoyens ayant généralement comme réflexe de balancer leurs efforts vis-à-vis des résultats obtenu. Ainsi, dans bien des cas, il vaut mieux pour eux se rallier à un groupe, voire une majorité, pour faire avancer une cause qui globalement les satisfait quitte à apporter quelques nuances un peu plus tard. D’ailleurs défendre ou revendiquer une foule de positions relativement proches est probablement contre-productif dans le cadre d’un débat de société.

Et puis, convenons qu’il n’y a pas un nombre infini de position possible sur l’avortement ou la peine de mort. Même pour des questions plus complexe, les positions possibles sont loin d’être si nombreuse, il y aura par conséquent toujours une certaine quantité apparente de conformisme « nécessaire ».
Alors oui, il y a un certain conformisme parmi les citoyens dans un régime démocratique, mais loin d’être pathologique, je dirais qu’il relève de la nécessité de la cohésion et de la bonne conduite du débat publique.

.jpm



1. Alexis de TOCQUEVILLE, La démocratie en Amérique I, deuxième partie (1835), Classiques de l’UQAC, p.77

21 févr. 2012

Grève étudiante

Alors que le mouvement de grève étudiante prend de l’ampleur au Québec, je me demande si je vais avoir un cours jeudi et si la ministre Beauchamp à raison de parler de cette grève comme d’un boycott de la part des étudiants…

Quoi qu’il en soit, voici ma petite réflexion sur le sujet.

Je ne suis pas certain d’être en accord ou en désaccord avec la grève, alors je ne répondrai pas à cette question piège. Par contre ce que j’affirmerai c’est que le gouvernement a tort d’imposer une hausse sans discuter avec les étudiants et que les étudiants ont tort de réclamer un autre gel des frais de scolarité.

En fait, tout le problème est là. Ces crises à répétition sont dues au ressac des gels et dégels des frais de scolarité. Et comme aucun gouvernement n’aime se mettre les étudiants à dos, surtout pas les péquistes, ils ont tendance à repousser le moment fatidique toujours plus loin et à ce moment-là ça fait bien sûr plus mal.

Car il faut bien le comprendre, des frais de scolarité gelés, ce sont des frais qui diminuent année après année par rapport au cout de la vie.

Ainsi, ce que les étudiants devraient réclamer ce n’est pas un gel des frais de scolarité, ni un recul du gouvernement, mais plutôt la négociation d’une entente permettant l’indexation annuel des frais de scolarité pour que ceux-ci reste au niveau désirer.

Évidemment ça ne se passe ça comme ça, vous l’aurez remarqué… Et, le problème, ce n’est pas nécessairement les étudiants, mais plutôt le modèle politique d’opposition et de continuel affrontement qui règne au Québec. Un peu de conciliation, de coopération, ferait le plus grand bien aux étudiants comme au gouvernement, en chambre comme dans les grands dossiers publics.

.jpm

17 févr. 2012

Google+

Je suis un peu dans le jus finalement cette semaine, toutes sortes de problèmes super intéressant au boulot et pas mal de travail côté étude, sans parler du soccer, de l'escalade et des tentatives de ski de fond.

Tout ça pour dire que j'ai été plutôt silencieux. Cela dit, j'ai commencer à poster des brèves, des liens et des commentaires sur mon compte Google+. Ça se fait bien, c'est facile et rapide alors je vais probablement continuer à utiliser Google+ et peut-être même à l'utiliser d'avantage.

Je vais ajouter un icône sur le site pour que ce soit plus accessible et je vais également annoncer mes textes sur Google+... Il sera donc possible de suivre le blog à partir de mon compte Google+.

...

Si vous avez un compte vous pourrez tout simplement m'ajouter à votre cercle de suivi. Si par contre vous n'avez pas de compte Google+, je vous incite à en créer un ne serais-ce que pour avoir la possibilité d'utiliser les Google Docs, fort utile et toujours en ligne...

Notez également que pour les supers adeptes de réseaux sociaux, vous pouvez suivre à la fois votre comtpe Facebook, Google+, Twitter et autre directement à partir de votre pas d'accueil de iGoogle.

Voilà, j'espère être plus présent la semaine prochaine, bonne fin de semaine !

.jpm

14 févr. 2012

N'oublions pas les données

La semaine dernière je soulignais le fait qu’il allait désormais être très difficile de faire de l’analyse fine avec les données recueillis par Statistique Canada. Je citais au passage Pierre Noreau avec je suis bien d’accord : Plus on se laisse guidé par des idéologies, moins on a tendance à accorder de l’importance aux chiffres et aux données factuelles.

C’est vrai pour les débats économiques et encore plus vrai pour les débats politiques où l’on mélange allègrement l’opinion politique et la lecture politique des faits. Force m’est cependant d’avouer que la ligne est très mince et que le temps manque souvent pour développer un argumentaire complet.

Autre exemple sur ce sujet : Le débat autour de l’enseignement intensif de l’anglais en sixième année.

D’accord il y a peut-être un débat de société à avoir. D’accord, ce ne sera pas simple à implanter. Mais quand on parle de réussite des élèves, des effets sur la société et du message envoyé vendu à nos enfants sans aller voir du côté des faits, j’ai un sérieux malaise.

L’intégration sur une demi-année en anglais, ça ne date pas d’hier! J’ai quatre cousins qui sont passé par là et ils sont tous dans la vingtaine aujourd’hui. Ça n’a pas changé leur plan de carrière, ça n’a pas changé leurs opinions politiques, ça ne les a pas empêché de réussir leur primaire, ni leur secondaire. Ils se sont même tous tapé des études universitaires. S’il y a eu une différence avec les autres, c’est peut-être leur accès à plus de textes, à un plus grand bassin d’information.

Je ne sais pas si l’école qui donnait le cours le fait encore, mais tout près de chez-moi, il y en a une école qui l’offre. C’est une école de quartier, pas une école spéciale et à ma connaissance il n’y a pas plus d’échec là-bas qu’ailleurs. Mes enfants ont des amis là-bas* et personne ne semble malheureux de son sort.

Mais ne prenons pas mes impressions sur le sujet. Sortons les chiffres! Quelqu’un doit bien être en mesure de vérifier les taux de réussite des diverses écoles qui offre le programme! Pourquoi tout ce débat à l’aveugle sur la réussite des élèves alors que nous avons des données?! Parce que malheureusement, le débat idéologique prend souvent le dessus sur l’échange fouillé et factuel.

La disparition du cours d’économie au secondaire (que l’on parle d’ailleurs de ramener) et le manque de formation du côté sociologique (pas tant pour la sociologie elle-même, mais pour ses outils et son approche) font gravement défaut puisque nous n’avons visiblement pas le réflexe de la recherche et de l’utilisation de données dans des domaines sociaux.

Pire encore avec la réforme, nous avons collectivement beaucoup appuyé sur l’expression des opinions, mais très peu il semble sur la construction de celles-ci. Il en va de même du côté des média, on privilégie beaucoup l’opinion depuis plusieurs années et ce, bien sûr, au détriment des faits.

Bref, on n’est pas sorti du bois – et oui ceci est une opinion. Elle risque même de tomber dans ce qu’elle dénonce puisque je n’ai pas de données pour appuyer mes dires. Cela dit, le texte d’opinion sert à faire réfléchir et c’est mon but, mais ça ne change rien au fait que beaucoup trop de débats se font sans donnée aucune alors qu’il y en a de disponible.

.jpm

*Pourquoi n’ai-je pas envoyé mes enfants à cette école dites-vous? Simple, je n’étais pas au courant quand j’ai déménagé dans le quartier et quand je l’ai su il était un peu trop tard pour changer les enfants d’école.

10 févr. 2012

Recensement : On est devenu myopes !

Les résultats du dernier recensement sont sorties et les effets des coupures de notre cher premier ministre, M. Harper se font déjà sentirent.

En effet, nous apprenions hier que Québec est la région urbaine qui a le plus grossit dans les derniers cinq ans. Passé de 719 000 habitants à 765 000 habitants, soit une hausse nette de 46 000 personne, on se demande bien qui ils sont et ce qu’ils sont venu faire à Québec.

Mais, grâce à M. Harper et a ses divers coupes dans le questionnaire, il ne nous est plus possible de le savoir. Tout le monde se doute bien que c’est la vigueur économique de la ville qui les a attirés, mais la vigueur de quel secteur en particulier? Pas moyen de savoir. Quel type de gens sommes-nous allé chercher ailleurs au Québec? Des électriciens, des infirmières ou des comptables? Pas moyen de savoir. Pire on ne peut même pas savoir si ce sont des gens de la Beauce, de la Gaspésie ou encore de Montréal qui sont venu s’installer ici…

Et ce type de « détails » manquant se multiple. Pour bien de statisticiens il n’est à peu près plus possible de faire des analyse s fines avec les données du recensement tellement il y a des trous. Cela n’étonne pas Pierre Noreau président de l’ACFAS, les Conservateurs n’ont jamais été fort sur la science et les chiffres souligne-t-il avant de faire le lien politique :

« Plus on tient une position idéologique forte, plus on considère que les données objectives sur une réalité comptent moins que l'opinion que l'on se fait dessus. » (À lire!)

Bref avec un gouvernement hautement idéologique comme celui de M. Harper on peut désormais s’attendre à tout puisqu’il n’y aura plus aucune donnée pour le contredire sans parler du fait que si cette mauvaise habitude se prolonge, nous aurons des trous énormes pour toutes les études tendancielles s’étirant sur plusieurs décennies. Myopes et sans lunettes donc.

.jpm

8 févr. 2012

Lettre à M. Legault

M. Legault, je ne suis pas certain de votre stratégie. Mettre cartes sur table, ouvrir votre jeu et définir clairement sur quels objectifs vous voulez être élu c’est parfait, ça me va. Par contre, les critiques exagérés contre M. Charest ne sont pas de bon ton. N’avez-vous pas vu dans votre tourné que les gens sont totalement écœuré de cette politique ou la promotion de soi passe nécessairement par la démolition de l’autre? Cessez de planter les autres, parlez-nous de vous, reconnaissez les bons coups des autres et expliquez-nous ce que vous auriez fait de différent pour qu'ils soient encore meilleurs. Et s’ils ont fait de mauvais coups, expliquez-nous pourquoi et ce que vous auriez fait à la place, plutôt que de les planter.

Cette mise au point faite, je dois dire que votre programme m’attire, mais pas entièrement, voici une révision de point principaux de votre programme.

Un. Dans les écoles, le problème ce n’est pas les profs, laissez-les faire leur boulot! En fait c’est simple, le problème c’est tous les autres, ceux qui veulent leur dire comment faire leur boulot à commencer par le ministère de l’éducation qui impose des méthodes d’enseignement plutôt de définir des objectifs et de proposer des manuels.

Deux. En santé, j’applaudis votre volonté de modifier le financement des établissements, l’argent devrait effectivement suivre le patient et non arrivé du ciel avant que celui-ci n’ai même l’idée de se présenté à l’hôpital. Cela dit, ne faites pas le jeu du privé, n’ouvrez pas cette porte plus qu’elle ne l’est déjà, ça ne peut que coûter plus cher. Et pour d’autre suggestion concernant la santé je vous propose « Pour une gauche efficace » de JF Lisée et le modèle scandinave pour son système d’évaluation des soins et des coûts de ces derniers.

Trois. Développer le Québec inc., redevenir propriétaire de notre économie, excellente idée. Je vous suis totalement. Comment encourager tout ça, pas évident, mais bon je vous fais confiance. J’ajouterais simplement que la formation est dans tout cela très importante et qu’un bon programme de réorientation professionnel pour des gens sur le chômage serait plus que bienvenu. Encore ici nous avons tout à apprendre des pays scandinaves.

Quatre. Je saute la culture sur laquelle je pense que vous ferai autant que libéraux et péquistes avec vos propres subtilités, pour vous glisser un mot sur les syndicats. Je ne suis pas certain qu’il soit nécessaire de rouvrir les conventions des profs et des médecins, je crois que les points importants ont déjà été cités plus haut. Reste que les syndicats sont synonymes d’immobilisme et de coûts élevé au Québec et à mon sens c’est à ça qu’il faut s’attaquer. Il faut changer la culture syndicale (oui c’est gros, mais changer le financement du système de santé aussi), il faut que les syndicats deviennent des acteurs de changement positifs, d’amélioration, bref il faut qu’ils deviennent synonymes de productivité accrue de par l’action de leurs membres et c’est possible – encore ici la Scandinavie, mais aussi la FAE. Je vous recommande d’ailleurs un court texte que j’ai écrit à ce sujet suite à leur proposition de révision de l’enseignement du français au primaire.

.jpm

6 févr. 2012

Sports d’intellectuels

Je suis sorti faire du ski de fond cette fin de semaine. Ça m’a fait le plus grand bien. Air frais, beau paysage, température agréable, circuit intéressant et le vide dans mon esprit que cette activité m’oblige à faire.

On le sait, les intellos, ça pense tout le temps. Quand ce n’est pas pour le boulot, c’est pour des projets personnels, pour analyser l’actualité ou encore pour planifier les vacances. Au travers de toute cette activité mentale, il est important de prendre une pause, d’arrêter de réfléchir un peu.

Je parle du ski de fond parce que c’est ce que j’ai fait en fin de semaine, mais je fais aussi de l’escalade, du vélo, de la course, etc.

Les sports d’intellos sont tous ces sports qui empêchent de réfléchir, en fait, en y pensant un peu, c’est vrai pour tous les sports.

Alors voilà, l’important ce n’est pas de faire du ski de fond ou de l’escalade, mais bien de faire du sport, pas de la marche on peut réfléchir en marchant, non, un vrai sport quelque chose qui demande un effort, mais surtout de la concentration, une tâche sportive suffisamment complexe et prenante pour mettre le cerveau à off et pour donner une pause bien mérité à cet esprit qui fonctionne à plein régime le reste du temps.

Bougez, ça va vous faire du bien!

.jpm

2 févr. 2012

La FAE et le rôle des syndicats

La Fédération autonome des enseignants (FAE) vient de publier un document proposant une importante révision du programme de français au primaire. Dans ce document ils quittent le flou du ministère de l’enseignement pour débarquer dans le concret : Objectifs clairs d’apprentissage pour chaque année (plutôt que par cycle de 2 ans), méthode de mesure précises desdites notions à connaître et plateforme uniforme et cohérente.

Autre grande divergence avec le ministère, la FAE propose d’imposer des objectifs clairs, de connaissances à posséder, mais se garde bien de dire aux profs comment enseigner alors que le ministère évite les objectifs, mais ne cesse de dire aux profs comment faire leur boulot, oubliant du coup que ceux-ci doivent composer avec des contexte et des élèves bien différents d’une classe à l’autre.

Je vous invite à lire le court communiqué de presse publié sur leur site web. Ça colle totalement à ma vision de ce que devrait être les objectifs au primaire et la façon de les présenter – bref, ils ont fait le travail du ministère.

C’est d’ailleurs ce que tous les syndicats devraient faire. Je m’explique.

Plutôt que de travailler à conserver leurs acquis face à la direction et parfois même au péril de la survie de l’entreprise, les syndicats devraient travailler avec leur membre afin d’améliorer l’entreprise. Les membres, ce sont les travailleurs, ce sont eux qui sont sur le plancher et donc  ils sont tout à fait à même de proposer des ajustements qui permettraient de rendre l’entreprise plus rentable, plus efficace, plus performante.

Mieux, les centrales syndicales ont des membres partout! Elles sont donc très bien placées pour faire le relais entre les divers entreprises et industries. Pourquoi ne se servent-elles pas de cette force, de ce réseau, pour suggérer des améliorations ? « Tel entreprise dans tel milieu a telle pratique, et ça fonctionne très bien, ça pourrait s’appliquer chez-vous de telle manière… » Elles pourraient devenir des réseaux d’excellence, fournir des conseils et des conseillers, des experts de tous horizons à même les fonds du syndicat… Les syndicats deviendraient alors ce que toute entreprise veut parce qu’ils seraient synonyme d’économies, d’efficience, de bons conseils, parce qu’ils seraient synonyme de gens engagés dans leurs entreprises et toujours à l’affut de l’amélioration des pratiques et des techniques, bref ils seraient synonyme de succès et de rentabilité accrue plutôt que de griefs, de travail a productivité réduite et de coûts supplémentaire. Et, une fois la rentabilité haussé par l’intervention du syndicat, les patrons seront bien mal placé pour leur refuser un partage accru des profits.

Bref, non seulement la FAE a fait un excellent travail et a montré la voie au ministère de l’éducation en terme d’élaboration de programme, mais elle est aussi en train de montrer aux autres syndicats ce que devrait être la mission des syndicats, c’est-à-dire proposer des améliorations plutôt que de se battre pour aller chercher un nième avantage social.

.jpm