29 mars 2013

Bleached Bones V4

Je parle souvent d’escalade de bloc. Cela fait déjà douze ans que je grimpe et je suis toujours aussi motiver à grimper de nouveaux problèmes.

L’escalade se traduit mal, s’explique mal. C’est un sport qui nécessite une très grande concentration lorsqu’on le pratique, un peu comme de la gymnastique. Il faut apprendre à notre corps certaines techniques, mais aussi apprendre les chorégraphies que sont les séquences qui permettent de réussir les divers problèmes auxquels on s’attaque – sans parler du travail nécessaire pour découvrir la séquence qui fonctionne. Cela dit, je vais quand même tenter de vous donner une idée de ce qui se passe quand on fait un problème…

Alors voici la séquence d’un problème que j’ai fait à Bishop lors de mon voyage là-bas il y a deux semaines. Et, même si cela fait plus de douze jours, je me souviens encore parfaitement de ce problème que j’ai travaillé sur deux jours.

Bleached Bones (V4) fait un bon 2 mètres et demi de haut et suit globalement un angle négatif de 30 degrés.

Je m’installe, départ assis. Je me se lève avec deux bonnes prises arrière en tiré. Déplacement de la main droite un peu plus haut sur la même prise pour pouvoir aller chercher la première petite prise à gauche. Je remonte les pieds pour pouvoir aller chercher la seconde et meilleure prise de gauche. Respiration. Puis je croise les pieds pour me rééquilibrer et talonner à droite sur la prise de départ pour déplacer la main droite sur une bonne prise en pince. Je redescends le pied droit et crochet de la pointe du pied gauche sur prise de départ pour déplacer la main gauche sur le bon bac. Je suis avec la main droite. Respiration, détente, pause de une au deux secondes. Je monte le pied gauche sur une prise intermédiaire. Je déplace la main droite sur une bonne pincette à droite. Je me replace sur la jambe droite pour pouvoir garder l’équilibre et pour aller chercher une mauvaise prise à gauche. Je sers, je contracte, la position est mauvaise, mais je tiens bon, hier encore je n’étais pas capable de la tenir. Je rechange de pied toujours pour garder l’équilibre. Je se regarde bien la dernière prise qui est loin et que je dois aller chercher en dynamique. Je focus, je me prépare et j’y vais. C’est bon ça tient. Je respire. Pour le reste c’est facile, il s’agit d’utiliser les quelques bonnes prises du dessus pour sortir quelques 2 mètres plus haut. Je m’assoie, reprends mon souffle, célèbre ma victoire…

Afin de voir tout ça de vos propres yeux, vous pouvez aller voir cette vidéo du problème (à 1m12s). La fille qui le fait ne le fait pas exactement comme moi. Elle semble partir en petit bonhomme plutôt que assis et elle utilise une prise que je considère hors problème lors de la sortie, mais dans l'ensemble c'est le Bleached Bones que j'ai fait.

Ça peut sembler ridicule de s’arrêter à quelle prise est utilisée ou non, mais c’est comme ça que les problèmes sont définit, l’escalade de bloc, comme tous les autres jeux, a ses définitions et ses règles et Bleached Bones c’est départ assis et sans les prises de droite…

Voilà, ça ressemble à ça l’escalade. J’espère que ce petit texte relativement technique vous a quand même donné une meilleure idée de ce qu’est ce sport.

.jpm

26 mars 2013

Dix jours en Californie

J'ai vu une top model. J’en ai vu d’autres.
J'ai conduit un HHR. Je n'ai pas beaucoup aimé.
J'ai jasé avec des gars qui fumaient du pot avant de grimper.
J’ai couru pour me prendre en photo.
Je me suis réchauffé au soleil. Je me suis refroidi à l’ombre.
J'ai mangé des bananes. Et des bagels.
J’ai grimpé seul. Le silence était assourdissant.
J'ai pris un coup de soleil. Je me suis acheté de la crème solaire.
J'ai écouté KLOS. J’ai écouté le silence.
J'ai vu de la neige au sol à 25 degré Celsius.
J'ai eu une idée de roman. Je l’ai oublié.
Je me suis acheté une casquette usagée à 2$.
J'ai fait un vrai V4. Bleached Bones.
J'ai vu les montagnes enneigées.
J'ai jasé avec plusieurs millionnaires.
J'ai vu moins de pauvres qu'à l'habitude.
J'ai conquis des clients. Je me suis planté avec un client.
J'ai pris l'avion à l'heure. Mon vol a été en retard.
J'ai déjeuné au dépanneur. Je n’ai pas déjeuné.
J'ai courus le matin. Tour du centre des congrès.
J'ai mangé chez PF Chang. Et chez seven/eleven.
Je me suis rasé au savon. Mais seulement deux fois.
J'ai lu des trucs intéressants. J'ai lu des trucs inintéressants.
J'ai apporté mon costume de bain. Je ne me suis pas baigné.
J'ai lu au resto. Tonino Benaquista.
Je me suis retrouvé assis par hasard à coté de quelqu'un que connaissais.
J'ai été dirigé vers la porte A2, mais suis partis de la porte F39.
Je n'ai pas eu le temps de manger. J'ai pris tout mon temps pour manger.
Je n'ai croisé personne. J'ai croisé des foules.
J'étais entouré de touristes. Ou d’hommes d’affaire.
J'ai couru à travers les hommes en habits.
J'ai monté le kiosque en 4h30. Défait en 40 minutes.
J'ai vu Peter Bishop. Ou pas.
J’ai entendu un feu d’artifice. J’ai vu un feu d’artifice
Personne ne m’attendait à l'aéroport. Ma famille m’attendait à l’aéroport.
J'ai pris une marche. Je suis resté dans ma chambre.
Je n'ai pas perdu mes bagages. On m’a pris mes bagages.
J'ai mangé au bar. À trois reprises.
J'ai traversé le désert. J’ai traversé L.A.
J'ai vu l'avenue K. Je suis passé à Disney.
J'ai mangé du calmar. J'ai mangé de la pizza.
J'ai bien dormis. J'ai mal dormis.
J'ai vu un casino indien. Mais, je n’ai pas vu le Pacifique.
Mais, je n’ai pas vu le Pacifique.

.jpm

12 mars 2013

En voyage aux États-Unis, encore

Hé oui, je pars encore pour les « States ». Deux raisons bien simples expliquent ce constant retour au pays de l’Oncle Sam. Un, c’est juste à côté et c’est vaste. Deux c’est notre premier partenaire économique.

Encore une fois j’y vais par affaire, mais aussi par plaisir. J’ai la chance d’assister à une foire commerciale à Los Angeles, mais comme je suis dans le coin je vais également prendre quelques jours de vacances pour aller grimper à Bishop qui se situe à cinq heures de route de L.A.

Durant mon périple je ne serai peut-être pas très présent, mais je risque quand même de poster quelques petits trucs. Sinon, au retour, je vous fais mon habituel compte rendu de mes observations de l’Amérique.

.jpm

7 mars 2013

La Chine se transforme

Poursuivant sa propre révolution capitaliste, la Chine continue de transformer à vitesse grand V. Je vous propose aujourd'hui deux reportage de la CBC présentés à l'émission 60 Minutes.

Le premier porte sur la bulle immobilière qui se gonfle en Chine depuis nombre d'années. J'y ai, entre autres, compris pourquoi on élevait ces grandes villes capable d'habiter des dizaines de milliers d'habitants, mais qui reste vide - ces appartements sont les 3 et 4 ième appartement des chinois riches qui y voit là une des seules façon d'investir leur argent.

On y apprend également à quel point cette bulle est sur le bord de l'éclatement et comment cet éclatement risque de changer encore plus avant la Chine, certains parle même d'un printemps chinois...

Dans le second on rencontre Zhang Xin, une milliardaire chinoise de l'immobilier qui a ni plus ni moins construit le nouveau centre de Beijing. Parti de rien, comme il n'est plus possible de le faire ici, elle a bâtis un empire immobilier avec son mari et voit pour sa part dans l'éventuel éclatement de cette bulle immobilière une possible ouverture vers la démocratie, rien de moins.

Bref la Chine n'a pas fini de changer... Bonne écoute!

.jpm

4 mars 2013

Un petit hôtel

J’écoute Downton Abbey depuis le premier épisode. Ce n’est pas une série super excitante, mais elle est très bien faite. Elle a un excellent contenu historique, les intrigues son bien ficelé et surtout elle a un contenu sociologique fort intéressant. Bref c’est une bonne série et ça nous change des Walking Dead, Prison Break et autres CSI.

Lors du dernier épisode j’ai eu une seconde confirmation de cette facilité malheureusement disparue qu’il existait à l’époque d’être entrepreneur.

Je vous parlais récemment de cette annonce de Molson où l’on voyait le jeune John bâtir de ses propres mains sa première brasserie avec presque rien. Je continuais en soulignant que la financiarisation et la spécialisation de l’économie avait rendu la chose excessivement difficile voire impossible aujourd’hui.

Downton Abbey se déroule à la même époque, soit au début du XXième siècle et dans le dernier épisode de la première saison on y voit un valet de chambre et une femme de chambre faire des plans pour leur avenir commun. Celui-ci, ayant hérité de la moitié de la maison de sa mère propose à la femme de chambre de qui il est amoureux de prendre l’argent et d’acheter un petit hôtel qu’ils pourraient exploiter eux-mêmes et y élever une famille…

Vous-vous imaginez ça aujourd’hui? La mère d’un gars qui n’a pas de métier, l’équivalent d’un commis chez Wal-Mart, qui on ne sait trop comment aurait une maison dont la moitié de la valeur serait suffisante pour acheter un hôtel si petit soit-il? Impossible.

Pour acheter un petit hôtel aujourd’hui, il faut non seulement des connections, mais également des garanties (vous avez déjà travaillé dans le domaine demande le prêteur à la banque?) et une bonne mise de fond que vous aurez ramassé je ne sais comment…

Bref on fait bien du bruit autour du fait qu’il manque d’entrepreneurs, mais d’un autre côté se partir en affaire n’a jamais été aussi difficile, complexe et incertain.

Bien hâte de voir la seconde saison et ce petit hôtel…

.jpm