31 oct. 2011

Indignation : Les causes

J’ai beaucoup lu sur le mouvement des indignés depuis la mi-octobre. Internet, journaux divers, dernier numéro du magazine L’Actualité, j’ai pris tout ce que je pouvais. Bien des textes commentent sans rien dire, beaucoup décrivent sans entrer dans le vif du sujet et une foule d’autre font de brefs survols mentionnant justement la difficulté de cerner  le mouvement…

Le message n’est pas clair, les revendications sont absentes, drôle de manifestation dites-vous. En effet, les causes sont floues – tous ne connaissent pas le système économique à fond, mais les effets sont clairs. Le chômage, l’effritement du pouvoir d’achat, les super-riches qui gèrent le monde, ça c’est facile à voir. Pourquoi n’y a-t-il pas de revendications? Même chose que pour les causes, ce n’est pas évidant. Une meilleure redistribution de la richesse, excellent, mais comment? Et d’ailleurs n’est-ce pas une bonne chose qu’il n’y ait pas de revendication, il me semble que ça laisse de la place à nos élites politique pour se creuser la tête un peu plutôt que « d’accéder » à des revendications trop simple par le billet de promesses creuses…

Mais revenons aux causes. De toutes mes recherches, les deux trucs les plus intéressants que j’ai vus sont une entrevue de Pierre-Yves McSween (Économiste aux HEC) donné à Gérald Fillion, et une discussion à l’émission Bazzo.tv entre Éric Pineault (Sociologue à UQAM) et Jacques Nantel  (Économiste aux HEC).

Dans la courte, mais très intéressante, entrevue de M. McSween j’ai tout particulièrement aimé l’analogie qu’il a utilisé pour expliquer l’économie extractive (celle des intermédiaires) dans laquelle nous vivons. Il part du classique de l’économie – deux économies qui produisent des biens et qui les échanges, le système d’avantage comparatif à la base de toute notre pensée économique passez lire wiki pour plus de détails… Donc il part du système deux iles, deux produits et y ajoute un pont permettant l’échange et mentionne que ce pont c’est notre système financier et que c’est celui qui gère le pont qui, au bout du compte, dicte les termes de l’échange et donc l’économie. Très éclairant.

Dans le segment sur la classe moyenne de Bazzo.tv, les échanges entre le sociologue et l’économiste sont fort intéressant. Tout y passe de la classe moyenne à la lutte des classes, en passant par le système financier. C’est très touffu et heureusement c’est sur le net alors on peut le réécouter autant que l’on veut.

Le point de départ, fort intéressant de M. Pineault, c’est que la classe moyenne n’est pas apparue toute seule, c’est une création de nos gouvernements et que sa forme est en train de changer. Quelques chiffres de M. Nantel  viennent appuyer ses dires : Au Québec (un des endroits au monde où la redistribution est encore relativement bonne) la classe moyenne qui représente 43% des ménages obtient 37% des revenus, paye 25% des impôts et possède moins de 40% des actifs alors que le « upper class », les 4% les plus riches, obtiennent 50% des revenus, payent 70% des impôts et possèdent 67% des actifs…

Alors, nous avons une partie de la cause, la financiarisation des échanges et du système économique et ses effets un effritement de la classe moyenne. Au rayon des causes, M. Nantel en a ajouter un peu plus. Normalement dans un système économique équilibré, les ménages engagent 50% des dépenses, les entreprises 25% et les gouvernements 25% or aujourd’hui aux États-Unis, c’est 80% des dépenses qui sont engagés par les ménages et au Québec, tout comme au canada c’est à peu près 70%. Ah, mais les entreprises investissent encore .. dans des produits financiers. Plus rentables et plus sûr, ils ont séduit tout le monde, même la classe moyenne est coupable, on veut des bons fonds de pension. On les veut sûrs et payants alors on laisse tomber l’usine du coin et on investit dans les banques et on spécule sur le pétrole.

Où est la solution? Les gens d’Occupy Wall Street le disent de par leur mouvement, il faut « définanciarisé » le système…

.jpm

28 oct. 2011

Le voyage dans le tête

Toujours intéressant de prendre des petites vacances seul avec soi-même…

Au début, bien sûr, c’est la fébrilité du départ. Il fait beau on a toute la journée devant nous et des centaines de kilomètres de route devant nous. On renoue avec la musique que l’on aime, on se rappelle notre amour pour la musique… Jean Leloup, Les fourmis, tellement bon et cette chanson sur le voyage où il parle de l’équilibre entre la voile et port qui vient me chercher plus que d’habitude. Et Jane’s Addiction, ça faisait longtemps.

Il y a la joie du déplacement, le trip de se retrouver ailleurs, de découvrir de nouveaux espaces de nouveaux paysage. Évidemment il y a quelques inquiétudes, « où est-ce que je suis rendu ». Il faut savoir lire les indications avoir quelques repères et certaines connaissance pratique de la route, tout comme une bonne capacité à lire les sentiers et des plans imprécis, quand comme moi on part pour grimper hors des sentiers battus dans un parc national américain.

Et il y a cette joie de l’effort, celle du gars qui parcours cinq, six cents kilomètres pour aller grimper tout seul, puis bien sûr celle des problèmes de bloc réussi, il y a une certaine fierté là. C’est une grande allégresse qui nous berce, toutes ces petites joies, la musique, l’effort, le déploiement de certaines connaissances, la fierté d’y arriver par soi-même.

Encore mieux il y a cette joie, ce bonheur de tout faire à son rythme, de décider de tout, de n’avoir que soi-même à écouter. Pas de contrainte sinon celle du soleil qui se couche à l’horizon…

Mais, inévitablement, la solitude nous rattrape et on finit par se parler tout seul. Au début c’est bien, on repasse toute sorte de trucs, mais c’est plus pour meubler le vide et bientôt les joies du début se transforment en source de tristesse. Pas une grande tristesse, juste un petit pincement. On voudrait être avec les nôtres partager nos joies, nos découvertes, on voudrait qu’ils soient là même si c’est pour leur dire de faire moins de bruit et d’écouter la musique qui passe à WROR…

Puis le soir tombe et on doit sortir souper .. tout seul. Là c’est plus pesant, souper seul ce n’est pas super d’avance, quand c’est au resto c’est pire et dans une ville que l’on ne connait pas c’est encore pire… Mais bon moi j’avais des lectures de cours à faire alors ça m’arrangeait bien et ce n’était que pour deux soirs.

Puis on se couche on dort mal et se relève et on retourne grimper, la joie revient et puis il ne reste que deux jours alors il faut en profiter. On oublie le reste et on se dit qu’on va profiter de notre famille et que là, maintenant, c’est le temps de profiter du moment présent, de sortir de sa tête et de vivre à fond alors on grimpe, on profite des petites joies, on laisse les petites tristesse de côté et on se prépare au retour, la joie de retrouver les siens et celui au combien lourd du retour à la routine d’où l’intérêt de ses voyages!

Allez, prenez la route, ça fait du bien!

.jpm

27 oct. 2011

Maître Goldwater, l’anti-féministe

J’ai écouté le spécial 350ième émission des Francs-Tireurs* hier. L’émission faisait un retour sur les meilleurs moments de cette émission phare qui tient l’antenne depuis près de 15 ans, elle aurait pu durer 2 heures ou plus, je ne m’en serais pas lassé.

Pendant cette trop courte heure de rétrospective il y a eu bien des commentaires, entrevue et autres sur lesquels j’aurais pu revenir, mais ce sont les propos de Maître Goldwater – l’avocate qui a défendue Lola dans la célèbre cause l’opposant à « Éric » son ex-conjoint milliardaire – que j’ai retenu, principalement parce que je ne me souviens pas en avoir parlé et que franchement : elle dit n’importe quoi.

En court, pour Mme. Goldwater si un homme et une femme sont en couple (et il ne faut surtout pas que le gars dise qu’il a une blonde, c’est réducteur semble-t-il) pendant trois ans, habitant ensemble, partageant le lit, la bouffe et le coût de l’appartement et que plus tard après la rupture la dame se retrouve dans une mauvaise passe, pas de boulot, etc. le gars devrait lui verser une pension! Oui, oui, vous avez bien lu, vous avec une blonde pendant 3 ans, vous vous laissez, elle est dans la dèche, vous devez lui payer une pension! Bordel, ils ne se sont pas mariés, il n’y a pas eu d’enfants, seulement une relation amoureuse entre deux adultes consentants et une rupture que l’on espère aussi consentante.

C’est tellement super méga féministe comme approche que ça devient anti féministe. Comment peut-on réduire la valeur d’une femme à ce point en la rendant tributaire de tous les hommes qu’elle a fréquenté? Les femmes sont-elles de si petites choses sans défense qui n’ont aucun contrôle sur leur vies que l’on doivent absolument les soutenir à tous moment? Je ne crois pas. Les femmes sont fortes, organiser et résilientes et oui, il existe certainement des femmes plus faibles qui dans l’adversité auront besoin d’aide tout comme il existe des hommes plus faibles qui en auront tout autant besoin.

Nous ne sommes plus en dans les années 1950 où les hommes faisaient vivre les femmes. Les femmes étudient aujourd’hui et si elles choisissent de ne faire qu’un secondaire 5, elles vivront pauvrement tout comme les hommes qui auront fait le même choix et cela ne pourra être imputable à aucun de ses partenaires de vie.

Je pourrais m’étendre encore longtemps sur le sujet, mais je ne crois pas que ce soit nécessaire. Maître Goldwater est dans le champ pas à peu près et toute personne sensé le reconnaitra. Me reste plus qu’à espérer qu’elle retrouve elle aussi le bon sens.

.jpm

*Si vous ne connaissez pas l'émission et je pense surtout ici à mes lecteurs européen, cette rétrospective est un bon endroit où commencer - noter que la mise en scène pince sans rire de cet épisode ne fait pas parti du format habituel qui est lui, beaucoup plus sobre. Les épisodes sont en ligne depuis 2007.

25 oct. 2011

Les professionnels

(Je profite de ce retour de vacances pour vous parler d’autre chose que de l’actualité. J’aurai amplement le temps de revenir sur le mouvement des « indignés » qui m’intéresse au plus au point, tout comme cette commission d’enquête sur la corruption qui a déjà des airs de feuilleton)

Donc je reviens de vacances, un petit voyage de bloc à Pawtuckaway et tout le monde me demande comment ça a été et, bien sûr, je réponds super : « J’ai réussi quelques beaux classiques dont EZ-Cheese, un superbe V2+ que j’ai travaillé sur deux jours ! »

Évidemment ça ne dit à peu près rien à personne, un V2+ c’est quoi ? J’ai dû l’essayer une quinzaine de fois avant de le réussir alors je peux vous décrire chaque position, chaque prise, mouvement dans l’ordre…

Départ assis, main gauche sur une bonne réglette (1/2 phalanges sur la roche), main droite sur une prise de côté plutôt bonne, pied gauche sur une prise en coin inversé qui ne sert que peu et pied droit sur une micro-réglette. On se lève pour aller chercher une grosse prise à droite, ensuite il faut mettre le pied gauche à la place du pied droit, mettre la main gauche sur la grosse prise, mais dans un tout petit espace au dessus (1/4 de phalanges) puis on peu se replacer la main droite un peu plus haut sur la grosse prise. Ensuite on replace les pieds, à gauche sur la réglette du départ et à droite sur un renflement sous la grosse prise. Puis viennent deux mouvements difficiles (le crux en anglais) : Dynamique sur une petite triangulaire qu’il faut vraiment prendre correctement, trois doigts sur le flanc gauche, le pouce à droite. Puis il faut changer le pied gauche pour le pied droit sur la réglette de départ pour se rééquilibrer (c’est ce qui m’a pris le plus de temps à comprendre), une fois ce mouvement fait, il devient possible d’aller chercher une réglette pas très loin de la prise triangulaire et enfin remonter les pieds pour pouvoir aller chercher les dessus du bloc et effectuer une sortie relativement simple en talonnade (en l’occurrence le  talon gauche sur le dessus du bloc pour pivoter et ensuite pousser avec la main droite et tirer avec la gauche pour sortir).

Voilà, ça c’est un beau V2+, une dizaine de mouvements bien précis, une séquence qui ne pardonne pas, des points d’équilibre précaires, quelques prises intéressantes, une belle dynamique – précise, difficile et une sortie élégante.

Mais tout ça ne vous dit absolument rien sur la difficulté réelle du problème. Et si je vous disais que pour moi, un V2 ça se fait, qu’un V3 c’est réalisable, que je suis capable de lire un V4 ou un V5, mais pas capable de les faires et qu’à partir de V8, V9 tout me semble totalement inaccessible pour moi et qu’à cela j’ajoute que les professionnels eux, grimpent des V13, V14 et qu’une poignée de mutants (on parle d’au plus une cinquantaine de personnes sur la planète) sont capable de grimper V15 !

Mais il y a un ou deux V16 dans le monde. Le dernier en liste proposé par Christian Core (un inconnu ou presque du milieu de la grimpe) a vu des tentatives de répétition de quatre des meilleurs grimpeurs professionnels de la planète dont Adam Ondra – sans consteste LE meilleur grimpeur ces jours-ci, et aucun n’a réussi !

Tout ça pour dire que ces brefs échanges avec les amis et la famille à propos de mes « exploits » de la fin de semaine, m’ont permis de mesurer tout notre ignorance des performances des sportifs professionnels. Ce n’est qu’en pratiquant un sport de façon soutenue, mais amateur qu’il nous est possible de comprendre et d’envisager toute la difficulté de la réussite d’une partie à 6 coups sous le par au golf, d’un but au soccer, d’une course réussit au biathlon ou encore d’un problème de bloc coté V12.

Bien sûr ça a toujours l’air facile à l’écran. Ce sont des pros, les problèmes, buts, parties, etc., ils les ont faits ou pratiqué mille fois… Quand j’ai fait EZ-Cheese pour la deuxième fois, je commençais à bien le connaître et un observateur extérieur aurait probablement conclu que j’étais très fort puisque je paraissais le faire avec aisance, mais ce n’était que le fruit d’une multitude de tentative. Il ne faut surtout pas oublier que ce que l’on nous montre c’est la réussite pas les efforts préalables.

Bref, je lève mon chapeau à tous ces professionnels qui mettent passion et efforts dans leur sport et qui nous montrent quotidiennement comment il est possible de se dépasser…

Objectif pour mon prochain voyage : Un V3 et, pourquoi pas, un V4 !

.jpm

p.s. Je vous ajoute pour terminer le lien vers un petit clip de bloc réaliser par DrTopo (un gars de Québec) avec Jason Kehl (un professionnel que j'aime bien)qui montre bien toute la difficulté d'un problème phare The God Module V11. On y voit bien la difficulté des prises et les efforts déployés par Kehl pour réussir le problème.

18 oct. 2011

16 octobre 2011 : Pour la suite du monde

Les problèmes sont connus - surexploitation de la planète, écarts de richesse grandissants, famine, etc. les solutions le sont également - une économie plus verte, une meilleure redistribution des richesses, du travail pour tous. Même le moyens techniques pour y arriver sont disponibles - recyclage, design évolutif, semaine de 21h, densification urbaine, etc. et la façon de les mettre en place est simple - il faut légiférer. Le seul élément manquant, c’est la volonté. La volonté politique certes mais aussi la volonté populaire. Les décideurs vont prendre les décisions qui s’imposent s’ils sentent que la population est derrière eux, mais les gens sont-ils prêt à faire les sacrifices nécessaires, à vivre autrement?

Le reste est archi-connu. On ne s’entend peut-être pas totalement sur les modalités, mais le reste est là. Seul ombre au tableau - la transition. Seul variable inconnue dans cette histoire - l’énergie gratuite.

Les problèmes :
Nos problèmes sont multiples et complexes. Nous surexploitons les ressources de la planète. Faune, flore, minerai, tout y passe, l’exploitation est intensive et non planifié. On ne pense pas au renouvellement et, pire, les exploitants cherchent toujours de nouveaux marchés, intensifiant de fait l’exploitation et la rapidité avec laquelle les ressources disparaissent. Or malgré toute cette exploitation, il se trouve encore une majorité de gens qui ne mangent pas à leur faim. S’il est évident que les ressources naturelles de la planète ne sont pas également distribuées, il est tout aussi évident que nous n’avons pas réussit à mettre en place un système de distribution de celles-ci et, bien sûr, la richesse relative des uns et des autres suit le même sentier.

Les solutions :
Les solutions sont simples, une économie plus verte, ancré dans la réelle capacité de notre écosystème et basé sur une production de produit moindre et une offre de service plus grande. Une meilleure redistribution des emplois et de la richesse, ce qui suppose à terme du travail pour tous et en théorie une diminution importante de la famine.

Les moyens :
Les moyens sont là, une économie plus verte passe par le recyclage, la réutilisation, la mise à jour et surtout des designs prenant en compte tout la vie du produit, ce que l’on appel le “cradle to cradle” en anglais. Des produits qui durent et que l’on aura en moins grande quantité, le tout dans un espace plus restreint. La densification des villes est aussi un incontournable, elles consomment 15% moins d’énergie, génèrent 15% moins de déchets et sont le lieu incontesté de l’innovation. L’espace réduit, compatible avec une opulence moins grande permet aussi la semaine de travail de 21 heures qui à son tour permet une plus grande distribution de l’emploi et de la richesse, dégagent du même coup plus de temps pour participer à la vie citoyenne.

Les décisions :
Les décisions à prendre ne sont pas si simple puisqu’elles devront tenir compte d’une multitude de réalités. Cela dit, les grandes avenues sont là. La semaine de 21h, un écart salariale maximal, des droits à la souveraineté matérielle, énergétique et alimentaire, des obligations autour du design des produits, des bonus malus pour qui vit en banlieue, etc. Toutes ces législations sont possibles, mais déjà on grimace... “Perdre ma maison, habiter au centre-ville avec mes enfants?”

La volonté :
La volonté des politiciens est celle des citoyens. C’est vrai, il y a une oligarchie supranationale qui ne voudra jamais laisser tomber ses acquis. Par contre si tout le monde s’entend sur le changement à mettre en place, des partis politique reflétant cette volonté vont se mettre en place et éventuellement être élu, collaborer avec les autres gouvernements élus et le changement pourra se faire. Le plus difficile c’est d’avoir la volonté. Les gens sont en colère contre les financiers ces jours-ci. Ils ont sans conteste poussé le système au bout, mais ils ne sont pas les seuls responsables de tous nos maux.

La transition :
La transition sera tout sauf simple. Elle sera longue parce que tout ne peut se faire en même temps. Elle sera complexe parce que tous ne partent pas du même point et que l’ensemble des législations à mettre en place auront des effets les unes sur les autres. Elle sera surtout difficile parce qu’elle signifie la fin du monde tel que nous le connaissons et le passage vers un monde nouveau avec ses avantages et ses inconvénients.

Un mot sur l’énergie gratuite :
Depuis des années, des centaines de scientifiques à travers le monde travail à trouver une façon de produire de l’électricité à moindre coût. Tous les jours des avancées majeures sont faites. Il est fort à parier qu’un jour nous aurons accès à de l’énergie à très faible coût. Le jour où cela arrivera, que nous ayons diminué notre consommation ou pas, la tentation de consommer beaucoup plus sera grande ce qui pourrait accentuer grandement la pression sur les ressources. En fait le problème de l’énergie est un faux problème, nous n’avons pas intrinsèquement besoin de plus d’énergie, nous devons diminuer notre consommation. Et si nous trouvons de meilleures sources d’énergie, elles devraient simplement servir à rendre notre production moins énergivore et à diminuer notre impacte sur la planète.

Un mot sur les loisirs et le voyage :
Il y a malheureusement un paradoxe dans tout ça. Plus de temps veut aussi dire plus de loisirs et plus de voyage (des voyages qui sont par ailleurs importants puisqu’ils permettent d’aller voir la réalité ailleurs) et les loisirs, tout comme les voyages sont très demandant. Équipement, espace, pression sur le milieu, les loisirs ne sont généralement pas très verts, mais il y a aussi moyen de faire des progrès de ce côté là. C’est simplement qu’ils devront être beaucoup plus grands puisque qu’il y aura beaucoup plus de gens dans les sentiers.

Je simplifie ?
Vous avez l’impression que je simplifie beaucoup? Vous avez l’impression que les problèmes sont plus complexes, que les solutions le sont aussi? Peut-être ai-je un peu simplifié. Mais dans l’ensemble, les problèmes sont simples et les solutions sont là, ce n’est que leur mise en place qui est complexe, mais si la volonté y est tout cela est bien possible. Il faudra par contre être patient, éviter de faire comme la Russie dans sa transition vers le capitalisme. Il faut prendre le temps de bien faire les choses et de mettre en place une transition réaliste.

Un doute :
Je viens de bâtir un grand édifice, un très grand édifice. Je l’ai fait avec la voix de celui qui sait, le confiant, certain de ses conclusions, sûr de son plan, celui qui, j’oserais dire, a la foi. Mais j’ai des doutes comme tout le monde. Le premier est celui de l’illusion qui nous guette, celle que la technologie règlera tout, celle qui peut nous faire croire qu’il est possible de continuer ainsi. Cette illusion est forte et il est impossible de démontrer qu’elle n’est qu’illusion alors il est fort probable que l’on décide de continuer à se bercer de cette illusion. Le second est celui de la volonté... Aurons-nous la volonté de le faire? Et si cette volonté se manifeste enfin, sera-t-elle celle d’une minorité, une minorité qui pourrait imposé sa vision et qui serait à jamais opposé à l’autre vision celle qui s’inscrit dans la continuité - le tout pourrait mener à des conflits sanglants...

Conclusion :
Je conclurai en réaffirmant que tout cela est possible, qu’un nouveau monde est à notre portée, mais que ce sera long et que les solutions que j’ai évoqué ci-dessus vont prendre du temps à cheminer dans les esprits. Alors Occupy Wall Street, c’est bien mais il ne faut y voir qu’un début, que le premier pas vers une longue discussion et il faut se garder de faire comme les Égyptiens qui ces jours-ci sont déjà en train de condamné le nouveau régime parce qu’aucun changement n’est encore perceptible. Il faut du temps pour modifier les institutions et l’économie d’un pays et il en faut encore plus pour modifier ceux de la planète.

.jpm

p.s. À mes fidèles lecteurs. Vous avez probablement remarqué que je viens ici de lancer en toute hâte et de façon très succincte mon fameux plan pour un monde nouveau celui dont je veut vous parler depuis si longtemps, celui que je voulais prendre le temps de détailler - il serait d’ailleurs important que je le fasse - mais comme vous l’avez déjà constater je me laisse plus souvent qu’autrement prendre par le commentaire sur l’actualité. L’actualité est une drogue dur et nous y sommes tous accros. Il m’est donc impossible de promettre de ne pas y succomber, mais je tiens à dire que je compte toujours détailler ces propos. Cela dit, à court terme je pense plutôt traduire en anglais ce court texte pour le lancer dans le débat et ainsi apporté ma petite contribution à cette réflexion globale qui semble prendre forme aujourd’hui.

17 oct. 2011

Garnotte tir à bout portant

L'image est forte, comparer l'inflexible communisme au capitalisme financier des grands banquiers de ce monde est pour le moins troublant. Est-ce comparable et si oui, dans quelle mesure. Une chose est certaine cependant, ce dessin cristallise ce que bien des gens ressentent...

Voir l'image !

Je travail sur un texte sur le sujet de l'heure et vous revient demain. En attendant, je vous propose également une petite fable sur la situation. Merci à mon lecteur numéro un pour le lien - Salut papa !

.jpm

14 oct. 2011

The 21 hour work week

Dear October 15 organizers, here is a short letter to addressing some realities you have missed in your statement and to bring some solution path to the problems we are all facing.

On point one you're right, austerity solutions are increasing inequalities and solutions put forward may destroy a good part of the existing welfare. You are also right when you're mentioning that it's not only an economic crisis – politics has also a lot to do with it.

Now in point two, to get to a universal minimal income, you need an important readjustment of the current welfare system, but you mostly need wealth and jobs to be more evenly distributed – on the European level and on the planetary level, this is the biggest challenge.

Number three, is an easy one, or close to.

In number four, you're right, we are all migrants, but a stable system cannot be a completely open system. No country can absorb a large amount of migrants every year without any problem. No country can create jobs for everyone. This is why jobs have to be widely distributed, so that everybody can have a prosperous life in their own country.

In number five, and other documents, you are calling for a direct democracy system. Again, we are faced with an unmanageable situation. Direct democracy for all level of decision is not possible and not desirable even with in our highly advance technology world. There has to be some level of representation, some people to officialise laws and apply them.

This said, there are some solutions that I think would be very much acceptable, it’s an all new social contract, but it’s totally possible.

That solution is based on one simple idea: The 21 hour work week.

21 hour work week means distributed work and income. It also means a lot more time for individual to participate in civic activities. From there some forms of citizen driven democracy is possible provided that those who decide not to participate in some or all debates must accept that others will decide for them.

Another problem in your demands is the end of information control. As for direct democracy, it is impossible for everybody to read every argument of every side of evry debate. Also getting the actual facts out as most of the time the facts are subjective by essence, is impossible. So some information media has to exist – state owned media, in democratic countries are, to date, the closest we can get to objectivity.

Lastly, one way to tackle the business problem is to stop taxing them and tax only people (don’t panic just yet – this goes with other reforms) which would mean, theoretically, better income distribution and less fiscal evasion. This would be accompanied with a profit roof, a maximum salary disparity factor and a security deposit roof. All the money made by companies would then be either spent in salaries or reinvestment.

With these in place everywhere, economic stability would be closer, migration would be unnecessary and a universal minimal income would become possible.

.jpm

13 oct. 2011

Photo-journalisme

Internet a révolutionné bien des aspects de notre vie. L’un d’entre eux est l’accès aux images. Je vous propose donc aujourd’hui d’aller faire un tour du côté de The Big Picture, un site lié au Boston Globe qui se fait un devoir de monter de « reportages » photos composé uniquement de photos de grande qualité.

Cela dit, vous me connaissez, je ne vous envoie pas voir les photos du mariage de je ne sais quelle starlette, je vous propose plutôt d’aller voir un assemblage de 51 photos portant sur divers protestations ayant cours à travers le monde – 51 photos prises dans le seul mois de septembre 2011.

Les protestations, qui se situent partout sur la planète, portent principalement sur l’économie, la religion et la politique, aucune surprise là. Je vous invite bien sûr à lire les courts commentaires décrivant les photos, ils sont souvent fort éclairant…

Pour ceux qui ont un intérêt tout particulier pour les protestations en cours à Wall Street, il y a une section spéciale sur The Big Picture ainsi qu’un petit reportage plus techno sur les « dessous » de la manifestation disponible sur Wired et, franchement, les photos sont tout aussi belle ou presque.

Bonne « lecture » !

12 oct. 2011

« Si ce n’est pas logique c’est politique »

La formule m’a accroché. Si ce n’est pas logique c’est politique. Je l’ai lu au hasard d’un défilement de commentaire sur le nouveau documentaire d’Hugo Latulippe – République qui se veut une réflexion post capitaliste regroupant une cinquantaine de penseurs et d’artistes.

Sur le coup ça m’a fait sourire. D’autant plus que le commentaire sous-entend principalement que la politique est illogique, qu’elle n’est qu’affaire de privilège, de passe-passe pour faire plaisir aux uns ou aux autres sans qu’il y ait quoi que ce soit de réfléchis derrière.

Puis, mon sourire a fléchis. Je me suis rendu compte que cette vision de la politique et surtout, de façon générale, de ce que l’Autre fait nous apparait souvent comme tel – illogique. « Pourquoi ils font ça comme ça, ça n’a pas de bon sens ». C’est bien souvent notre réaction face à des décisions dont la logique nous échappe et, elle nous échappe surtout parce que ce N’est pas la nôtre.

Est-ce à dire que tout ce qui sort de notre cadre de logique est illogique et motivé par des intentions impures? Je ne crois pas.

On peut ici revenir au débat tout politique qui m’oppose à Nathalie Elgrably. Dans mon dernier billet, je dénonçais ses erreurs et ses demi-vérités, mais aussi son habitude à mélanger sans le dire le descriptif et le prescriptif (l’économique et le politique).

Sur l’économique, en théorie on devrait s’entendre. Après tout le taux de chômage est une valeur objective et encore, il y a plusieurs définitions. Quand on passe à l’évaluation de la richesse des Québécois, déjà les vues sont divergentes parce que plusieurs définitions et façons de calculer la richesse. Et bien sûr quand on en vient à ce que le gouvernement devrait faire pour hausser la richesse des Québécois c’est l’impasse, nous ne sommes plus du tout d’accord.

Pour moi, la vision de l’économie de Mme. Elgrably est tronqué parce qu’elle ne tient pas en compte le côté sociologique de l’économie. Pour Mme. Elgrably, ma vision de l’économie n’a pas de sens justement parce que je sors de l’économie pure en y faisant entrer la dimension humaine. Les deux visions sont tout à fait logiques, mais opposé – et, cela dit, pas nécessairement incompatibles, il suffit simplement de bien découper le problème.

Alors oui, la politique n’est pas toujours strictement logique, tout comme les décisions de nos patrons, mais il y a divers degré de logique, divers cadres dans lesquels on l’applique, des cadres qui au final peuvent donner l’impression que la décision prise est illogique quand dans les faits – quand dans un autre cadre d’analyse elle est tout à fait logique.

Évidemment je ne suis pas en train de dire que personne ne prend de décision en fonction de ses intérêts personnels, ce serait ignorer totalement la nature humaine. Il est d’ailleurs tout à fait possible de défendre l’idée que toutes nos décisions sont égocentriques tout comme il est possible de défendre que toutes ces dernières s’inscrivent dans une certaine logique.

Mais mon propos n’est là, il s’agit surtout de réaliser que ce qui nous semble illogique, ce qui nous semble politique, relève souvent d’une logique issue d’un autre cadre de réflexion que celui que nous utilisons pour juger la décision illogique.

7 oct. 2011

L’Amérique en colère, réponse à Elgrably

Alors voilà, j’ai un collègue qui trouve Mme. Elgrably éclairé, il est venu me montrer sa dernière chronique citant le Community Reinvestment Act comme une des sources de la crise économique de 2008. Déjà cette crise est dû à un ensemble de facteurs et non à la seule intervention du gouvernement ce que Mme. Elgrably laisse toujours entendre, mais regardons plutôt le texte.

Elle commence son texte portant sur les manifestants qui occupent Wall Street ces jours-ci en affirmant qu’il ne demande pas moins que la fin du capitaliste! Rien n’est plus faux, bien sûr, ce qu’ils réclament c’est une refonte de celui-ci, certaines réformes pour en éviter les dérapages, mais ils ne demandent pas la mort du capitalisme – ce sont des Américains après tout!

Se basant sur cette fausseté, elle affirme ensuite qu’ils encouragent ainsi l’instauration du communisme! Pire elle y associe quelques « vedettes » dont Noam Chomsky. Un homme très loin du communisme ou même du socialisme. Chomsky se dit anarchiste, pour un État minimal et pour la libre entreprise. En fait, il est beaucoup plus proche des libertariens de qui se réclame Elgrably que de communistes – ce qu’elle sait sûrement très bien. Quoi que des fois je me demande…

Elle poursuit sa chronique, comme bien d’autres avant celle-ci, en mettant de l’avant la logique libertarienne comme si c’était de la pur logique capitaliste et mélange la théorie économique aux décisions politiques – une faute qu’elle commet pratiquement toujours. L’économie n’est pas la politique.

Les gens sont frustré par les sauvetages bancaires qu’elle associe à une philosophie collectiviste, quelle tare (sic)! Ben oui, nous vivons en société, n’a-t-elle pas encore remarqué! Les gouvernements prennent des décisions politiques (sauver les banques pour éviter une crise majeure) qui ont des conséquences économiques (le coût du sauvetage en tant que tel, plus la baisse de revenu du gouvernement dû au chômage et les versements de ce même chômage). Mais les banques ne remboursent pas tout, seulement les prêts et encore une petite part. Ils remboursent l’argent du peuple avec des intérêts prélevé à ce même peuple qui au passage y a laisser sa maison. Pourquoi? Parce que les banques avaient fait trop de prêts toxiques, qu’elles manquaient de liquidité et qu’elles ne se faisaient plus confiance l’une l’autre.

Tout ça à cause de lois comme Community Reinvestment Act (CRA) nous dit Elgrably. Mais, le CRA date de 1977 pas de 2007! Oui, le gouvernement a décidé de garantir des prêts au plus pauvres, une décision politique (à conséquences économiques) visant à donner accès à ces dernier à une maison qu’ils ne pouvaient se payer malgré une vie passé à travailler, faute d’un salaire décent et ce dans des quartiers où les taux hypothécaires étaient largement plus élevé qu’ailleurs. Mais encore là, les banques n’étaient pas obliger de prêter à tout le monde et certainement pas tenu d’offrir des taux ridiculement bas pendant les premières années, pour les faire passer ensuite à des niveaux indécents.

Non, c’est l’État nous dit Elgrably, c’est lui qui a diminué ses taux à 1%. Faux, les taux hypothécaires étaient à 6.5% avant la crise, ce n’est qu’après le début de la crise qu’ils furent ramené à 1%. Pourquoi? Pour essayer de redémarrer l’économie! Une décision politique qui a eu des effets économiques. Pourquoi redémarrer l’économie? Tout simplement parce que les économies de type capitaliste ne redémarrent pas tout seule, on le sait depuis longtemps, et qu’un gouvernement ne peut tolérer des taux de chômage élevé très longtemps, les gens doivent pouvoir travailler sinon tout fout le camp – l’économie ne vit pas en vase clos à côté du politique, les deux sont intimement lié. Il n’y a pas d’économie sans société, Mme. Elgrably semble l’oublier!

Effectivement ce n'est pas le capitalisme qui est coupable, ni l'interventionnisme d’ailleurs, mais bien le copinage, le lobbysme et le fait qu'une super-élite qui a la main mise sur l'économie. Il n'y a pas un seul coupable facile à identifier et c'est pour ça que les gens semblent pointer un peu partout.

Et ils font bien de camper sur Wall Street, car c'est l'esprit corporatiste du profit à tout prix, de l'évasion fiscale, des bonus démesurer, des rémunérations disproportionnés, de la délocalisation, de l’investissement à court terme, de la vision réductrice qu'ils dénoncent et même s'il y a un lien avec la maison blanche, c'est de Wall Street qu'origine le problème pas du gouvernement qui se retrouve bien souvent les mains liés devant la puissance des grandes entreprises « créatrice d’emplois ».

Bref comme bien souvent, Mme. Elgrably manque de subtilité, lance des demi-vérités comme si elles étaient de certitudes absolues et mélange allégrement le politique et l’économique. Ah, si au moins le Journal de Montréal donnait la chance à un chroniqueur de lui répondre ont aurait droit à de vrais débats.

.jpm

p.s. Et il n'y a pas que moi, l'économiste Ianik Marcil a le même genre de commentaire à propos de Mme. Elgrably.

6 oct. 2011

Le monde perd un visionnaire

Vous êtes probablement déjà au courant de la mort de Steve Jobs et je ne vais pas me lancer dans de grand discours sur un homme que je ne connais, comme vous, que de très loin. Mais pour la petite histoire, sachez que j’ai eu un Mac Plus (enfin, celui de mon père), un LC III, un LC 575, une tour Mac 6500, un iMac indigo, un iBook (portable précédant le Macbook), un iPod mini et enfin un iPad (enfin, celui de ma blonde) et aujourd’hui encore j’ai un beau iMac 24po qui trône sur mon bureau.

Mais revenons à Steve Jobs. Avant de passer aux hommages, j’aimerais souligner tous les développements d’Apple pour ceux qui sont moins familier avec la compagnie.

Apple, avec Steve Jobs à sa tête, fût la première entreprise à commercialiser un ordinateur personnel avec une interface graphique (fenêtres et sourie) en 1984! Apple fût ensuite à l’avant-garde de tous les développements d’interface usagé, comme chacun le sait le Windows de Microsoft a toujours été à la remorque du Mac OS. En 1985, Apple fut la première entreprise à mettre une imprimante laser personnel sur le marché – MacWrite permettait déjà à l’époque de faire du montage professionnel. Puis, en 1998 ce fût l’apparition du premier iMac et de la fin des ordinateurs beige. Le iMac, tout en un, était un des premier ordinateurs personnel à ne plus avoir de lecteur de disquette et le premier à mettre de l’avant les connecteurs USB.

Entre temps, M. Jobs avait eu le temps de faire un détour chez Pixar, la compagnie qui a lancé les films d’animation pour le cinéma. Donc non seulement nous devons beaucoup à Steve Jobs pour l’informatique, mais nous le devons également beaucoup pour les films d’animation.

De retour chez Apple, Jobs lance iTunes, iLife et le premier iPod qui allait révolutionner l’industrie de la musique. La suite vous la connaissez bien alors je m’arrête pour laisser la place à quelques hommages pris sur le site de Wired où l’on retrouve également certaines de ses plus importantes contributions

"The world rarely sees someone who has had the profound impact Steve has had, the effects of which will be felt for many generations to come. For those of us lucky enough to get to work with him, it's been an insanely great honor. I will miss Steve immensely."
— Bill Gates (Fondateur de Microsoft)

"I am very, very sad to hear the news about Steve. He was a great man with incredible achievements and amazing brilliance. He always seemed to be able to say in very few words what you actually should have been thinking before you thought it. His focus on the user experience above all else has always been an inspiration to me. "
— Larry Page (Fondateur de Google)

"Steve, thank you for being a mentor and a friend. Thanks for showing that what you build can change the world. I will miss you."
— Mark Zuckerberg (Fondateur de Facebook)

"The world has lost a visionary. And there may be no greater tribute to Steve's success than the fact that much of the world learned of his passing on a device he invented. "
— President Barack Obama

Et une dernière dont je ne connais pas la source : Trois pommes ont changé le monde, celle qu'Ève a mangée, celle qui est tombée sur la tête de Newton et celle conçue par Steve.

En espérant que son esprit visionnaire soit une source d’inspiration pour nous pendant encore des décennies à venir.

.jpm

p.s. Plusieurs internautes recommande sa conférence « How to live before you die ». Je vous transmet la recommandation…

5 oct. 2011

We are the 99%

Nous sommes les 99%, c’est ce que scandent les gens qui occupent Wall Street (Le Devoir) ces jours-ci et le mouvement prend de l’ampleur. Étrange comment ce 99% rappel celui de messieurs Lisée et Fortin lorsqu’ils affirmaient que 99% des québécois sont plus riche que 99% de américains.

Vous n’aviez pas encore entendu parler du mouvement? Débuté le 17 septembre cette manifestation d’occupation relayé et annoncé par Adbusters et Anonymous – vous pouvez voir l’appel original de Anonymous au début de cette séquence – vise surtout à dénoncer cet oligarchie de très riches et de multinationales qui par leur poids économique et leurs puissants lobbys réussissent modeler le monde selon leur vision.

Mon billet sur la valse des milliards traite en partie ce sujet tout comme ma réponse à Darwin intitulé Pas l’apathie, la majorité rationnellement silencieuse… Je ne reviendrai donc pas dessus même s’il semble que la majorité silencieuse ait finalement décidé de faire du bruit.

Ce que je vais faire par contre ce sont des petits calculs pour mettre en lumière la grogne qui gagne le peuple aux États-Unis.

Jean-François Lisée nous le rappelait dans son texte 99% des Québécois font mieux que 99% des Américains, le 1% le plus riche de la population américaine accapare aujourd’hui 24% du revenu national (historiquement, entre 1945 et 1980, c’était autour de 8%). Vingt-quatre pour cent du revenu national c’est 24% d’une part du PIB qu’il est difficile d’évaluer. Le PIB par les revenus étant composé des salaires versés plus les impôts moins les subventions plus la balance commerciale et les excédents d’exploitation…

Cela dit, je vais quand même me risquer à faire le calcul directement avec le PIB. Les chiffres sont donc à prendre avec des pincettes. Les impôts étant payés par tous, mais ce n’est pas le cas pour les subventions tout comme les excédents qui sont le seul fait de entreprises… Quant à la balance commerciale, elle est dans le rouge de quelque 647 milliards. Mais il n’en demeure pas moins que l’exercice avec le PIB est moins périlleux que celui avec le salaire moyen (introuvable) et le nombre de travailleurs – qui au final n’inclus pas les autres revenus…

Alors voilà. Le PIB aux ÉU est de 14 660 milliards de dollars et la population est de 313 millions. Si le 1% le plus riche s’accapare 24% des revenus il détient 3 518 milliards soit 1.12 milliards pour chaque individu du 1%. Bien sur ce n’est qu’une image, mais elle est parlante.

Poursuivons. Si 3.1 millions de personnes se partage 3 518 milliards il en reste 11 142 pour les 310 millions d’américains restant soit 35 941$ par personne c’est 36 fois moins pour chacune de ces personnes que pour chaque individu du 1% le plus riche.

Les choses se gâtent encore plus quand on considère les 5% les plus riches puisqu’ils accaparent 39% de la richesse! On parle donc de 15.65 millions d’individus (sur 313 millions) qui à chaque année empochent 39% du PIB soit 365 000 dollars chacun. Ça a presque l’air raisonnable, mais ça laisse un maigre 30 000 dollars à tous les autres soit 12 fois moins…

D’accord 30 000 dollars par personne c’est encore pas mal non? En plus j’ai utilisé la population américaine au complet pour chaque calcul, j’ai donc tout faussé. Le 1% le plus riche est composé de travailleurs alors que le 99% le plus « pauvre » est composé à la fois de travailleurs, de retraité, d’enfants et autre. Un ménage de quatre personnes aurait donc quatre fois 30 000$! Non, c’est très loin de la vérité. Passez plutôt voir cette carte de la distribution de revenus par ménages aux États-Unis… Le revenu médian est à 52 000$ pas même 2x 30 000 donc.

Bref, le calcul n’est pas simple, mais il est clair que beaucoup d’américains commencent à croire sérieusement que les grands écarts de richesse auxquels ils sont soumis sont injustes et injustifiables.

.jpm

3 oct. 2011

Ah, le Canada

Quel beau pays! Rien que cette semaine le premier ministre et ses acolytes ont réussi à faire rire de nous à l’internationale, à nous mettre en froid avec les américains, à foutre le bordel dans les droits d’auteurs et à passer une nouvelle loi d’un incroyable ridicule.

Il y a d’abord eu le scandale de la carte d’affaire de John Baird qui en plus de ne pas être de format standard comme il sied à un représentant officiel est unilingue anglaise et ne comporte même le pays duquel ce ministre des relations internationales est issu!

Ensuite, il y a cette loi omnibus sur la criminalité, où bien sûr certaines mises à jour sont raisonnables et justifiés, mais où l’on retrouve également des aberrations telles que les peines de prisons plus longues pour des cultivateurs de pot que pour des pédophiles récidivistes! Même les Américains n'en reviennent pas!

Et, bien sûr, il y a la fameuse C-32 sur le droit d’auteur tant décrié à la dernière session parlementaire de par le Canada et le reste du monde qui est présenté à nouveau sans aucune modification. Encore là, elle contient des mises à jour nécessaires. Comme par exemple le droit de faire une copie d’un CD dans un lecteur MP3, mais qui contient également une clause permettant la copie entière et totale sans rétribution de n’importe quel document lorsque c’est dans un but éducatif! Euh, ils vont faire quoi les éditeurs de livre académique? Vendre le premier 30 000$? Sans parler de tous les comics comme moi qui pourraient affirmer que toute la musique que j’ai acheté sert à éduquer mes enfants… Quoi, il faut bien qu’ils apprennent à apprécier le Rock and Roll!

Et enfin cette très inutile réglementation sur l’interdiction d’interdire le déploiement de l’unifolié… Une règle que le parlement enfreint lui-même en interdisant l’affichage de drapeau dans les fenêtres des édifices parlementaire et sur les bureaux des députés!

Au secours!