28 nov. 2011

Un légume la pizza ?

C’est sorti comme une blague un peu partout dans les médias. Le congrès américain a décrété que la pizza était un légume! Et les beignes fourrés à la confiture chimique un fruit j’imagine! Mais la réalité derrière tout ça est beaucoup moins drôle et relève une belle série de contradiction dans l’argumentaire politique américain.

Notons d’abord que si la pizza est devenue un légume aux yeux du congrès c’est que cela permettra aux cafétérias des écoles secondaires américaines où les repas du midi sont payés par l’État de mettre de la pizza au menu sous prétexte que c’est un légume et ainsi se conformer aux lois visant à améliorer l’alimentation des jeunes…

Ce qui est intriguant ici c’est que les grands lobbys des conglomérats alimentaires américains qui ne veulent surtout pas que la pizza sorte des écoles et des habitudes alimentaires des américains réussissent à faire plier le congrès selon leur volonté en faisant avaler la pizza comme un légume. Alors que d’un autre côté les américains se battent contre la réglementation imposée par le gouvernement aux écoles pour faire manger plus de légumes aux jeunes, ces derniers défendent, évidemment, la liberté de tout un chacun à se nourrir comme bon lui semble.

On a donc deux corps qui se battent pour la même chose – soit garder la pizza dans les cafétérias – avec deux approches diamétralement opposées. Les uns se battent pour la liberté, alors que les autres briment cette liberté en s’engageant à grands frais dans des campagnes de lobbyisme afin de s’assurer que le congrès américain fait tout sauf exercer sa propre liberté intellectuel.

Bien évidemment, au bout du compte tout le monde dit se battre pour la liberté, mais au bout du compte, c’est le jeune qui veut bien manger qui va se retrouver avec une pizza dans son assiette et une drôle de leçon concernant la liberté, celle des individus, celle du congrès et celle des grandes corporation.

.jpm

25 nov. 2011

La démagogie de M. Duhaime

Éric Duhaime y est encore allé d’une grande envolée démagogique (à 20min 58s) cette semaine en parlant du mouvement Occupons Montréal. Ironisant qu’il était finalement content de cette occupation, M. Duhaime se lance dans une série de leçons supposément apprises par les occupants au fil des événements.

Autour de la prise de possession impromptue d’une tente par des itinérants, les indignés ont appris, selon Duhaime, que la propriété privé ça existait et que ça avait son importance tout en soulignant que pour lui les indigné étaient pour que tout devienne public.

Ensuite avec un peu de bataille autour de je ne sais quoi, il mentionne qu’ils ont compris la nécessité d’un service d’ordre et l’importance des règles, eux qui selon lui n’en veulent pas.

Puis après le vol d’un sac plein d’argent, les indignés auraient compris l’importance des banques qu’ils dénoncent…

Et la dernière suit la décision par les indigné d’exiger un certain travail aux corvées quotidiennes pour avoir droit à sa part de la bouffe offerte par les banques alimentaires. Les indigné auraient donc, toujours selon M. Duhaime compris qu’il était bon de faire travailler les gens pour obtenir une rétribution.

Bref de dire le grand penseur Duhaime, « ils vont avoir appris plus en une semaine d’occupation, qu’en une semaine à l’université ».

Alors, un, les indignés ne sont pas là pour demander que tout devienne public, loin s’en faut. Ils se demandent simplement si l’influence du privé dans la sphère publique n’est pas devenue un peu trop importante. À voir comment les agences de notation déplace les gouvernements en Europe ces jours-ci, je trouve que la question est loin d’être illégitime.

Deux, les indignés n’ont jamais été contre la propriété privé, ils se questionnent simplement sur le fait que 20% de la population québécoise possède 50% des richesses. Ils se demandent, à juste titre, s’ils les gens ont bien accès à leur juste part des revenus.

Trois, les indignés en ont effectivement contre les banques, c’est vrai. Mais ils ne remettent pas en cause leur utilité ni leur légitimité. Ce qu’ils remettent en cause c’est leur contrôle sur l’économie, leurs décisions douteuses, leur infiltration dans les grandes institutions mondiales. D’ailleurs ce n’est pas Desjardins ou la Banque Royale qu’ils critiquent, mais bien le système banquier dans son ensemble et plus particulièrement la financiarisation de l’économie mondiale.

Quatre, les indignés ne sont pas contre le travail, pas plus qu’ils ignorent sa place dans la société et son importance, mais ils se demandent si placer l’argent des autres mérite de tels salaires, ils se demandent où sont passé tous les emplois qu’on leur avait promis avec les baisse d’impôts des entreprises, ils se demandent si la redistribution de la richesse est réellement effective.

Bref les indignés sont bien loin des propos idéologiques purs et des intentions terre-à-terre que leur prête M. Duhaime. Comme souvent M. Duhaime tombe dans la démagogie, évite de voir au-delà du premier degré et rabaisse tout le monde avec lui. Malheureusement certains le suive, c’est tellement plus simple que de réfléchir à la réelle complexité du monde.

.jpm

23 nov. 2011

Brèves économiques

Hier dans mon texte sur les causes de la crise économique de 2008, je vous invitais à aller lire un passage du livre sur la politique internationale de Senarclens et Ariffin. Les pages avaient été scannées, mais je n’avais pas pu les redresser. J’ai réussi à le faire ce matin avec pdfescape un logiciel gratuit tournant directement sur le net et permettant de travailler un fichier pdf. Le lien ci-dessus vous renvoie à la version redressé et le lien dans le billet d’origine a également été corrigé.

Lecteur assidu et bon ami, LeMAL m’a envoyé un lien fort intéressant sur les grandeurs économiques. Salaires, prix d’une maison, prix d’un avion de chasse, budget fédéral américain, tout y est représenté par des plages de petits carré4 représentant chacun 1000$, 1 000 000$ et ainsi de suite. Visuellement intéressant et instructif pour bien voir les ordres de grandeurs qui séparent votre revenu de celui d’un État. (D'ailleurs xkcd est une petite BD bien intéressante à parcourir...)

Dernière petite nouvelle… On apprenait ce matin dans Le Devoir que la Chine critique vertement le gouvernement américain pour sa gestion de leur dette et son incapacité à s’entendre sur des coupures budgétaires. Pour le gouvernement chinois, «Les hommes politiques américains n'ont jamais hésité à sermonner les autres pays sur la responsabilité globale et il est maintenant grand temps qu'ils manifestent un vrai sens des responsabilités mondiales». Fort étrange de voir ainsi un pays communiste donner des leçons d’économie et de bonne gouvernance à la plus puissante démocratie sur la planète. Comme de quoi la démocratie ne sert pas toujours le peuple surtout quand ce sont des coqs entêté et hautement idéalistes qui gèrent le pays.

.jpm

22 nov. 2011

Aux sources de la crise économique de 2008

Je viens de lire dans le cadre de mon cours sur la politique internationale un excellent passage sur les causes et surtout les mécanismes ayant conduits à la crise économique de 2008. J’ai mis le passage en question sur mon compte Google+ et en ai partagé l’accèes.* Je ne peux que vous recommander chaudement la lecture de cette dizaine relativement accessible qui, pour ceux qui veulent vraiment comprendre, sera très éclairante. Je vous recommande également l’écoute du documentaire Charles Ferguson Inside Job, disponible dans les bons clubs vidéo et un peu partout sur le net.

Pour ceux qui manquent cruellement de temps, je vous fais un petit résumé du passage lu cette semaine…

À la base de cette crise il y a, comme la droite se plait à le rappeler sans cesse, mais oubliant tout le reste, une volonté du gouvernement américain de donner accès à la propriété à un nombre plus élevé d’américain. Ils ont pour ce faire mandaté Freddy Mac et Fannie Mae. Ceux-ci devaient diminuer les standards de qualification et maintenir des taux d’intérêt relativement faible.

Ne voulant pas être en reste les banques privé ont emboité le pas et offert les mêmes conditions et plus attrayant encore. (Généralement la droite s’arrête là dans son explication). Mais le système financier est bien fait et bien réguler et donc une banque qui prête pour des hypothèques a ce que l’on appel un actif (la maison en garantie) non-liquide (dont elle ne peut se départir) et donc n’a pas intérêt à accumuler trop de prêts douteux puisqu’elle doit pouvoir couvrir ces prêts.

Or les banques et surtout les banques d’affaires ont commencé dans ces même années – début 2000 – a créer de nouveaux produits dérivés qui étaient des assemblages de créances (CDO). Ceux-ci permettaient de prendre un prêt hypothécaire et de le joindre à d’autres prêts afin de revendre ce nouveau produit devant rapporter un certain taux d’intérêt à d’autres banques, à des frimes de placement et à des fonds pour ne nommer que ceux-ci.

Ces CDO étaient composé de bons créanciers à 80% et d’une balance de moins bonnes créances (mais qui devait rapporter plus). La beauté des CDO résidait dans le fait que la banque pouvait se déposséder d’actifs illiquides (les hypothèques) et les transformer en de nouveaux actifs liquide et donc vendables et tout cela sous le radar de la régulation bancaire internationale puisque les produits dérivés n’étaient pas et ne sont toujours pas réglementé de façon suffisante.

Notez d’ailleurs au passage que la construction des CDO se fait toujours off-shore dans des places d’affaires qui ne sont pas soumises aux règles auxquelles la banques nationales sont assujetties même si ces banques off-shore appartiennent aux banques classiques.

Puis la machine s’est emballée, les hypothèques douteuses ne ralentissaient plus personne puisqu’elles pouvaient être transformé en actif lucratif. Pire les CDO qui ne trouvaient pas preneur étaient scindés et refondues en CDO2, CDO3 etc., des produits dans lesquels la base toxique doublait à tous les coups. L’ensemble étant par contre toujours coté AAA par les agences de notation. Les produit devinrent rapidement très complexe. Plus personne ne connaissait la part réelle de créance AAA dans le CDO, plus personne ne savait à qui appartenait les hypothèques et les échangent allait bon train libérant toujours plus de liquidité pour des prêts de plus en plus douteux.

Conscient du risque encouru, les grandes banques d’affaires ont décidé de se protéger contre d’éventuels défauts de payement en bâtissant les CDS (Credit Defaut Swaps) où un assureur (AIG par exemple) s’engageait à racheter la mauvaise créance advenant un problème… Mais les CDS aussi étaient liquide et vendable et constituaient en théorie un excellent investissement. Entre 2001 et 2007 la valeur des CDS en circulation est passé de 1 000 milliards de dollars à 62 000 milliards – soit plus que le PIB mondial à l’époque !

Puis la bulle a éclaté, les défauts de payement des prêts de plus en plus douteux sont devenus courants, ces prêts ayant complètement contaminé le monde de la finance à travers les CDO et les CDS où tout le monde était impliqué, les banques ont connu des pertes colossales et les assureurs se sont effondré. Le monde financier s’est ensuite gelé complètement, plus personne ne pouvait et ne voulait prêter et la crise a fini par affecter l’économie réelle, le crédit étant sans contredit à la base de l’économie mondiale.

Je conclurai en ramenant le tout au débat gauche / droite qui fait toujours rage autour de ces questions que si la droite a raison d’invoquer les décisions gouvernementales comme étant la base du problème, ils ont tout à fait tord de leur faire porter le poids de la crise. Si les banques n’avaient pas décidés de passer outre les mesures normales et les règles entourant les prêts en créant, en marge du système, des produits dérivés hautement toxiques et obscure, tout en encouragent la vente et le déploiement, nous n’en serions jamais arrivé à une telle crise.

.jpm

* P. Senarclens et Y. Ariffin, La Politique Internationale : Théories et enjeux contemporains, 6ième édition, pp. 221-236

18 nov. 2011

Les retombées des sables bitumineux

Ça devait bien arrive un jour… Après la campagne de séduction faite aux États-Unis pour vendre le pétrole issu des sables bitumineux comme un pétrole éthique, le “Canada” lance une offensive pour séduire les Québécois et probablement les Ontariens en tablant sur les retombées économique du développement et de l’exploitation en Alberta des sables bitumineux. J’en veux pour preuve cet article de Radio-Canada qui souligne que les retombées québécoises de cette exploitation pourraient atteindre 20 milliards en 25 ans.

En effet, on calcul que les retombées directes, contrats de SNC Lavalin, Bombardier et d’une multitude de petits entrepreneurs, et fiscales devraient atteindre quelques 775 millions de dollars par année. Bien vrai, les Albertains ne font pas tout ça tout seul et oui il y a de beaux contrats à aller chercher là-bas. C’est aussi vrai que nous touchons une part des revenus sous forme de transfert, entre autres, à travers la fameuse péréquation.

Mais Jean-Philippe Robillard poursuit en soulignant également que les crédits d’impôts versé aux pétrolières coûtent annuellement aux Québécois quelques 417 millions de dollars! C’est plus de 10 milliards sur 25 ans…

Et ce que M. Robillard oublie est bien pire, c’est tout l’argent que nous avons perdu à cause de la hausse rapide du dollar canadien, une hausse qui est en grande partie due à la hausse du baril de pétrole. Notre balance commerciale qui ne dépend pas uniquement de la valeur du dollar certes, mais qui y est intimement lié, est passée d’un surplus de 3 milliards en 2000 à un déficit de 25 milliards en 2008. Évidemment nos copains de la droite (passer voir les graphs), se servent de cet état de faire pour dire encore une fois que le Québec n’est pas une terre accueillante pour faire des affaires. Comme si nous avions changé quoi que ce soit à la réglementation dans ce domaine depuis 2000… En fait les seuls changements apportés ont été favorables aux investisseurs et aux entreprises comme partout ailleurs dans le monde.

Évidemment, on peut prendre la chose du bon côté, ça a obligé le Québec tout comme l'Ontario à être plus innovateur et à diversifier plus avant ses exportations et ses partenaires, mais de là à dire que l’exploitation des sables bitumineux est une manne pour le Québec, il faut vraiment être aveugle – propagande quand tu nous tiens.

.jpm

17 nov. 2011

Un peu de lecture à saveur économique

Voici quelques textes intéressant sur la situation économique qui prévaut au Québec et dans le monde…

Dans Somme-nous si « poches » que ça, un texte très équilibré, Pierre Fortin remet les pendules à l’heure et critique tant la gauche que la droite, rappelant au passage que les uns ont raison de défendre le modèle social-démocrate qui est le nôtre tout comme les autres ont raison de dire qu’il faut travailler fort pour augmenter notre productivité.

Dans ce court texte Gérald Fillion nous présente un graphique qui explique très bien le cercle vicieux dans lequel l’économie est plongée. Par le passé, les crises économiques pouvaient être combattues par une approche keynésienne (qui repose sur l’emprunt des gouvernements et le réinjection d’argent dans le système), mais les crises se succèdent et les gouvernements sont déjà très endettés. Il devient donc impensable d’emprunter à nouveau…

Dernier texte, mais non la moindre, La concurrence fiscal de Darwin nous présente la situation dans laquelle se trouve l’Europe et expose quelque peu les rouages la ladite concurrence, le tout dans un exposé clair et succinct.

Bonne lecture!

.jpm

16 nov. 2011

Les rouages du modèle scandinave

La semaine dernière j’ai écouté l’entrevue que messieurs Henry Milner et Stéphane Paquin ont accordé à Jean-François Lisée dans le cadre de l’émission Planète Terre produite par le CÉRIUM. Les deux experts en la matière ont donné cette entrevue après avoir présidé cet été les cours de l’université d’été sur le modèle scandinave, leur rapide tour d’horizon qui couvre principalement l’éducation et la santé, les deux bêtes noirs de tout gouvernement, permet de bien saisir de quoi est constitué ledit modèle. Je vous le résume en deux mots : Équilibre et responsabilité.

Du côté de la santé tout d’abord, puisque j’en parlais lundi, nous avons affaire à un système dont le financement se fait à l’acte, plus vous avez de patients plus vous avez de fonds, le patient devient donc une source de revenu et non une dépense et les hôpitaux ont tout intérêt à les traité le mieux possible. Cela dit, tel que mentionné dans mon dernier billet, tout ne dépend pas que du type de financement. La responsabilité est distribuée. Il y a des agences régionales et un ministère certes, mais le gros des responsabilités sur les décisions d’allocation de budget et d’administration relève des hôpitaux eux-mêmes. Ils sont mis en compétition pour attirer les patients, mais il n’y a pas de privé dans le système, tout est public. Par contre, la Suède a mis en place une agence non-gouvernementale chargé d’évalué les performances des différents points de services. Elle détermine le temps et le coût moyen des meilleurs et l’impose l’année suivante à tout le monde, le système n’a donc d’autre choix que de s’améliorer. Pire encore, si un hôpital n’est pas en mesure d’offrir les soins dans le délai prescrit elle doit référer le patient à un autre établissement et défrayer elle-même les coûts.

Du côté de l’éducation on retrouve à peu près le même modèle, l’argent suit les élèves, les écoles administrent leur budget et il y, encore ici un organisme non-gouvernemental qui évalue les performances des écoles et le tout est 100% gratuit – jusque où? Je ne sais pas. Cela dit, il y autre chose de très intéressant dans ce modèle. Tenez-vous bien : Tout le programme du primaire, tout, tient sur à peine vingt pages! Ça vous surprend? C’est le contraire qui est ridicule, comment en sommes-nous venue à avoir de besoin de 500 personnes pour nous dire qu’il faut apprendre à lire et à compter au primaire!

À travers tout ça, nous avons droit à quelques rappels historiques sur le modèle, oui le syndicalisme a baissé, de 80 à 70% (ou là-là), mais aussi un rappel sur le fait que les négociations patronales syndicales se font toujours (même si la donne a changé) de façon équilibré. Les patrons ne veulent pas trop en donné, mais sont conscient que les gens doivent avoir de l’argent pour faire rouler l’économie et les syndicats en veulent toujours, mais sont, de leur côté, conscients que les entreprises du pays doivent maintenir une certaine compétitivité internationales si elles ne veulent pas disparaitre. Équilibre et responsabilité…

Pour terminer, je m’en voudrais de ne pas souligner que pour ces deux experts, les pays scandinaves n’ont aucunement pris un virage à droite comme le laisse souvent entendre la droite au Québec même s’ils ont procédé à de grands changements depuis les années 1990 – des changements qui reposent surtout sur la décentralisation. Ces changements important visait surtout à rendre l’État plus efficace et non à le déplacer vers la droite. Bref, le modèle scandinave est toujours d’actualité et il est de gauche efficace, qu’on se le dise.

.jpm

14 nov. 2011

Et pendant ce temps chez les politiciens – bis

Pendant que certains manifestent, que d’autres s’indignent et que d’autres encore chialent tout en se demandant par quel bout commencer pour changer le monde – oui, oui, c’est moi ça, certains passent à l’action.

(Je ne dis pas que toute cette agitation est vaine, loin de là, d’ailleurs je considère que les manifestations tout comme les écrits contribuent tous dans une certaine mesure à faire bouger les choses, à faire circuler les idées et à mettre éventuellement une certaine pression sur les décideurs, mais bon, ce n’est que pour montrer qu’il y a deux côtés à cette médaille et que les politiciens ne sont pas toujours les apathiques que l’on décrit. Cela dit, à chacun son rôle selon ses talents)

En effet, le dernier sommet de l’APEC (Coopération Économique Asie-Pacifique), les vingt-et-un pays membres ont voté une résolution plafonnant les droits de douane à 5% pour les produits utiles à la protection de l’environnement et abaissant à zéro ceux sur les produits écologiques.

Ceci devrait non seulement permettre au petits exporteurs de produits écologiques de trouver de nouveaux marchés et d’être plus compétitifs, mais également d’augmenter les échanges et donc la production d’une foule de produits verts allant de la cartouche d’encre recyclable aux pièces d’éoliennes.

Du côté québécois, on apprenait ce samedi que plusieurs hôpitaux au Québec avaient, sous l’impulsion du gouvernement Charest,  avaient commencé à chiffrer le trajet des patients chez-eux pour se préparer au financement par activité (ou financement inversé comme je l’appel). Vous connaissez l’idée, j’en parle depuis des années, c’est dans la plateforme de la CAQ et maintenant il semble que pour bien des directeurs d’hôpitaux le changement est inévitable et c’est une bien bonne chose.

Les patients cesseront d’être vus comme une dépense et deviendront source de revenu. Évidemment l’article du Devoir, nous sert quelques avertissements, l’idée fait encore peur. Certains ne voit pas comment cela va faire baissé les coûts d’autres ont peur qu’il s’installe un certain favoritisme pour les cas payants, etc.

Comme dans bien d’autres changements politiques, si l’idée n’est appliquée qu’à demi ça ne donnera pas les résultats escomptés. Il s’agit ici d’un système élaboré par la Suède et il fonctionne très bien quand tout est correctement mis en place. Je reviendrai sur ces détails demain. Mais déjà l’exercice en cours permet des constats intéressants comme le fait que les traitements pour un asthmatique léger coûtent plus cher que ceux pour un asthmatique modéré… Bien content de voir que ça progresse de ce côté-là.

Demain, les rouages du modèle scandinave.

.jpm

10 nov. 2011

L’éducation de demain

Je vous ai déjà parlé de Khan Academy à quelques reprises. J’ai parlé des avantages, la capacité de progresser seul, la capacité de retourné voir les explications, les exercices intégrés, la progression suivant la compréhension de l’élève et surtout le temps et les outils que cela donnait au prof pour faire des interventions personnalisé…

Khan Academy c’est déjà bien, mais plusieurs autres entreprises travail à pousser ces changements encore plus loin. Ça ne parait pas encore, mais l’enseignement est sur le point de changer radicalement.

Nolan Bushnell, fondateur d’Atari et visionnaire du jeu vidéo, est en train de travailler, avec beaucoup de moyens, sur le développement de jeux d’apprentissage qui selon ses dires pourrait permettre aux élèves de passer à travers leur secondaire en un an!

Et, il n’est pas seul, la compagnie Knewton test ces jours-ci, un nouveau logiciel d’apprentissage qui ressemble un peu à ce qui se passe sur le site de Khan Academy, mais en version adaptative!

Chaque élève a son profil, le logiciel lui donne donc des explications adaptées à ses méthodes d’apprentissages, à ce à quoi il réagit le mieux. Il va ensuite lui proposé une série d’exercices pour tester son niveau d’apprentissage avant de le faire passer à la notion suivante. Les exercices proposés sont évidemment adaptés à ses propres difficultés et, encore ici à ce qui fonctionne le mieux avec lui.

L’enseignement est donc totalement adapté au style de l’élève. Mais il fait encore plus. Le logiciel va lier entre eux les élèves qui sont dans le même module et qui pourrait être susceptibles de s’aider puis il va aller encore plus loin en étudiant tous les élèves dans le système et en se servant de cette connaissance pour raffiner ses les profils qu’il établit et ainsi cerner encore mieux les besoins de l’élève et le type d’explications et d’exercices qui lui conviennent.

Le système de Knewton peut être utilisé tant comme support pour faire des devoirs que comme outil d’enseignement. Reste à voir ce que les profs voudront en faire, mais à mon sens ils n’auront pas le choix. Si la moitié des élèves progresse beaucoup plus vite que l’autre avec ce type de logiciel, tout le monde va devoir s’y mettre…

.jpm

9 nov. 2011

À la poursuite de la non justice

Le 27 octobre dernier, Dany Villanueva était acquitté d’une accusation de vol qualifié par la juge Bourdeau. Motif de l’acquittement? Les policiers aurait arrêté Villanueva et ses comparses sans motif valable.  Les policiers ont intercepté une voiture dont les occupants répondaient à la description des assaillants et après une courte fouille ils ont trouvé une fausse arme et le médaillon dérobé.

Ils ont agis sur la base de soupçons d’accord, mais il s’avère que ce furent d’excellents soupçons puisqu’ils sont tombés sur les voleurs! La voiture a été interceptée à l’angle de Saint-Denis et Sainte-Catherine, un des coins de rue les plus achalandé à Montréal, ils ne l’ont tout de même pas choisi au hasard cette voiture! Et, oui, il y avait deux noirs à bord, mais il y avait aussi 3 blancs! Et je le répète les occupants de la voiture correspondait au signalement!

Il y a quelques semaines Armande  Côté a, quant à elle, été acquitté du meurtre de son mari par la cour suprême du Canada parce que les policiers qui l’on arrêté avait pénétré sans permission chez la dame et procédé à des fouilles sans mandat.

La femme a même reconnu avoir tué son mari, mais qu’à cela ne tienne, les policiers ont « détruits » la preuve et invalidé la confession en ne respectant pas à la lettre les droits de la femme!

… Je vous épargne le chapelet assez long et intense de jurons qui me viennent à l’esprit et tout le dégoût que ces cas m’inspirent…

Comment en sommes-nous venu là, les juristes ont-ils perdu la tête? Comment une petite faute d’un policier peut-il être mit sur le même pied d’égalité qu’un meurtre? Un blâme n’aurait-il pas suffi?

Et d’ailleurs pourquoi est-ce que l’on gracie l’accusé plutôt que de punir le policier? En quoi est-ce que le fait que le policier ait arrêté une voiture sans motif (sic), ou qu’il soit entré sans mandat change le fait que le médaillon était dans le coffre ou que la dame ait tiré une balle à bout portant dans le crâne de son mari?

Au même titre que la financiarisation de l’économie on assiste à une judiciarisation de la justice. La lettre de la loi est devenue plus importante que l’esprit de la loi. Et après on se demande pourquoi les gens ont perdu confiance en leur institutions.

Bande de cave… Osti de criss de bande de cave!

.jpm

7 nov. 2011

Et pendant ce temps chez les politiciens

Pour faire suite à ma série* sur les mouvements d’occupation qui réclament des changements tant du côté fiscal que politique des grandes institutions qui nous gouvernent, je fais un petit saut du côté des avancées en la matière.

Je ne sais pas si on peut vraiment lier la vague de protestation aux récentes décisions dont je m’apprête à vous faire part, mais je crois bien que certaines d’entre elles seront peut-être mises en place plus rapidement et peut-être, dans certains cas, avec un peu plus de dents.

Alors, voilà, cette fin de semaine nous apprenions que le gouvernement américain avait rendu pas moins de 390 00 bases de données gouvernementales disponibles au grand public, accessible, pour l’instant avec plus 1 100 logiciels différents. On apprenait également que le gouvernement du Québec – bien qu’à la traine comme souvent – avait l’intention d’emboîté le pas à cette révolution de l’ouverture qui s’annonce planétaire, ou du moins très largement rependue en occident.

Autre point intéressant, le rapport de la dernière réunion du G20, sous la direction de Nicolas Sarkozy, vient encore une fois de condamner les paradis fiscaux. Ceux-ci tombent rapidement depuis quelques années – enfin, ils sont beaucoup plus transparents, ce qui permet aux autres pays de savoir qui s’y cache – et le derniers restants, au nombre de onze selon M. Sarkozy seront marginalisé s’ils ne coopèrent pas.

D’accord, tout n’est pas parfait, mais certaines choses bougent. L’économie n’est pas dé-financiarisé, loin de là, mais il semble quand même y avoir un certain mouvement dans la bonne direction.



Dans ce long billet intitulé 16 octobre : Pour la suite du monde où je pouvais sembler me situer bien loin de préoccupations de gens qui campent à Wall Street, je mentionnais, entre autres, le passage à une semaine de travail de 21 heures.

Nous produisons trop et nous consommons trop, réduire notre semaine de travail serait donc une solution simple à ce double problème. Cela dit, la semaine de 21 heures aurait également un autre grand avantage, celui de nous libérer plusieurs heures par semaine – des heures que nous pourrions consacrer à notre système démocratique.

Avec  une dizaine d’heure par semaine il ne serait pas impensable pour tout citoyen de travailler sur des projets gouvernementaux. L’accès aux données dont il est question plus haut est un autre morceau de l’équation. Avec du temps et des données, il est beaucoup plus aisé de donner un avis éclairé sur un sujet et de participer au débat. À partir de là on peut facilement imaginer un système où la démocratie s’exprime à travers une participation citoyenne largement accrue.

.jpm

*Indignation, causes, résultats, solutions.

4 nov. 2011

Indignation : les solutions

Je complète ici ma série sur l’indignation qui gagne le monde occidental suite à l’importante financiarisation de l’économie. Après avoir exposé les causes, présenté les résultats, je regarde du côté des solutions.

La réponse à cette financiarisation de l’économie passe bien sûr par la réglementation, mais quelle réglementation? Et, notons au passage que le milieu financier est de loin l’industrie la plus règlementé sur la planète et dans tous les États. Le seul fait de suivre « l’innovation » économique du milieu est suffisant pour occuper bien des législateurs – je mets innovation entre guillemets parce que cette innovation sert dans bien des cas à contourner les règles en place.

La solution la plus connue c’est la taxe Tobin qui serait applicable sur les transactions financière. Bien sûr cette taxe serait refilé aux consommateurs et ne serait utile que pour ralentir les transactions et ne devrait s’appliquer que sur certains type de transactions sinon elle va augmenter tous les frais de façon uniforme ne changeant donc rien à l’attrait de produits dérivés et autre investissement hors de l’économie réelle. Par contre si elle est bien implantée et balancé elle pourrait théoriquement ramener les rendements des investissements dans l’économie financière au même niveau que ceux fait dans l’économie réelle – on parle alors d’une taxe très importante et fortement dissuasive qui pourrait servir à financer un nombre incroyable de programmes. Le problème c’est bien sûr de la faire adopté et de la faire appliquer par tous les pays de la planète…

Une autre solution et celle-là me vient de mon père, serait de modifier l’imposition sur les placements de façon à privilégier les placements dans l’économie réelle et encore plus ceux fait dans l’économie locale. Mis simplement on pourrait imposer 100% des gains pour les placements financiers, 75% des placements dans l’économie réelle et 50% des placements dans l’économie réelle locale. Cela dit, ces mesures pourraient rendre les titres des entreprises locales encore plus volatiles, ce qui n’est pas nécessairement une bonne chose puisque les gens cherchent généralement la stabilité. D’un autre côté cela pourrait ouvrir la porte à de nouveaux titres indiciels.

Bien sûr, inciter les acteurs du milieu à investir dans l’économie réelle n’est qu’un début car si les inégalités ont été fortement poussées à la hausse par la financiarisation de l’économie, il n’en demeura pas moins qu’elle existait déjà et que pour répondre aux principales revendications des gens qui occupent divers place publique dans le monde c’est à la distribution de la richesse et du pouvoir qu’il faut s’attaquer tout en s’assurant que le rôle de l’État et bien défini et qu’il a la capacité et les moyens pour jouer ce rôle*.

.jpm

*Ouf, tout un programme, j’ai l’impression que je vais devoir y revenir…

3 nov. 2011

Indignation : les résultats

Pour faire suite à mon texte sur les causes de l’indignation mondiale qui se fait entendre dans les grandes villes depuis le mois d’octobre, je vais tenter de présenté les résultats de la financiarisation de l’économie.

La base est bien connue, plus grande disparité des revenus, classe moyenne qui s’effrite, rôle des gouvernements remis en question, délocalisation, chômage, appauvrissement, etc.

Le mécanisme est relativement simple, j’en ai parlé dans mon premier texte. Les gens comme les entreprises et surtout les grandes agences de placement mettent leurs sous dans des produits dérivés, spécule sur le cours des monnaies et les produits de base tout en investissant moins dans ce que l’on appelle l’économie réelle, celle qui est constituée de vraies entreprises qui font de vraies produits et qui font travailler pas mal plus de gens par million de dollar généré.

Cette attitude, couplé à ce que je nommerais l’économisme du social et du politique (le fait que tout est maintenant jugé à l’aune de sa rentabilité à court terme) et à la demande croissante de profits élevé (cette demande étant bien sûr due au fait que les entreprises doivent rivaliser en performance économique avec les autres type de placement) conduit à tout le reste.

Tout est économique alors non seulement la richesse se concentre, mais également le pouvoir puisque qui a de l’argent a de l’influence. Aujourd’hui au États-Unis, la banque JP Morgan Chase a beaucoup plus de pouvoir que General Electric. La demande de profits élevés conduit à une accélération de la délocalisation… Même les Chinois commencent à délocaliser, c’est trop cher chez eux!

Et, au bout du compte, ce sont également les gouvernements qui écopent puisqu’ils doivent rivaliser entre eux avec des baisses d’impôts et autres pour attirer les entreprises et éventuellement créer de l’emploi. Mais ça ne fonctionne pas toujours autant qu’on le voudrait alors il faut couper dans les services, c’est un cercle vicieux. D’autant plus que le message de droite voulant qu’il faille beaucoup de riches pour créer de la richesse (puisque c’est supposément eux qui investissent et crée des entreprises – rien n’est moins sûr aujourd’hui quand on peut en deux clics de souris investir à l’autre bout de la planète), on ne fait qu’accentuer les inégalités

Le pire c’est que les inégalités de revenu coûtent cher aux gouvernements*, il a été démontré à plusieurs reprises que plus un pays est inégale plus il y a de la violence, de la maladie, du décrochage, etc., des dépenses que doivent assumer les gouvernements en taxant plus à tous les paliers appauvrissant d’avantage les moins nantis et laissant le champs libre aux riches d’user de rabais fiscaux…

Bref le résultat de cette financiarisation est clair, c’est l’appauvrissement de la majorité et le déplacement des fonds ailleurs que dans les mains des travailleurs.

.jpm

* Une excellente présentation sut TED à ce sujet.

2 nov. 2011

7 milliards d'humains

Lundi dernier, l’humanité a officiellement franchis le cap des 7 milliards de membres actif. On a vue plusieurs reportages sur le sujet. Pour ma part j’ai bien aimé la page du Guardian qui calcul le nombre approximatif d’humains à notre naissance, ça donne une idée de la vitesse fulgurante à laquelle la population mondiale a augmenté.

Un autre reportage qui m’a bien plus c’est celui du National Geographic présenté sur le site de Wired. Il s’agit de quelques bonnes photos commentés et de deux petites vidéos présentant quelques statistiques intéressantes.

Sinon il y a le grand reportage du journal Le Devoir. Je ne l’ai que parcouru rapidement, mais ça m’avait l’air fort intéressant.



Il y a bien des choses à dire face à cette montée en nombre de l’humanité. Notre pression sur la planète, notre capacité à vivre ensemble, les défis liés à la nourriture et à l’eau potable et les conditions de vie de centaines de millions d’entre nous, méritent notre attention.

Cela dit, je ne crois pas avoir grand-chose à ajouter sur le sujet, vous connaissez déjà mes positions pour l’avenir du monde… Plus vert, mon consommateur, plus éco-énergétique.

Je vous laisse donc cultiver ce vertige des grandeurs à travers les divers articles et vidéos proposés, l’important n’étant pas la source mais bien le sentiment et les vues d’ensemble qu’ils procurent.

.jpm