30 oct. 2012

Je ne suis pas très « vécu »

Généralement je me fous pas mal de ce que Marie-Mai met sur ses toasts, je ne suis pas au courant des derniers potins et je suis encore moins lecteur des pages de « vécu » dans les divers journaux et magazines que je lis.

Je me suis cependant surpris ces derniers jours par deux reprises à lire ce genre de texte dans Le Soleil. Le premier texte portait sur cette jeune femme retrouvé morte dans un stationnement du quartier Saint-Roch. Une jeune femme tombée dans la drogue et la prostitution qui essayait de s’en sortir, mais qui a malheureusement fini par être emportée par son addiction. Le second texte portait sur une vieille dame qui après avoir fermé sa maison close continue à 85 ans sa vie de noctambule en tenant un petit bar clandestin dans son 2 et demie sur René-Lévesque.

Je suis comme tout le monde, j’ai bien les anecdotes surtout si elles sont drôles. J’aime moins le vécu parce que souvent ce n’est pour moi que de l’étalage de bons sentiments, des histoires qui font mentir les statistiques et qui détournent l’attention.

Reste que les faibles pourcentages, les demi-pourcents de la population, les grenailles non-significatives représente tout de même une partie de la population et que ça fait du bien des fois de mettre un visage, une histoire sur ces fractions de statistiques.

S’il ne faut surtout pas perdre la vision d’ensemble, il faut savoir voir les détails et c’est ce que cette lecture inhabituelle m’a rappelé.

C’est d’ailleurs là que se situe toute la difficulté de l’intervention en marge de la société. Un système de garderies à 7$ ce n’est pas parfait, mais ça convient à une grande partie de la population. Par contre l’aide aux itinérants se doit pratiquement d’être personnalisé. Il n’y a pas deux cas semblables. Certes les soupes populaires et les refuges profitent à tous, mais quand on parle de réinsertion, c’est pas mal moins évident et bien sûr, ça coûte cher.

Ces soins, ces suivis sont très coûteux et en y investissant collectivement on se retrouve vite devant des problèmes éthiques insolubles. On ne peut pas laisser les gens mourir d’overdose à tous les coins de rue d’un autre côté les plans d’intervention grugent des ressourcent qui pourraient être mises ailleurs. Je vous donne un exemple avant que l’on me lance des tomates.

Aux États-Unis, on a évalué de lourds cas d’acholiques. Certains étaient des sans-abris qui coûtaient une petite fortune en soins de santé à l’État. À chaque semaine ils se retrouvaient à l’urgence suite à des chutes ou autre et bien sûr comme ils sont sans-abris il y avait souvent des complications… En terme monétaire il était beaucoup plus rentable de leur payer un appartement pour les stabiliser et leur donner une chance de repartir que de les voir débarquer aux urgences à toutes les semaines, mais les autorités se sont vite rendu compte du précédent que cela créait. Ils aidaient les acholiques en leur payant un appartement, mais laissaient, par exemple, des femmes monoparentales élever leurs enfants seul tout en se tapant deux emplois pour arriver. Bref, il y a un équilibre à trouver entre les mesures qui conviennent à tous et celles qui sont personnalisées.

Je ne suis pas très « vécu », mais de temps à autre, je crois qu’il est important de se rappeler ces gens qui vivent en marge afin de sortir de l’homogénéité des statistiques et de bien voir toutes les facettes de nos sociétés.

.jpm

25 oct. 2012

Débat gauche droite – un bon exemple

Le débat gauche droite est un peu plus présent au Québec depuis quelque temps. Il ne se fait plus à mots couverts et uniquement sur les grandes orientations des partis. Mais au-delà de cette mise en mot un peu plus corsé et du questionnement plus claire sur la place du gouvernement (et pas nécessairement sa taille, moi aussi je trouve qu’il a beaucoup enflé), les débats sur des enjeux spécifiques sont encore rare.

Heureusement, il y a quelques personnalités publiques qui prennent le temps de débattre de réels enjeux, c’était le cas hier d’Éric Duhaime et de Françoise David sur les ondes de CHOI RadioX Montréal.

Le débat portait sur le prix unique du livre et il a été fort intéressant. Mme. David et Québec Solidaire sont pour la mise en place d’un prix unique du livre. M. Duhaime est contre puisque cela se ferait, disait-il, contre l’intérêt du consommateur. Il a même été vérifier des prix. Les exemples sont parlants, mais peut-être pas si représentatif. Mais peu importe, les livres vendu chez Costco sont sensiblement moins cher qu’à la librairie du coin.

Alors M. Duhaime, dénonce la décision comme étant injuste pour ceux qui n’en n’ont pas les moyens. Mme. David répond alors que le prix unique n’est bon que pour neuf mois durant lesquels Costco pourra au plus donner un rabais de 10% sur le prix suggérer. Ensuite libre à eux de vendre au prix qu’ils désirent. Mais, de rétorquer M. Duhaime, ce n’est pas juste, vous être train de demander aux pauvres d’attendre plus longtemps que les autres pour avoir un livre.

C’est vrai, répondra Mme. David, mais si vous saviez comment ils attendent pour tout M. Duhaime, les livres ce n’est certes pas leur préoccupation principale. M. Duhaime n’a pas relever voyant probablement à cet instant l’insignifiance de son argument.

Puis ils sont entrés dans le vrai débat, celui de l’intervention gouvernementale dans le libre marché. Pourquoi règlementer le prix du livre, pourquoi faire payer plus cher au consommateur? Pour sauver les librairies. Parce que la concurrence que mènent les Costco de ce monde est déloyale. Ils ne vendent que quelques titres à grands rabais bouffant une importante part des ventes des librairies.

Qu’on soit d’accord ou pas avec les arguments de la gauche ou de la droite, il est intéressant de voir, à mon sens, comment un gouvernement présent, fort, de gauche, contraste énormément avec une grosse machine étatique. Ça ne coûte pratiquement rien à l’État à mettre en place.

Par contre le prix unique du livre a un coût pour le consommateur, on vient répartir un certain coussin pour les libraires et la chaîne du livre (qui est très peu subventionné) pour maintenir un certain standard dans les librairies une certaine offre pour ledit consommateur, une offre qui pourrait sérieusement décliner si on ne leur donne pas un petit coup de pouce.

.jpm

23 oct. 2012

Écologisme et fusion à froid

L’apparition d’un programme politique écologiste sérieux et crédible est de plus en plus nécessaire. La planète se réchauffe, nous utilisons ses ressources plus vite qu’elle ne peut les renouveler et nous sommes sur une pente de croissance absolument insoutenable.

Il ne s’agit pas ici de prôner un retour à la terre ou à l’époque médiévale, il s’agit simplement de mettre en place des balises et de méthodes de production qui garantissent le maintien de l’équilibre naturel de la planète. Il faut cesser de surconsommer et arrêter de brûler nos ressources à la vitesse grand V. La croissance infinie basée sur la consommation de biens matériel est impossible, il faut juste faire entrer cette réalité dans l’équation.

Pour beaucoup, le problème actuel c’est le pétrole ou l’électricité nucléaire. C’est vrai que c’est polluant et que notre économie est en très grande partie propulsé par le pétrole, mais tout le problème n’est pas là. On parle ces jours-ci de l’avènement dans les prochaines années de la fusion à froid.

Parenthèse : Je sais, ça fait 15 ans qu’on parle de cette énergie comme d’un mythe, mais la science a progressé de ce côté-là aussi. Aujourd’hui on vend des mini-centrales électriques, basées sur ce principe, qui tiennent dans un petit container et qui peuvent produire jusqu’à 1 mégawatt*.

Cela dit même avec une énergie aussi propre et pratiquement gratuite, nous ne sommes pas sortie du bois. En fait l’avènement de ce type d’énergie est peut-être plus un problème qu’une solution puisqu’elle peut, à terme, permettre une consommation encore plus grande des ressources de la planète.

C’est pourquoi peu importe les développements à venir l’écologisation de notre politique est plus que nécessaire. De nombreux pas ont déjà été faits. Les cours d’eau sont protégés, la guerre contre les pluies acides a été gagnée, mais ce n’était là qu’une goutte d’eau dans l’océan, il faut aller plus loin, beaucoup plus loin, c’est l’équilibre planétaire qui de plus en plus sera en jeu.

Malheureusement pour l’instant, entre les partis verts qui sont souvent peu développés ou trop verts et les tenants  de la solution technologique, la pénétration de cette idée n’est que trop lente, mais plus on en parlera, plus elle sera entendue et plus elle aura de chance de se retrouver au cœur du débat.

.jpm

*Pour le plus curieux, le côté physique de la réaction se trouve dans des articles sur le LENR (Low Energy Nuclear Reaction).

19 oct. 2012

La grande évasion

Hier je suis allé grimper sur l’heure du dîner. Je suis entré une heure plus tôt, j’ai mangé rapidement au bureau et je suis sorti faire un problème que j’avais travaillé la fin de semaine passée sans réussir à l’enchaîner – un très beau V6, mon premier.

Au retour, alors que je filais sur la 73 entre Stoneham et Québec, qu’à la radio Marie-Louise Arsenault évoquait l’Ouest Américain de Jack Kerouac et que le soleil emplissait ma voiture, je me suis surpris à rêver de cette grande évasion, de ce voyage quasi initiatique qu’est la traversé de l’Amérique.

J’ai toujours rêvé de faire cette traversé, peut-être même sans le savoir au début. En fait, nous y rêvons tous sous une forme ou une autre. Tout laisser derrière pour partir pour ce long voyage qui nous fera découvrir mille et une beautés, mille et un paysages…

Je crois que j’y rêve encore plus depuis que j’ai découvert l’escalade et les coins magnifiques qu’elle m’a fait parcourir. J’y rêve encore plus depuis que je fais du vélo de route, du vélo de montagne de la marche de grand sentier. J’y rêve encore plus depuis que je connais la destination finale, le Pacifique et les grands espaces qui nous en séparent.

Le rêve est toujours présent, mais la forme change. Si c’était au départ un voyage de gars à rouler toute la nuit, à bouffer des kilomètres à la tonne, ne s’arrêtant que pour grimper ou faire un peu de tourisme ça et là, aujourd’hui c’est plutôt un voyage de couple aventureux où ont fait une foule de petits détours. Un voyage d’arrêts fréquents pour explorer un site de bloc, un secteur de vélo de montagne ou un petit village. Un voyage où on flâne dans un café le matin plutôt que de se tape un petit muffin de station de service en roulant. Un voyage où la pluie est une occasion de rester au lit plutôt que rouler encore plus.

Moi aussi j’ai envie de ces errances à la Kerouac. Ne voulons-nous pas tous le côtoyer sur la route? Vivre ce frisson de la vie immédiate, intense. Ce sentiment d’être à la fois perdu et en plein contrôle, ne sachant pas où l’on va exactement mais connaissant parfaitement la direction.

La grande évasion, c’est un concentré de vie. C’est l’inverse du quotidien où l’on répète sans ces les mêmes activités à la course dans un présent qui s’étend à l’infini.

Hier j’y ai goûté un bref instant, un bref instant qui un jour durera, je l’espère, plusieurs semaines…

.jpm

18 oct. 2012

Low information voters

Le terme est apparu dans le milieu des années 1990 pour désigner les voteurs qui ne s’informent que peu de la politique, qui souvent vont se laisser avoir par la rhétorique simpliste des politiciens et qui vont finir par voter sur de vagues impressions.

J’ai découvert ce terme la semaine dernière en écoutant Real Time, le magazine humoristique et politique de Bill Maher sur HBO (Des versions audio des émissions sont disponible sur Google Reader – et il y a une foule d’extraits sur YouTube pour ceux qui voudrait voir de quoi il en retourne). À peu près au même moment où ma belle-mère vendait sa seconde maison, une vieille demeure reçue en héritage de sa mère. J’ai alors eu droit à une belle démonstration de ce qu’est un low information voter.

Je vous avais parlé il y a quelques semaines de ce commis de dépanneur qui pensait que l’industrie gazière voulait poursuivre le gouvernement parce que ce dernier voulait hausser les impôts de façon rétrospective… Hé bien le cas de ma belle-mère est à peu près semblable.

Elle veut vendre sa maison et comme elle ne s’informe et ne comprend la fiscalité qu’à moitié, comme bien des gens, elle a cru que les récents changements proposés par le gouvernement Marois allaient l’amener à payer 50% d’impôts sur son gain en capital.

Bien sûr elle a tout faux. Les gains en capitaux ne sont pas imposés à 50%, c’est 50% du gain en capital qui est imposable – importante différence! Mais il y a pire. Elle croyait également que payer l’impôt sur ce gain immédiatement revenait au même que de la payer plus tard en le sortant d’un REER.

Autre erreur importante. Pour qui sait comment bien utiliser ses REER, il peut à la fin payer largement moins d’impôts en le répartissant sur plusieurs années. Payer de l’impôt sur 100 000$ de gain en capital quand on gagne 50 000$ par an est bien différent d’en payer sur vingt  tranches de 5 000$ quand on est à la retraite et que notre revenu s’élève à 15 000$ par an.

Mais voilà, quand on s’informe trop peu on croit devoir payer 50% d’impôt sur notre gain en capital, on fustige le PQ parce qu’ils veulent monter ça à 75% et on finit par voter pour les Libéraux parce que l’on a une mauvaise impression basé sur un manque d’information.

.jpm

p.s. Les gens bien informé auront noté que dans cette chronique le PQ et le PLQ auraient très bien pu être interverti sans changer quoi que ce soit au sens du message.

12 oct. 2012

PQ, vers un fiasco total ?

J’étais bien heureux de ne plus voir les Libéraux au pouvoir, le copinage avait bien assez duré et il était temps d’avoir un peu de sang neuf, une nouvelle vision des choses, un regard neuf.

Mais depuis leur arrivé au « pouvoir » le PQ ne cesse d’accumuler les bourdes. Sont-ils en train de se diriger vers le mandat le plus court de l’histoire?

Déjà avec la hausse d’impôt rétroactive, ils s’étaient mis le pied dans la bouche. On peut bien vouloir faire participer les plus riches un peu plus à l’assiette fiscale. De toutes façons le ministre, Nicolas Marceau, l’avait bien expliqué, depuis près de 10 ans on a demandé de faire plus à la classe moyenne sans réellement ajusté du côté des plus riches, il était temps de balancer le tout. Bien sûr on peut être pour ou contre la taxation accrue des riches, mais de faire des hausses rétroactives, ça ne se fait tout simplement pas, c’est changer les règles en plein milieu du match…

Ensuite il y a cette sortie de Mme. Malavoy sur l’enseignement de l’anglais. Pour une fois que les Libéraux avait fait ce qui devait être fait, les Péquistes veulent mettre tout ça veille. Il y a des centaines de profs et des centaines d’écoles qui ont déjà mis des efforts colossaux pour mettre en place la transition, tout ça nous a déjà coûté cher et là, maintenant que nombre d’entre eux sont prêt, le PQ va leur dire d’attendre, de mettre tout ça sur la glace, il va les empêcher d’aller de l’avant alors que dans une multitude d’école se programme se donne déjà depuis plus de 10 ans!

C’est à croire qu’ils ne réfléchissent pas du tout aux conséquences de leurs décisions!

Pire encore, Mme. Malavoy frappe de nouveau ce matin en disant qu’elle veut couper les subventions aux écoles privées qui font de la sélection. Encore ici, il est possible de débattre sur les subventions aux écoles privées. On peut vouloir les maintenir ou les diminuer, ça se discute. Mais couper les vivres aux écoles qui font de la sélection c’est de la pure folie.

Ça ne prend pas la tête à Papineau pour comprendre que s’il n’y a plus de sélection par les notes, ce sera un autre type de sélection – ou aucun à la limite, mais dans un cas comme dans l’autre on ne fera qu’inciter plus de gens à se tourner vers le privé et cela se fera, bien sûr, au détriment du public. D’autant plus que les élèves qui ont des problèmes scolaires sont en grande partie issus des classes populaires. Ce ne sont pas les jeunes de Sillery et Outremont qui ont de la misère à l’école, ce sont les jeunes de Limoilou ou Hochelaga…

Bref tout manque de sérieux et de réflexion. Le PQ va devoir réajuster le tir rapidement sinon, ils se dirigent vers un fiasco! Dommage parce que j’aurais bien aimé voir M. Lisée prendre un peu plus de place et éventuellement être vu comme un bon candidat pour remplacer Mme. Marois qui, quoi qu’on en pense, ne passe visiblement pas dans l’électorat.

.jpm

10 oct. 2012

Le poids des chinois

La semaine dernière c’était la fête nationale en Chine. Tout le monde à trois jours de congé et beaucoup de chinois prennent en fait la semaine entière de congé, c’est une des deux « golden week » chinoises – la seconde ayant lieu au printemps.

Ayant une bonne part de notre clientèle en Chine, les « golden week » sont plutôt tranquilles chez-nous. En fait, ils sont très tranquilles. Les courriels tombent pratiquement à zéro et nous avons même droit à quelques journées sans commandes aucune.

Cela serait compréhensible si quatre-vingt pour cent de nos ventes étaient faite en Chine, mais elle ne compte que pour environs un tiers.

Voilà qui exprime bien tous le poids de la Chine dans notre économie. Car si les affaires tournent tant au ralentis quand ils sont en congé c’est que non seulement nos ventes directes sont affectées, mais qu’une large part de nos ventes sont liées de près ou de loin au « marché » chinois. Les produits finaux ne sont certainement pas tous utilisés là-bas, mais il est clair qu’une partie importante d’entre eux transite là-bas.

On le sait déjà la Chine est le plus grand producteur de jouets, de photocopieurs et de composant électroniques au monde et il semble bien que peu importe le domaine, surtout en haute technologie, il y a une masse énorme de produits qui passent par-là que ce soit en parti ou en totalité.

Bref, on connait tous le poids théorique de la Chine, hé bien sachez que certains connaissent également le poids bien réelle de celle-ci.

.jpm

p.s. Cela dit, ça m’a permis de faire un peu de ménage et d’avancer plusieurs dossiers qui avaient pris du retard. J’ai déjà hâte au prochain « golden week »…

5 oct. 2012

Sommes-nous trop à gauche?

Vous entendez la plainte monter ces jours-ci. Les riches ne sont pas content, ils sont un petit 2% à gagner plus de 150 000$ par an, 92 000 personnes qui empochent à eux seuls 29 milliards de dollars annuellement, et ne parle pas de leur richesse accumulé. Reste qu’ils font beaucoup de bruit. Certains pensent même déménager leur entreprises et ou eux-mêmes sous de meilleurs cieux.

C’est vrai que l’on est très taxé au Québec, mais on a des programmes sociaux très généreux – dans lesquels, je me permets de le souligner, il faudrait faire du ménage.

Mais les riches n’en n’ont rien à faire de nos généreux programmes sociaux. Ils pourraient très bien vivre sans ceux-ci et, en fait, ils semblent croire qu’ils vivraient même mieux sans ces derniers puisqu’ils en financent une bonne partie.

Je suis bien conscient comme un peu tout le monde – enfin je l’espère – que tout ceci n’est qu’une question de perception puisqu’au bout du compte, que l’on soit ici, en Ontario ou aux États-Unis ça fini par nous coûter la même chose. Ce que l’on ne paye pas collectivement, on le paye individuellement. Soins de santé, service de garde, même la pauvreté relative des plus pauvres coûte aussi cher sinon plus à la classe plus aisée aux États-Unis.

Cela dit, c’est vrai qu’il y a quand même quelques petites différences. Pour les pauvres c’est pas mal plus difficile aux États-Unis. Pas d’assurance maladie, période de chômage très courte, salaire minimum quasi inexistant. Et ici, être riche, c’est plus chiant, il y a moins de façons de contourner ses obligations fiscales et, oui, les retenues globales sont plus élevées.

Mais sonnes-nous trop à gauche pour autant?

Du côté de la perception et d’une polarisation que l’on pourrait qualifier de simpliste de l’électorat il semble que oui. La montée de la droite semble le démontrer, tout comme cette levée de bouclier contre une taxation que l’on dit excessive des riches.

C’est vrai qu’ici on a de généreux programmes. C’est aussi vrai qu’ils nous coûtent cher, mais d’un autre côté, le principal portefeuille social, la santé ne nous coûte que 12.7% du PIB alors qu’il en coûte 18% aux États-Unis avec un système livré au privé. Voilà au moins un dossier où le publique coûte moins cher. Mais ce n’est peut-être pas le cas partout.

Il faut dire qu’il y a aussi les magouilles gouvernementales qui coûtent très cher. Un petit exemple bien simple. Il y au Québec un organisme à but non-lucratif qui gère le catalogue des livres disponible au Québec. Cela nous coûte pour l’ensemble des librairies et bibliothèque de la province un gros 290 000$ par an. C’est vrai, c’est encore trop cher, tout cela devrait être automatisé et coûter trois fois rien, mais sachez également que juste avant de déclencher les élections le parti Libéral à consentis à une entreprise privé un prêt de 3 millions de dollars, soit 10 fois ce que ça coûte présentement, pour développer une plateforme identique.

Voilà qui illustre bien les idéologies gauches droites. D’un côté on dit que 290 000$ par an c’est trop cher et donc que le public n’est pas efficace et de l’autre on a tellement confiance au privé que l’on finance les projets à des hauteurs totalement démesuré (ce qui permet en passant de faire des petits cadeaux aux amis du parti).

La gauche efficace, elle, aurait gardé l’organisme à but non lucratif et aurait débloquée un budget (250 000$ ce serait déjà beaucoup) pour qu’il puisse engager les experts d’une firme privée déjà existante pour améliorer le produit.

Bon, voilà, mais je ne réponds pas à la question. Sommes-nous trop à gauche?

À mon sens le système est bien comme il est, la couverture est bonne et suffisante, même si je changerais quelques trucs comme la formation continue pour les gens sans emploi. Cela dit, je crois qu’il y a une importante révision des programmes à faire. Il faut cesser de croire que tout cela est intouchable, prêter l’oreille aux perceptions, celle que les riches payent trop d’un côté certes et celle d’une grande partie de la population qui croit ne pas en avoir pour son argent, mais surtout, il faut ramener la cohérence dans l’appareil gouvernemental et orienter l’État dans une direction commune déterminer par quelques grands objectifs.

Malheureusement, bien que le PQ soit en train de faire une partie de la job de bras que les Libéraux n’ont pas voulu faire, je ne crois pas que ce soit le parti de « gauche efficace » dont nous aurions grandement besoin.

.jpm

p.s. Et puis une courte note gauche/droite sur la corruption : Plus le privé sera fort plus il y aura de la corruption (de l’influence dans ce cas-ci), plus gouvernement est présent par une législation touffue, plus il y aura de place pour la corruption. Ainsi comme pour le reste c’est une question d’équilibre et de perception…

3 oct. 2012

L’impôt du PQ

Depuis quelques jours j’essaie de me faire un avis sur les fameuses hausses d’impôts et de taxation sur le gain en capital que propose le PQ.

Honnêtement, ce n’est vraiment pas évident. D’une part parce que l’on est très serré et que l’on doit revenir un jour à l’équilibre et d’autre part parce que l’on est déjà très taxé. Mais, avant toutes choses, il me semble qu’il faut souligner que pour atteindre l’équilibre il y a deux voies. Celle de la taxation et celle de la diminution des dépenses et, à ce chapitre, une bonne, une vraie révision de programmes et des façons de faire serait plus que bienvenue. Je ne suis pas certain qu’il y ait tant de gras que ça, mais il y a certainement une multitude de pratiques qui ne sont pas rentables et de gens à qui on demande de mettre de l’énergie sur des projets inutiles.

Mais revenons à la taxation. D’un côté il y a les particuliers à qui on demande de faire un effort supplémentaire sur lequel il court toutes sortes de faussetés. La première étant bien sur le taux d’imposition. L’IRIS a pondu un excellent texte sur le sujet, mais en gros il faut savoir que personne au Québec n’a un taux effectif d’imposition de plus de 17.5%. D’ailleurs le taux d’imposition effectif est passé pour la tranche de gens gagnant 100 000$ de 16.9% en 2000 à 14.7% en 2009. D’un autre côté parler du taux marginal d’imposition ce n’est que la moitié de l’histoire, il faut aussi parler du fédéral et des retenues d’assurance-emplois, de RRQ et de régime d’assurance parental. Sans parler des taxes à la consommation.

Cela dit, mis à part l’impôt, toutes les autres retenues ne sont pas progressives et laisse pas mal plus d’argent à la fin du mois aux riches qu’aux pauvres. D’autant plus que pour ces dernier l’impôt marginal a cru entre 2000 et 2009 de près de 1%, on est loin de la baisse de 2.2% obtenus par les plus riches.

D’un autre côté nous avons la taxe sur le capital qui risque de faire mal aux petits commerçants. Michel Girard du journal La Presse a fait l’exercice avec un fiscaliste, le résultat est fort intéressant, mais à mon sens il est en marge du réel dans bien des cas. Sommer, comme il le fait, l’impôt total de chaque palier avant de conclure qu’il reste peu dans les mains de l’entrepreneur revient à calculer le profit de chaque étape de production pour un bien et considérer que le prix de celui-ci est largement trop élevé.

Reste qu’il y a un ménage à faire du côté du capital. Il n’est pas normal qu’une multitude de compagnie paye leurs dirigeants en actions et que ceux-ci ne soient ensuite imposés que sur 50% de leurs gains. Et ce n’est là qu’un petit échantillon des problèmes liés à ce concept de gain sur capital…

Mais voilà, au bout du compte, c’est une question d’équilibre et si une part des mesures peut contribuer positivement à celle-ci je ne suis pas convaincu que l’ensemble le fera. Comme ailleurs, un grand ménage devrait être entrepris.

Dernier point. L’équilibre dans la distribution de la richesse est très important et elle doit être bien faite car si ce sont principalement les riches qui investissent, ce sont les moins nantis additionné à la classe moyenne qui, en plus grand nombre, dépensent et font rouler l’économie.

.jpm