25 nov. 2011

La démagogie de M. Duhaime

Éric Duhaime y est encore allé d’une grande envolée démagogique (à 20min 58s) cette semaine en parlant du mouvement Occupons Montréal. Ironisant qu’il était finalement content de cette occupation, M. Duhaime se lance dans une série de leçons supposément apprises par les occupants au fil des événements.

Autour de la prise de possession impromptue d’une tente par des itinérants, les indignés ont appris, selon Duhaime, que la propriété privé ça existait et que ça avait son importance tout en soulignant que pour lui les indigné étaient pour que tout devienne public.

Ensuite avec un peu de bataille autour de je ne sais quoi, il mentionne qu’ils ont compris la nécessité d’un service d’ordre et l’importance des règles, eux qui selon lui n’en veulent pas.

Puis après le vol d’un sac plein d’argent, les indignés auraient compris l’importance des banques qu’ils dénoncent…

Et la dernière suit la décision par les indigné d’exiger un certain travail aux corvées quotidiennes pour avoir droit à sa part de la bouffe offerte par les banques alimentaires. Les indigné auraient donc, toujours selon M. Duhaime compris qu’il était bon de faire travailler les gens pour obtenir une rétribution.

Bref de dire le grand penseur Duhaime, « ils vont avoir appris plus en une semaine d’occupation, qu’en une semaine à l’université ».

Alors, un, les indignés ne sont pas là pour demander que tout devienne public, loin s’en faut. Ils se demandent simplement si l’influence du privé dans la sphère publique n’est pas devenue un peu trop importante. À voir comment les agences de notation déplace les gouvernements en Europe ces jours-ci, je trouve que la question est loin d’être illégitime.

Deux, les indignés n’ont jamais été contre la propriété privé, ils se questionnent simplement sur le fait que 20% de la population québécoise possède 50% des richesses. Ils se demandent, à juste titre, s’ils les gens ont bien accès à leur juste part des revenus.

Trois, les indignés en ont effectivement contre les banques, c’est vrai. Mais ils ne remettent pas en cause leur utilité ni leur légitimité. Ce qu’ils remettent en cause c’est leur contrôle sur l’économie, leurs décisions douteuses, leur infiltration dans les grandes institutions mondiales. D’ailleurs ce n’est pas Desjardins ou la Banque Royale qu’ils critiquent, mais bien le système banquier dans son ensemble et plus particulièrement la financiarisation de l’économie mondiale.

Quatre, les indignés ne sont pas contre le travail, pas plus qu’ils ignorent sa place dans la société et son importance, mais ils se demandent si placer l’argent des autres mérite de tels salaires, ils se demandent où sont passé tous les emplois qu’on leur avait promis avec les baisse d’impôts des entreprises, ils se demandent si la redistribution de la richesse est réellement effective.

Bref les indignés sont bien loin des propos idéologiques purs et des intentions terre-à-terre que leur prête M. Duhaime. Comme souvent M. Duhaime tombe dans la démagogie, évite de voir au-delà du premier degré et rabaisse tout le monde avec lui. Malheureusement certains le suive, c’est tellement plus simple que de réfléchir à la réelle complexité du monde.

.jpm

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