16 nov. 2011

Les rouages du modèle scandinave

La semaine dernière j’ai écouté l’entrevue que messieurs Henry Milner et Stéphane Paquin ont accordé à Jean-François Lisée dans le cadre de l’émission Planète Terre produite par le CÉRIUM. Les deux experts en la matière ont donné cette entrevue après avoir présidé cet été les cours de l’université d’été sur le modèle scandinave, leur rapide tour d’horizon qui couvre principalement l’éducation et la santé, les deux bêtes noirs de tout gouvernement, permet de bien saisir de quoi est constitué ledit modèle. Je vous le résume en deux mots : Équilibre et responsabilité.

Du côté de la santé tout d’abord, puisque j’en parlais lundi, nous avons affaire à un système dont le financement se fait à l’acte, plus vous avez de patients plus vous avez de fonds, le patient devient donc une source de revenu et non une dépense et les hôpitaux ont tout intérêt à les traité le mieux possible. Cela dit, tel que mentionné dans mon dernier billet, tout ne dépend pas que du type de financement. La responsabilité est distribuée. Il y a des agences régionales et un ministère certes, mais le gros des responsabilités sur les décisions d’allocation de budget et d’administration relève des hôpitaux eux-mêmes. Ils sont mis en compétition pour attirer les patients, mais il n’y a pas de privé dans le système, tout est public. Par contre, la Suède a mis en place une agence non-gouvernementale chargé d’évalué les performances des différents points de services. Elle détermine le temps et le coût moyen des meilleurs et l’impose l’année suivante à tout le monde, le système n’a donc d’autre choix que de s’améliorer. Pire encore, si un hôpital n’est pas en mesure d’offrir les soins dans le délai prescrit elle doit référer le patient à un autre établissement et défrayer elle-même les coûts.

Du côté de l’éducation on retrouve à peu près le même modèle, l’argent suit les élèves, les écoles administrent leur budget et il y, encore ici un organisme non-gouvernemental qui évalue les performances des écoles et le tout est 100% gratuit – jusque où? Je ne sais pas. Cela dit, il y autre chose de très intéressant dans ce modèle. Tenez-vous bien : Tout le programme du primaire, tout, tient sur à peine vingt pages! Ça vous surprend? C’est le contraire qui est ridicule, comment en sommes-nous venue à avoir de besoin de 500 personnes pour nous dire qu’il faut apprendre à lire et à compter au primaire!

À travers tout ça, nous avons droit à quelques rappels historiques sur le modèle, oui le syndicalisme a baissé, de 80 à 70% (ou là-là), mais aussi un rappel sur le fait que les négociations patronales syndicales se font toujours (même si la donne a changé) de façon équilibré. Les patrons ne veulent pas trop en donné, mais sont conscient que les gens doivent avoir de l’argent pour faire rouler l’économie et les syndicats en veulent toujours, mais sont, de leur côté, conscients que les entreprises du pays doivent maintenir une certaine compétitivité internationales si elles ne veulent pas disparaitre. Équilibre et responsabilité…

Pour terminer, je m’en voudrais de ne pas souligner que pour ces deux experts, les pays scandinaves n’ont aucunement pris un virage à droite comme le laisse souvent entendre la droite au Québec même s’ils ont procédé à de grands changements depuis les années 1990 – des changements qui reposent surtout sur la décentralisation. Ces changements important visait surtout à rendre l’État plus efficace et non à le déplacer vers la droite. Bref, le modèle scandinave est toujours d’actualité et il est de gauche efficace, qu’on se le dise.

.jpm

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