14 déc. 2011

Le cerveau stressé

Je vous ai parlé, il y a de cela plusieurs mois, d’une découverte fort intéressante sur les capacités d’apprentissage des enfants pauvres. Le fait était connu depuis longtemps, les enfants issus de milieux défavorisés performent moins bien à l’école. Beaucoup de facteurs sociologiques ont été avancés (et vérifiés) pour expliquer cet état de fait. Moins de livre, moins de stimulation, parents moins présents et moins scolarisés, etc.

L’article dont je vous parlais à l’époque traçait quant à lui un lien entre un niveau de stress plus élevé dû à la pauvreté et une capacité de mémorisation à court terme moindre. Or, la mémoire à court terme est très importante dans l’apprentissage puisqu’elle permet de stocker des informations qui pourront être mis en relation. Elle est donc à la base de la compréhension.

On sait donc désormais que la pauvreté et le stress qui y est généralement associé, cause des problèmes d’apprentissage chez les enfants, mais qu’en est-il du stress chez les adultes?

Encore une fois c’est du côté de la pauvreté que les expériences ont été faites. En effet, des chercheurs de l’université Princeton ont développé un test simple pour évaluer les capacités de concentration (et donc de prise de décision) sous un stress plus ou moins intense.

Le test est relativement simple. Il s’agit de faire subir des tests de capacité cognitive à des gens à divers niveaux de stress. Quatre groupes ont été constitués. Deux groupes de gens plutôt pauvres, deux groupes de gens plutôt riches. Les groupes ont ensuite été divisés en deux sous-groupes, certains à qui on a présenté une mise en situation où ils devaient aller au garage pour une réparation de 150$ et d’autres à qui la réparation coutait 1500$.

Au final, vous vous en doutez, seul le groupe de gens pauvres à qui on faisait payer des réparations de 1500$ sur leur voiture ont sous-performé au test de façon significative.

Conclusion : le stress diminue les facultés cognitives du cerveau. Et, bien sûr, c’est potentiellement pire chez les pauvres qui sont soumis à un stress constant – paye insuffisante, horaires variables, problèmes de transport, de garderie, de santé, etc.

Alors voilà, le stress inhibe les capacités cognitives. C’est vrai pour les pauvres, mais aussi lors des examens et au bureau. La concentration est plus difficile, la réflexion plus lente ou tronqué et les capacités générales diminuées… Reste plus qu’à trouver des bons trucs pour diminuer notre niveau de stress.

.jpm

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