5 déc. 2011

Richesse, éducation et pouvoir

Suite à mon texte dénonçant la lecture démagogique de M. Duhaime du mouvement Occupons Montréal et à fortiori de tous les mouvements « Occupons », j’ai reçu ce commentaire de Christian. Voici ledit commentaire :

"La répartition de la richesse marxiste !... Citation... « Deux, les indignés n’ont jamais été contre la propriété privé, ils se questionnent simplement sur le fait que 20% de la population québécoise possède 50% des richesses. Ils se demandent, à juste titre, si les gens ont bien accès à leur juste part des revenus. » Au cours de vos lectures et au fil des chroniques, avez-vous lu ou entendu quelqu'un questionner le fait que 12 % de population du Québec détient 100 % des diplômes universitaires. Diplômes qui donnent accès à une plus grande part des professions et emplois rémunérateurs. Donc, comment corriger cette injustice flagrante de la richesse ?... CH"

D’entrée de jeu,  je voudrais remercier CH pour son commentaire, c’est toujours bienvenu surtout lorsque c’est pertinent. Ensuite je tiens à souligner que « posséder 50% des richesses » ce n’est pas avoir 50% de la rémunération, c’est beaucoup plus, c’est posséder les entreprises, les condos, les chalets, blocs appartements, les centres d’achats… Cela dit, j’avoue ne pas avoir fait totalement mes devoirs, je n’ai pas pris le temps de vérifier de quoi exactement était composée cette richesse dont l’économiste du HEC invité à Bazzo.tv parlait dans ce mémorable extrait.

Mais le point que soulève CH est tout autre, c’est plutôt celui de la rémunération. D’ailleurs, fait à noter, ce n’est pas 12%, mais bien 21% (une faute de frappe peut-être) de la population québécoise qui détient un diplôme universitaire. Mais la question demeure, les riches méritent-ils leur salaire? Et les pauvres eux?

J’ai déjà traité de cette question sous un autre angle, celui de la composition des salaires basé sur les tâches et responsabilités. Ma conclusion… C’est loin d’être simple, surtout quand on en vient au micro – genre telle type de responsabilité vaut-il plus que tel autre.

M’enfin, ici on parle plus de répartition salariale sur une échelle de diplôme et donc de rareté. Est-il normal semble demander CH, que les universitaires gagnent plus que les gens qui ont un simple secondaire cinq? Et, il le fait en soulignant qu’il y a seulement 21% de diplômés universitaire au Québec. Disons d’abord que les deux 20% ne sont pas les mêmes. Les riches ne sont pas tous des universitaires. Je connais des universitaires qui ne font pas partis des 20% les plus riches au Québec, par contre, il y a pas mal plus de chance que des universitaires s’y retrouvent puisqu’ils ont accès, comme le dit CH, à des emplois plus payants et c’est bien normal. Ils sont plus rare, ils ont des connaissances / spécialités qui sont moins répandues et celles-ci sont difficiles à acquérir.

Je dirais même, pour faire court, que dans l’ensemble et hormis quelques exceptions notables, les salaires sont relativement bien répartis et que cette répartition reflète relativement bien les niveaux d’éducation, responsabilité, rareté et autres des travailleurs.

En fait, pour boucler la boucle, les indigné n’en n’ont pas contre le 20% le plus riche ou même le 5% à la limite, ils en ont contre ces quelques privilégiés qui font des fortunes à brasser l’argent des autres et contre ces patrons qui se votent des salaires mirobolants tout en coupant au bas de l’échelle pour bien faire paraitre les chiffres.

Un exemple simple. Le grand patron de Métro empoche année après année plusieurs dizaine de millions de dollars en salaire et autres avantage, mais refuserait (par exemple) de hausser le salaire des caissières de quelques cents de l’heure. Compter-le, ça va vite 10 cents de l’heure fois 10 000 caissières (j’exagère ici), fois 40h per semaine (j’exagère encore?), fois 52 semaines, ça fait 2 080 000$ de plus par ans (soit, 208$ de plus par caissière par an). M. Métro, si je me rappel bien, empoche à lui tout seul près de 20 millions par an. Et d’ailleurs qui peut bien valoir 20 millions par an? Couper 4 million de son salaire pour en retourner 400$ à chaque caissière ce serait sans conteste mieux pour l’ensemble des québécois.

Je conclurai en rappelant que tout cela, la rémunération de M. Métro, comme le salaire des universitaires et les revendications des indignés, fait partis d’un système complexe de poids et de contre poids, d’effets et de contre effets qui fait que les plus riches ont non seulement les richesses, mais aussi la capacité d’influencer et de contrôler l’agenda politique et économique national et même mondial. Alors au-delà des indicateurs mesurables, la rémunération et autre, il y a tout le reste et c’est aussi cela qui est remis en question.

L’autre débat autour de cette complexité, c’est bien sûr l’influence réelle de la concentration de la richesse sur la création d’emploi et le bienêtre de tous, bref le rôle de la fameuse main invisible, mais c’est un autre débat…

.jpm

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