14 mars 2012

Mon petit exil

Je réside à Québec depuis presque 20 ans alors que la grande majorité de ma famille habite à Sherbrooke. Cet exil c’est moi qui l’ai choisi, pas pour m’éloigner d’eux, mais bien parce que le boulot en haute technologie se faisait et se fait toujours très rare à Sherbrooke. Aujourd’hui je suis en parti québécois et sherbrookois, mais mes enfants sont québécois c’est clair.

J’ai souvent été embêté par la distance qui me sépare de mes parents, de ma famille. C’est plus difficile de les voir. C’est plus compliqué de s’entraider.

Quand on est dans la même ville on se fait un petit souper le vendredi soir et c’est réglé, tout le monde s’en retourne chez soi après. Quand la famille est à deux heures de route on prend une fin de semaine pour aller les voir. On se voit plus à la fois, mais moins souvent.

Mais il y a d’autres inconvénients. C’est beaucoup plus difficile d’appeler mon père pour un coup de main avec les rénos, beaucoup plus difficile de déposer les enfants chez grand-maman pour pouvoir sortir un soir. Et puis il y a les amis et ma famille élargie que j’ai laissée derrière. Quand je vais à Sherbrooke, je privilégie mes parents et ma sœur. La famille élargie je ne la vois que quelques fois par année et dans bien des cas uniquement à Noël. Quant à mes amis, mes anciens amis. J’ai gardé le contact avec quelques-uns au départ, mais après 20 ans disons que les liens sont de plus en plus ténus.



La fin de semaine dernière, j’étais chez un ami quand sa belle-mère est débarquée à l’improviste. Bon il n’était pas totalement enchanté, mais on est tout de même toujours content de voir la famille débarqué, la famille, c’est la famille!

C’est en repartant que ça m’a frappé. J’ai entrevu tout ce que j’avais manqué avec ce petit exil… Dire que j’ai des regrets serait un peu fort, j’ai fait les choix que je devais faire et je suis heureux de mon parcours, mais j’aurais bien aimé être plus proche pour être plus présent. D’autant plus qu’avec les enfants qui avancent en âge c’est encore plus difficile de se déplacer régulièrement pour aller faire un tour dans ma ville natale…



Enfin, bref, je salue bien bas tous ceux qui comme moi vivent ce petit exil et j’ai une pensée toute spéciale pour ceux qui vivent le grand, celui de changer de pays.

.jpm

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