29 janv. 2013

Où en suis-je ?

J’ai entamé la semaine dernière mon dernier cours du bacc. Si tout va bien, je devrais diplômer à la fin avril et obtenir un baccalauréat multidisciplinaire en socio-économie.

Mais tout ne va pas bien. Pas que je pense couler mon dernier cours… Même si ce dernier ne m’inspire guère je devrais bien obtenir le minimum requis. C’est tout de même dommage de finir sur une mauvaise note avec un cours que les circonstances m’ont obligé à prendre (lire, un prof qui ne veut pas comprendre, un choix de cours limité et un horaire qui m’oblige à faire des compromis).

C’est un cours d’histoire politique… Vous savez le genre de cours où le prof annonce au premier cours que l’Histoire ce n’est pas que des dates, que de toute façon les dates sont subjectives et que l’important c’est d’être capable de mettre ensemble les divers éléments du « récit » historique, mais que dès les premier exercices il vous demande qui a parlé des « lieux de mémoires » dans le texte de Truc Muche lu une semaine plus tôt – non mais quelle bande de cons…

Mais je m’égare. Bien sûr j’en ai contre le prof qui m’a refusé un bon cours tout comme celui qui affirme haut et fort que l’Histoire ce n’est pas du par cœur et prouve le contraire à la première occasion, mais mon vrai malaise est ailleurs.

En effet, je termine une aventure qui aura pris huit ans de ma vie. C’est long huit ans à suivre des cours à l’université quand on travail à temps plein, quand on a des enfants à la maison et ladite maison à entretenir…

Bien sûr, je suis content du chemin parcouru. Je suis fier de cet accomplissement. Le voyage a été fort agréable et m’a permis d’apprendre énormément ce qui était le but principal du projet. Mais aujourd’hui où suis-je? Que vais-je faire avec?

Je suis à l’aube de la quarantaine (est-ce là la fameuse crise) et je me demande quelle direction prendre. Je me demande si j’ai fait les bons choix. Il y a tant de chose que j’aurais aimé faire. Démarrer une entreprise, allé faire une maîtrise à l’extérieur, voyagé à travers le monde, écrire…

Le pire c’est que j’ai fait un peu de tout cela. Je travaille dans une entreprise où j’ai fait beaucoup, nous étions cinq au départ, nous sommes maintenant quarante et le chiffre d’affaire fait plusieurs millions de dollars. J’ai fait un baccalauréat à temps partiel et j’en ai apprécié la grande majorité, j’ai voyagé un peu partout dans le monde et je sais que d’autres voyages s’en viennent en plus d’une capacité accrue d’en faire d’ici quelques année (quand les enfants pourront se garder tout seul) et j’écris ce blog depuis huit ans aussi, sans parler de cet essai qui est pratiquement prêt à être posté aux éditeurs.

Alors j’ai fait tout ce que je voulais non? Pourquoi cette impression de ne pas savoir où je vais, où j’en suis?

Bien sûr on en veut toujours plus, j’en veux toujours plus. Plus de temps, plus de voyage, plus de cours trippants, et une carrière plus intéressante que ce soit au bureau ou à travers la participation à des conférences sur les sujets que j’ai étudiés…

Plus de tout, c’est impossible et c’est là mon malheur et probablement mon malaise. J’ai peur de ne pas être allé aussi loin que j’aurai pu dans un ou l’autre de mes « projets » alors je me demande si je ne devrais pas cesser de courir tous ces lapins et me enfin me consacrer à un projet en particulier. Me lancer en affaires, je serais capable. Lâcher le boulot et faire un maîtrise en quatrième vitesse pour ensuite vivre cette vie de « savant » qui m’appelle. Changer de boulot, allé vivre à l’étranger avec les enfants. Écrire un vrai livre, un vrai roman sur lequel je plancherais à fond. Tout ça est possible. Alors pourquoi me contenter du mélange mi-figue, mi-raisin de tout cela et vivre sans éclat?

Pourquoi? Parce que c’est l’approche raisonnable, celle où on profite un peu de tout sans tomber dans l’excès. Mais pourquoi être raisonnable? Pour les autres principalement – faire son trip sans tout cassé autour. Les enfants ont une vie, ma blonde aussi et il faut concilier tous les rêves… C’est ça le piège à con de la quarantaine : On sait qu’on pourrait tout lâcher, enfin se consacrer à quelque chose, mais on ne le fait pas parce que l’on a déjà un passé, une histoire et des engagements.

D’un autre côté cet équilibre entre le boulot, les études et la relative liberté que me permet une vie pas trop prenante (contrairement à celle des patrons de PME ou des profs universitaire) est fort appréciable et apprécié.

J’ai le trip de la gestion sans avoir trop de stress et de pression. J’ai le trip des études sans avoir le stress du vide à la fin et de la nécessité de travailler. J’ai la chance de voyager pour le boulot et lors de mes vacances et l’avenir semble encore meilleur de ce côté là et puis j’ai une famille aimante avec laquelle j’ai l’occasion de vivre des choses merveilleuses... Alors de quoi est-ce que je me plaint? J’ai le meilleur de tout ces mondes! J’aurai même la chance d’écrire un bouquin cet été alors que je prolongerai  mon sans soldes d’étude durant la saison estivale!

Mieux, dans quelques semaines je m’envole pour Los Angeles pour le boulot et quelques jours de grimpe à Bishop, la mecque du bloc - génial! Non, mais de quoi je me plaint!

Est-ce vraiment moi qui me plaint? Ne serait-ce pas tout ce rêve que l’on nous vend, le gros char, la maison neuve, les voyages dans le Sud, bref cette vie de luxe et de loisir qui n’est au final accessible qu’à très peu de gens ou en pour de très bref moment à monsieur, madame Tout le monde? Cet espèce d’impression de vouloir plus ne vient-elle pas de là?

D’un autre côté cette impression de pouvoir faire plus ne vient certes pas des pubs de réno salle à manger! Mais faire plus veut aussi dire faire moins, plus de l’un, moins de l’autre - exit l’équilibre.

Étourdissant tout cela... Une réflexion à méditer... J’y reviendrai... Peut-être...

.jpm

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