21 sept. 2011

La révolution informatique et l'appareil étatique

L’informatique est un outil fantastique. Notre monde a changé profondément depuis l’avènement des micro-ordinateurs et des suites de bureautiques accessibles à tous. Conjugué à internet cet outil est probablement aussi révolutionnaire que le moteur électrique et la machine à vapeur avant lui.

Ces outils auront fait augmenter la productivité de façon très importante au cours des dernières décennies. C’est d’ailleurs une des raisons qui fait que le travail humain vaut aujourd’hui si cher en occident. Cela dit, à ce grand avantage se rattache un grand inconvénient : Tout le monde doit suivre sinon la productivité de ceux qui ne suivent pas s’embourbe relativement à celle des autres.

Voilà un des problèmes principaux de nos administrations publiques. Voilà également un argument que la droite nous sert régulièrement pour promouvoir l’entrée du privé dans la sphère publique. En effet, plus les organisations sont grandes plus il est difficile de les informatiser… Wal-Mart a bien réussi, me direz-vous. C’est vrai mais la chaine s’est développé alors que l’informatique et l’internet était déjà là. Ce n’est pas le cas de notre système de santé.

Le cas classique en santé est bien sûr la prise de rendez-vous pour une opération. C’est arrivé à une collègue la semaine dernière. Elle appel pour vérifier que son nom est bien sur la liste. La secrétaire du département ne trouve pas son dossier (papier), elle n’est donc par déduction pas sur la liste. Puis la secrétaire y pense, peut-être son dossier a déjà été transféré au bloc opératoire. Elle transfert donc ma collègue à la secrétaire du bloc opératoire. Ma collègue ré-explique son cas, la secrétaire cherche son dossier, s’informe à une collègue qui elle le trouve, dans la bonne pile. Elle est effectivement dans la liste, son dossier est là, le médecin va la rappeler pour confirmer une date.

Résultat des courses : 20 minutes au téléphone, deux secrétaires et une infirmière dérangé et un médecin qui devra faire un appel qui pourrait aisément être évité. La solution simple étant évidemment d’installer une base de donnée pour l’hôpital qui permet de suivre les dossiers des patients et d’y inclure un calendrier des diverses activités prévues pour chacun.

C’est vrai, dans un système privé l’informatisation se serait probablement faite plus vite, mais à quel coût? Personne ne veut d’un système de santé à l’Américaine où les assurances pour une famille peuvent être aussi élevées que l’hypothèque et où près de 15% de la population n’est pas couverte. Il y a certainement le moyen de trouver une façon de conjuguer nos efforts pour avoir un système public et efficace.

Mais, il y a un autre problème. La mauvaise connaissance des systèmes en place. Pas plus tard qu’hier ma blonde, qui est en entreprise, me contait que sa patronne a passé un après-midi à chercher un dossier papier pour y trouver une information qui n’était qu’à quelque cliques d’elle dans la base de donnée de l’entreprise. Ainsi il faut non seulement mettre des systèmes en place, mais il faut également s’assurer que les gens l’utilise sinon le gain de productivité est nul et plus il y a d’intervenants plus c’est complexe et coûteux, mais les gains sont si importants que l’on ne peut en aucun cas se laisser abattre par la tâche à accomplir.

Sans vouloir casser inutilement du sucre sur les baby-boomers, je souhaite simplement que la prochaine génération de travailleurs soit assez versé dans l’informatique pour que les choses changent radicalement – les départs massifs à la retraite et le manque de personnel pourrait bien apparaître dans cette situation précise comme une planche de salut.

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