26 mars 2012

Deux histoires de grosse business

Les banques

Le milieu bancaire est de toutes les industries, le plus réglementé et de loin. Il y a une foule de raison à cela, des raisons historiques, des raisons gouvernementales, mais la plus importante est fort probablement lié à ce que l’on appelle pudiquement l’inventivité des banques.

Cette « inventivité », cette capacité à développer sans cesse de nouveaux produits, à plier et à contourner les règles cause bien des maux de têtes aux dirigeants. Le problème c’est qu’il faut trouver un équilibre. Il faut laisser de la place aux banques puisque dans une économie qui carbure au crédit elles sont vitales, d’un autre côté il faut éviter que leurs agissements nous conduisent à des crises graves comme celle de 2008.

Mais ça vous le saviez. Alors je vous donne un petit exemple de leur belle inventivité.

Quand vous êtes une petite entreprise comme nous et que vous avez des clients partout sur la planète, vous facturer généralement en dollars US ça simplifie les choses. Mais bon, nous sommes tout de même au Canada et donc l’argent finit toujours par transiter par une banque canadienne or rien n’interdit aux banques de convertir la monnaie reçu en dollars canadien, une transaction sur laquelle elle peuvent se prendre un cote et exiger des frais – des frais si exorbitants que dans certains cas nous n’avons d’autre choix que de refuser le payement au grand damne de notre client. Pire encore, on pourrait accepter l’argent avec des frais plus bas et s’en faire charger une autre série par la même banque qui a théoriquement également le droit de refaire la conversion puisque nous avons, à l’origine demander de l’argent US!

Les compétiteurs

Je connais un gars qui mouille dans le milieu de l’installation de câble pour Vidéotron et Bell, vous savez ces petites boîtes qui font de la sous-traitance pour les gros, il y en a des masses. Les distributeurs font beaucoup d’argent et une des sources de profit est pour eux la sous-traitance à ces petites entreprises où la compétition est féroce. N’est-ce pas là la beauté du marché?

Hé bien non, peut-être pas, parce que dans les faits les entreprises qui se livrent concurrence ne le font pas uniquement à travers les prix et le service, elles le font aussi en faisant du mauvais travail! L’idée est simple, une compagnie fait un bout, l’autre continue et ainsi de suite, alors pour gêner les autres et éventuellement aller chercher l’ensemble du contrat, les petites boîtes concurrentes coupent les fils trop court, ne mettent pas les bons raccords, laisse tout trainer après leur passage ou sabote purement et simplement le travail des autres.

Résultat des courses, un milieu trop compétitif où tout le monde se fait des coups bas et où finalement, nous payons la facture pour le travail bâclé.

Le privé

On nous casse les oreilles à l’année longue avec les vertus du privé. C’est tellement mieux le privé, mais voilà, il semble que malgré la forte réglementation du système bancaire et l’importante compétitivité du milieu de l’installation de câble, le marché privé connaisse des ratées importantes. Je ne dis pas qu’il faut tout nationaliser loin de là, le privé garde des avantages indéniables, mais quand on me dit que le privé est parfait et qu’il faut laisser faire le marché le plus possible, je sourcille. L’intervention de l’État est nécessaire et, en toute logique, ce sont les entreprises qui devraient payer pour les frais qu’elles engendrent.

.jpm

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