6 nov. 2012

L’opposition officielle

Je trouve les oppositions officielles bien tranquilles depuis l’entrée au pouvoir du PQ. Pas que le PQ était beaucoup plus bruyant lors de son long passage de l’autre côté de la chambre. Je pourrais également rappeler la très faible performance de l’ADQ dans ce rôle, une présence si mince qu’elle aura conduit le parti à la disparition.

On m’opposera que l’on a entendu tour à tour le PLQ et la CAQ dénoncer les hausses d’impôts rétroactives et d’avoir obtenu le recul du PQ. C’est vrai qu’ils sont montés aux barricades sur ce point et sur d’autres d’ailleurs. Quant à savoir si c’est ce qui a fait reculer le gouvernement Marois, ça se discute, mais là n’est pas mon propos.

Ce qui m’embête c’est cette quasi absence de l’opposition officielle lors des périodes de relative stabilité politique entre les élections. Bien sûr ils sont en chambre, ils suivent les dossiers et questionnent le gouvernement. Mais ce que j’aimerais c’est voir des critiques constructives en cours de mandat. L’exercice serait certainement intéressant et enrichissant pour la politique québécoise et c’est encore plus vrai dans une situation minoritaire.

Le dossier de la santé est un excellent exemple. Le nouveau ministre de la santé Réjean Hébert vient de proposer la mise en place de dizaines de nouvelles cliniques de santé où il devrait y avoir des médecins de famille, du sans rendez-vous et des heures d’ouverture la fin de semaine. Coût de la mesure 70 millions annuellement.  Le but? Désengorger les urgences. L’approche me parait bonne. Est-ce la seule chose à mettre en place dans le système de santé? Peut-être pas.

Pourquoi la CAQ ne publierait pas une lettre ouverte où ils expliquent qu’ils sont, par exemple, d’accord avec cette mesure, mais que pour vraiment s’attaquer au fond du problème en santé, ils iraient plus loin en inversant le financement des hôpitaux et des cliniques – une mesure qu’ils ont déjà mise de l’avant?

Pourquoi le PLQ, ne ferait pas de même en disant par exemple que plus de clinique ne changera rien (bon je pousse pas mal là) et que la solution repose plus sur un accroissement marqué des services à domicile?

Au bout du compte on aurait un débat politique plus sérieux, on saurait où campe les partis d’opposition et à la fin d’un mandat on aurait une bien meilleure idée des solutions qui sont sur la table et de l’orientation réelle des partis.

À l’heure actuelle, tout ce à quoi on a droit c’est une grande confusion des genres. Les solutions sont à peine articulées, on ne veut pas se mouiller et les partis parlent finalement de leurs solutions, ils commencent par dire que le parti au pouvoir ne sait pas ce qu’il fait et il nous lance les solutions populistes du moment sans trop savoir comment tout ça peut réellement être mis en place.

S’ils mettaient leurs solutions sur la table en cours de mandat, on aurait le temps d’en débattre, de les ajustées et l’élection venu, je suis certain que les gens se souviendrait de ceux qui ont mis de l’avant les solutions qui les intéresse.

.jpm

p.s. Je profite de l’occasion pour souligner à nouveau l’excellent travail de transparence de M. Jean-François Lisée qui tient un blog autrement plus informatif que les nouvelles mâchées et remâchées que l’on nous sert au téléjournal.

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