2 nov. 2012

Machiavel et les misogynes de l’antiquité

Je suis à relire Le Prince de Machiavel pour mon travail de session en Histoire des idées politiques et je suis tombé sur ce passage relativement connu qui montre bien la position de Machiavel face aux femmes : « … la fortune est femme : pour la tenir soumise, il faut la traiter avec rudesse … »

D’accord, ça peut avoir l’air hors contexte comme ça, mais je vous assure que c’est bien dans Le Prince de Machiavel au chapitre XXV et que cela traduit bien le sentiment de Machiavel à l’égard des femmes.

Il ne faut pas oublier que ce livre a été publié en 1515 dans le contexte de la Renaissance qui tranchait avec les mille ans d’obscurantisme du Moyen-Âge où la place de la femme était encore moindre. D'ailleurs ça ne s’améliore pas en remontant plus loin. Dans l’Empire Romain, la femme n’était pas un objet, mais pas loin, on ne lui donnait même pas un nom personnel, elle avait celui de son père, c’est tout dire.

Du côté de la Grèce antique, la femme n’était pas considérée comme une citoyenne (tout comme chez les Romains ou durant le Moyen-Âge) et Platon lui-même considérait que, tout comme les enfants, la femme devait être mise en communauté. Bref, ce n’est pas un esclave, mais pas loin.

Considérant que Machiavel, ce libre penseur de la Renaissance, mais tout de même homme de son époque, continue sans réelle remise en question à déconsidérer la femme de la sorte, comment peut-on croire une seconde que les écrits bibliques, coraniques et autres qui remontent à bien plus loin que le XVIième siècle, ne soient pas de leur temps tout comme ceux de Machiavel?

Comment considérer que la place réservée aux femmes dans ces écrits historiques soit une place absolue atemporelle? Comment croire que ces écrits que l’on considère universaux le soit vraiment? C’est de la pure folie!

Je sais, il y a bien d’autres voies pour discréditer les écrits religieux. Si je cite celui-ci c’est que sa relative modernité et sa misogynie affichée semble contraster encore plus avec le réel d’une époque que l’on connait bien et que l’on tient en haute estime que celle très lointaine du début de la chrétienté.

.jpm

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